Entre Chris Marker et GTA, il n’y a qu’un pas. Ou plutôt un film, trois réalisateurs et un producteur. En 2008, à 87 ans, le “plus célèbre des cinéastes inconnus” ouvrait la voie à un nouveau genre cinématographique avec L’Ouvroir, le machinima. Comprendre : la mise en scène pour le cinéma d’images tirées des moteurs de jeux vidéo. Marker expérimentait cette technologie tant bien que mal dans un court métrage d’une trentaine de minutes, réalisé dans le jeu Second Life. Depuis, les progrès techniques ont permis à Knit’s Island de voir le jour : tourné “dans” le jeu post-apocalyptique DayZ, ce long-métrage d’Ekiem Barbier, Quentin L’helgoualc’h et Guilhem Causse documente l’expérience de jeu de joueur·ses laissé·es à leur compte sur un territoire vaste de 250 km², résultat obtenu à partir de 963 heures de jeu par les réalisateurs.
Si pour Guilhem Causse “il n’y a aucune différence” liée au fait que le lieu du tournage soit “virtuel ou réel”, cela a permis à l’équipe de s’intéresser au jeu vidéo en tant que pratique, finalement peu vue à l’écran, en tout cas loin des stéréotypes qui lui sont généralement rattachés. L’image qui colle encore à la peau du jeu vidéo, c’est d’ailleurs le motif de jeu de la première partie de Knit’s Island, comme l’explique Boris Garavini, le producteur du film : “Plein de gens de 50-60 ans, qui n’avaient jamais joué, étaient fascinés par la découverte d’un monde qui les avait toujours effrayé. Si le film conforte leurs préjugés pendant 30 minutes avec des gens violents, cannibales… après, on bascule sur quelque chose de plus poétique. Les gens sont fascinés.”
La carte et le territoire
Avec autant de rencontres improbables, parfois terrifiantes, et souvent lumineuses (une tyranne sadique, une communauté faite sur plusieurs années composée de joueur·ses éparpillé·es aux quatre coins du (vrai) monde…), Ekiem Barbier, Quentin L’helgoualc’h et Guilhem Causse s’intéressent finalement plus aux joueur·ses qu’au jeu en lui-même. “Faire un barbecue, c’est déjà pensé par les développeurs” au même titre qu’affronter un zombie, explique Boris Garavini. “La survie, ce n’est qu’un prétexte.”
Mais alors, pourquoi DayZ plutôt que GTA ou VRChat ? “Il y a un problème de droits, on ne sait pas ce qu’on peut faire”, dit Boris à propos de cet art encore si jeune, avant de préciser que les licences ultra-populaires sont encore inaccessibles pour eux aujourd’hui. Alors ils ont choisi “un jeu plus indépendant”, ce qui leur a valu l’une de leurs meilleures critiques, de la part d’un des patrons en personne, à Prague. “Les développeurs sont venus voir le film. L’un deux nous a dit ‘on sort des trailers pour les nouvelles mises à jour, c’est vraiment pour vendre le jeu. Mais ce que vous avez fait par contre, ça représente vraiment ce qu’est le jeu’”, se souvient Guilhem Causse.
Le temps dilaté
Toute cette attention portée sur des univers virtuels ne saurait faire oublier l’une des originalités de ce film : aussi moderne soit-il, Knit’s Island n’a pas été réalisé à Tokyo ou bien dans n’importe quelle autre mégapole d’ailleurs, mais bien à Alès, au pied des Cévennes. Pourquoi ? “On n’avait pas tellement d’intérêt d’être à Paris. Ni l’envie. Tourner ici ne nous coûtait pas cher. On a fait ça dans une baraque, et on a la nature à côté !” Pour le tournage, on comprend bien que tout passe par les ordinateurs… comme pour la post-production faite en studio à Montpellier, ville où le quatuor s’est rencontré lorsque les trois réalisateurs faisaient leurs premiers essais en 2017, aux Beaux-Arts.
Depuis, il s’est passé un confinement et trois à quatre ans de tournage (le temps notamment de rencontrer leurs personnages, d’écrire et trouver des subventions). Un temps long donc, qui a amené son lot de difficultés : “C’est une temporalité que les joueur·ses ne comprenaient pas. Ils et elles sont habitué·es à se filmer, à monter une vidéo pour YouTube, et deux jours après elle est sur Internet.” Et puis “la fin du tournage a été galère : certain·es ne jouaient quasiment plus”. Après neuf années passées sur le jeu à raison de cinq heures par jour pour les plus ancien·nes et téméraires… on les comprendrait presque d’être passé·es à autre chose !
“Sans formaliser un film dès le départ, on savait que des gens passaient du temps là-bas, et ces espaces comme ces gens sont assez peu documentés. On y est allé pour voir ce qu’on y fait”, résume Boris. En partant de cette intuition, ils ont à la fois défriché une forme cinématographique qui en est encore à ses balbutiements, et partagé sur le grand écran l’expérience ressentie par des millions de personnes à travers le monde, avec cette idée puissante que c’est la pratique des joueur·ses qui définissent les possibilités d’un jeu. Et jamais son contraire concluent-ils, avant de nous en dire plus sur leur prochain projet, encore plus barré. “Ce sera une comédie documentaire au format série, dans un serveur francophone d’Arma III, qui est à la base un jeu de shoot. Mais c’est devenu une sorte de simulation de fonctionnaires, avec des flics, des pompiers..!” Affaire à suivre, du côté d’Arte.
Knit’s Island, L’Île sans fin, d’Ekiem Barbier, Quentin L’helgoualc’h et Guilhem Causse, au cinéma le 17 avril.
Remerciements au Festival Itinérances à Alès, et à Occitanie Films.
Après l’Ours d’or, L’Œil d’or ! Nicolas Philibert avait en effet remporté la récompense suprême à la Berlinale en 2022 pour son documentaire Sur L’Adamant. Il est aujourd’hui nominé pour présider le jury de L’Œil d’or, une récompense cannoise créée en 2015 par la SCAM et dotée de 5 000 €, récompensant le meilleur documentaire du Festival de Cannes présenté en sélection officielle (compétition, Un Certain Regard, hors compétition, séances de minuit, séances spéciales, Cannes Classics).
Qui sera en lice ?
Il devra choisir qui succèdera à La Mère de tous les mensonges d’Asmae El Moudir et Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania, vainqueurs ex æquo de l’édition précédente. Les autres membres du jury n’ont pas été révélés pour l’instant ni les films éligibles : le gros de la sélection sera révélé le 11 avril prochain.
En attendant, il est toujours possible de découvrir au cinéma Averroès et Rosa Parks de Nicolas Philibert, son nouveau documentaire immersif dans une unité psychiatrique hospitalière, sorti le 20 mars dernier.
Après avoir incarné la nouvelle génération dans la saga Scream, Jenna Ortega reprend du service aux côtés de Tim Burton, pour la suite (inespérée et inattendue) d’un de ses films cultes : Beetlejuice. L’actrice avait déjà travaillé avec le cinéaste pour la série Mercredi, mais il s’agira d’une première collaboration pour le cinéma, aux côtés de Monica Bellucci et Willem Dafoe, et des anciens membres du casting : Michael Keaton, Winona Ryder, Catherine O’Hara…
Une exhumation jubilatoire
Dans les premières images qui viennent d’être dévoilées, sur une reprise modernisée de Day O, on voit notamment la jeune actrice assister à un enterrement puis lever un drap et assister à une sorte de résurrection de Beetlejuice à partir d’une maquette de ville américaine. “On envoie la sauce” prononce alors Michael Keaton…
Il sera possible de goûter ladite sauce à partir du 11 septembre en France, au cinéma (et peut-être en avant-première au Festival de Cannes ?).
Beetlejuice Beetlejuice de Tim Burton. En salles le 11 septembre 2024.
Du 18 au 25 juin prochains, elle et son équipe auront la charge de récompenser les meilleurs films du festival, dans les catégories “film français” et “film américain”. Elle succède ainsi à Bertrand Bonello, qui avait récompenséÉtat limite, de Nicolas Peduzzi, et Kokomo City, de D. Smith.
Si elle n’a pas annoncé travailler sur un sixième long métrage pour le moment, on la retrouvera en tout cas devant la caméra de Chloé Barreau pour son documentaire Fragments d’un parcours amoureux, sans date de sortie pour le moment.
Après Paul Mescal et Frankie Corio dans Aftersun l’an passé, la Semaine de la critique a choisi pour sa 63e édition de mettre à l’honneur l’actrice et réalisatrice Hafsia Herzi. L’affiche de l’édition 2024 est tirée du premier long métrage d’Iris Kaltenbäck, Le Ravissement.
Avant d’y présenter Le Ravissement en tant qu’actrice principale, Hafsia Herzi y avait dévoilé en 2019 son premier film : Tu mérites un amour. “Hafsia Herzi nous attrape au cœur, sa sincérité nous transperce, sa générosité nous berce. Elle est une jeune femme profondément ancrée dans la vie, à la fois limpide et secrète, noble et frondeuse...”, peut-on lire dans le communiqué de la Semaine.
Et pour savoir si Herzi sera cette année à Cannes, pour accompagner son prochain film ou celui de Patricia Mazuy, il faudra attendre les annonces des différentes sélections, avec l’officielle le 11 avril. La 63e Semaine de la critique se déroulera du 15 au 23 mai prochain.
“Interprétez comme vous voulez” avait déclaré Takeshi Kitano au sujet de sa peinture. Deux copines aubergines ? Deux smileys choqués qui ont pris de l’ayahuasca ? “Naïve, ludique et clownesque, son œuvre nous invite à nous émerveiller et à ne pas nous prendre trop au sérieux. Le choix de cette peinture décalée comme emblème de l’édition 2024 est une façon de rendre hommage à la poésie et à l’humour si précieux de son cinéma,” a expliqué la Quinzaine dans un communiqué.
C’est dans cette sélection parallèle que le cinéaste japonais Takeshi Kitano avait présenté Kids Return en 1996, avant de revenir notamment en compétition officielle en 1999, pour L’Été de Kikujiro. L’an dernier, Kubi (aucun rapport avec le vin), son film de samouraï était présenté à Cannes Première. La sortie en salle n’est pas encore prévue.
Une toile délirante de Takeshi Kitano pour l'affiche 2024 ! Une peinture décalée qui salue la poésie, l'humour et le burlesque du cinéaste japonais passé par la Quinzaine en 1996. pic.twitter.com/ywlkEwDeUj
Quels films français verra-t-on à Cannes cette année ? De nombreux·ses cinéastes se disputeront pour accéder aux portes de la sacro-sainte compétition pour prétendre à la Palme d’or, et ainsi espérer succéder au monumental Anatomie d’une chute de Justine Triet. On a listé 31 films qui présentent de sérieuses chances d’être retenus, que ce soit en compétition ou dans les sélections cannoises parallèles…
Des auteurs·rices attendu·es en compétition
À notre beau métier de Quentin Dupieux
Avec un casting particulièrement Cannes friendly (Léa Seydoux, Louis Garrel, Raphaël Quenard, Vincent Lindon…), le prolifique Quentin Dupieux pourrait peut-être concourir cette année en compétition. Ce serait une grande première, après la sélection de Fumer fait tousser en séance de minuit en 2022, du Daim à la Quinzaine en 2019, ou encore de Rubber à la Semaine de la Critique, en 2010.
Emmanuelle d’Audrey Diwan
Forte d’un Lion d’or remporté en 2021 pour son film L’Événement, le nouveau film d’Audrey Diwan présente de sérieux atouts pour intégrer la sélection : Emmanuelle sera l’adaptation contemporaine du film érotique culte de Just Jaeckin, un casting de haute volée (Noémie Merlant, Will Sharpe, Naomi Watts…) et un scénario co-signé avec une autre habituée de Cannes, Rebecca Zlotowski…
Spectateurs ! de Arnaud Desplechin
Habitué de Cannes et de sa compétition, Arnaud Desplechin devrait pouvoir présenter dans les temps Spectateurs !, son quinzième long métrage avec Mathieu Amalric, Françoise Lebrun et Micha Lescot. Milo Machado-Graner, révélé dans Anatomie d’une chute de Justine Triet, figure également au casting (et sur la première image du film).
Avec une Palme d’or à son actif pour Dheepan en 2015 et pas moins de 4 autres sélections en compétition (pour Un héros très discret en 1996, Un prophète en 2009 (reparti avec le Grand Prix), De rouille et d’os en 2012 et Les Olympiades en 2021), ce serait comme un retour au bercail pour Jacques Audiard que de voir Emilia Perez sélectionné à Cannes ; et un beau tapis rouge, aux côtés de Selena Gomez, actrice principale de cette comédie musicale déjantée.
Avec Persepolis, son premier film (d’animation), Marjane Satrapi était directement montée en compétition au Festival de Cannes, en 2007. On attend pour cette année Paris Paradis, son sixième long métrage avec Monica Bellucci, André Dussollier, Alex Lutz, Roschdy Zem ou encore Rossy de Palma au casting. Et une nouvelle sélection pour la cinéaste franco-iranienne ?
Miséricorde d’Alain Guiraudie
Alors qu’il vient de publier son formidable troisième roman Pour les siècles des siècles, Alain Guiraudie devrait boucler à temps Miséricorde, une sorte de film noir tourné en Aveyron. En 2016, son film Rester vertical s’était retrouvé en compétition, trois ans après la sélection de son chef-d’œuvre L’Inconnu du lac, à Un Certain Regard. Avec Catherine Frot, Félix Kysyl et Jean-Baptiste Durand (le réalisateur de Chien de la casse) au casting, le film promet de surprendre.
Quand vient l’automne de François Ozon
Avec sept sélections à Cannes depuis son film Sitcom à la Semaine de la critique en 1998, François Ozon figure comme l’un des vétérans sûrs que l’on pourrait tout à fait retrouver cette année. Il devrait présenter à temps Quand vient l’automne au comité de sélection, un film réunissant Hélène Vincent, Josiane Balasko et Ludivine Sagnier dans une comédie dramatique à la fois “tendre et complexe”.
La Tour de glace de Lucile Hadzihalilovic
Plus de vingt ans après Innocence, Marion Cotillard retrouvera Lucile Hadzihalilovic dans La Tour de glace, une réinterprétation de La Reine des neiges qui explorera ensuite la relation toxique entre une star et une jeune femme qu’elle a prise sous son aile. Avec un tournage terminé en février, le délai pourrait être juste pour espérer voir le film à Cannes. Affaire à suivre…
Le Roman de Jim des frères Larrieu
Arnaud et Jean-Marie Larrieu feront leur retour avec Le Roman de Jim, adaptation du roman éponyme de Pierric Bailly. Avec Karim Leklou, Laetitia Dosch, Sara Giraudeau ou encore Bertrand Belin dans les rôles principaux, ce nouveau film pourrait valoir une seconde sélection en compétition pour les Larrieu, dix-neuf ans après Peindre ou faire l’amour en 2005, et trois ans après la sélection de Tralala en séance de minuit.
Marcello Mio de Christophe Honoré
Pour son nouveau film, Christophe Honoré ressuscitera la figure de Marcello Mastroianni dans un film où sa fille Chiara Mastroianni jouera son propre rôle, aux côtés de nombreux de ses proches : Catherine Deneuve, Benjamin Biolay, Melvil Poupaud, mais aussi Fabrice Luchini. Le film mettra en scène l’hypothèse dans laquelle, cernée par l’image de son père, Chiara Mastroianni le fera revivre à travers elle en le mimant et en demandant à être considérée comme un acteur, sans vouloir quitter cette nouvelle identité…
Les Barbares de Julie Delpy
À la fois devant et derrière la caméra, Julie Delpy devrait présenter cette année Les Barbares, une comédie politique qui met les pieds dans le plat en imaginant un village breton devant accueillir une famille de réfugiés ukrainiens, avant qu’une famille syrienne ne débarque à leur place. Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Marc Fraize ou encore Jean-Charles Clichet sont au casting.
C’est pas moi de Leos Carax
Double lauréat du Prix de la jeunesse à Cannes (pour Boy Meets Girl en 1984 et… Holy Motors en 2012 !), récompensé du Prix de la mise en scène pour Annette en 2021, il ne fait nul doute que C’est pas moi de Leos Carax est attendu par toute la communauté cinéphile, et devrait fortement intéresser le comité cannois, même s’il ne dure que quarante minutes…
La Pie voleuse de Robert Guédiguian
Cinq fois sélectionné à Cannes, dont une en compétition pour Marie-Jo et ses deux amours en 2002, Robert Guédiguian travaille actuellement sur La Pie voleuse, un film fait de petits pillages par une femme (Ariane Ascaride) qui aide des personnes âgées, jusqu’au jour où elle se retrouve en garde à vue pour abus de faiblesse.
Portraits Trompeurs de Patricia Mazuy
Isabelle Huppert et Hafsia Herzi se retrouveront devant la caméra de Patricia Mazuy pour Portraits Trompeurs, après avoir présenté ensemble Les Gens d’à côté d’André Téchiné à Berlin en février. Dans ce film, elles incarneront deux femmes qui finiront par devenir amies à force de se croiser au parloir d’une prison, où elles rendent visite à leurs compagnons respectifs… Il s’agira également de la deuxième collaboration entre Huppert et Mazuy, après Saint-Cyr, sélectionné en 2000 à Un Certain Regard.
La Vallée des fous de Xavier Beauvois
Attendu pour novembre, le prochain film de Xavier Beauvois réunira Jean-Paul Rouve et Pierre Richard, dans un long métrage qui se déroulera dans le milieu de la voile. Le réalisateur fera-t-il son retour à Cannes, quatorze ans après avoir remporté le Grand Prix à Cannes, pour Des hommes et des dieux ?
Ma vie, ma gueule de Sophie Fillières
Décédée en juillet dernier, quelques semaines que ne sorte un film où elle interprète un second rôle, Anatomie d’une chute de Justine Triet, Sophie Fillières venait d’achever le tournage d’un nouveau film. Ses enfants, la comédienne Agathe Bonitzer (interprète du précédent film de Sophie Fillières, La belle et la belle) et le réalisateur Adam Bonitzer (auteur du court-métrage Rentrer chez soi), ont annoncé le terminer pour elle. Le film pourrait tout à fait être présenté au festival à titre posthume, porté par l’ensemble de son casting attractif : Agnès Jaoui, Philippe Katerine, Édouard Sulpice, Valérie Donzelli…
Gros budgets, gros castings
L’Amour ouf de Gilles Lellouche
Après une première expérience cannoise en tant que réalisateur avec Le Grand Bain en 2018 (présenté en hors compétition), Gilles Lellouche pourrait bien revenir cette année avec L’Amour ouf. Cette comédie d’une durée de trois heures réunira un casting cinq étoiles composé entre autres, d’Adèle Exarchopoulos, François Civil, Alain Chabat ainsi que de l’acteur en vogue Raphaël Quenard.
Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte
C’est à l’affiche de l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas que Pierre Niney pourrait apparaitre à Cannes cette année. Film à gros budget avec une première bande-annonce dévoilée, Le Comte de Monte-Cristo pourrait être projeté durant cette 77e édition, probablement lors d’une séance spéciale.
Monsieur Aznavour de Grand Corps Malade et Mehdi Idir
Un potentiel début à Cannes pour Grand Corps Malade avec un biopic sur le chanteur de La Bohème, d’autant qu’il sera interprété par Tahar Rahim. L’acteur a foulé plusieurs fois le tapis rouge notamment pour Un prophète de Jacques Audiard, film qui l’a révélé en 2009 et a remporté le Grand Prix du Festival.
La Venue de l’avenir de Cédric Klapisch
Malgré sa popularité, Cédric Klapisch n’a presque jamais accompagné ses films à Cannes (seulement son court métrage Ce qui me meut, en 1989). Cannes 2024, édition de la réconciliation ? Avec un casting réunissant Cécile de France, Vincent Macaigne, Paul Kircher, Suzanne Lindon et Vassili Schneider, on a de sérieuses raisons d’y croire.
L’Affaire de l’esclave Furcy d’Abd Al Malik
Avec Makita Samba (Les Olympiades) dans le rôle-titre, et Vincent Macaigne (encore lui !), Romain Duris, Ana Girardot ou encore Frédéric Pierrot, le musicien Abd Al Malik adaptera, pour sa deuxième réalisation, l’histoire vraie de l’esclave Furcy, qui se lança dans une bataille juridique pour sa liberté. Un projet plutôt ambitieux qui pourrait intéresser les comités de sélection…
De jeunes auteurs·rices
Les Reines du drame d’Alexis Langlois
On suit Alexis Langlois depuis ses premiers courts métrages (tel Les Démons de Dorothy), et on adore tout autant le clip qu’il a réalisé pour Eloi. Son premier long, Les Reines du drame, présente de sérieux atouts, capables d’intéresser par exemple la Semaine de la Critique. Avec un casting musclé et à paillettes (Bilal Hassani, Asia Argento, Alma Jodorowsky…), ce film pourrait en mettre plein les yeux au public cannois.
Leurs enfants après eux des frères Boukherma
Adaptée du Prix Goncourt 2018 de Nicolas Mathieu, l’interprétation des frères Boukherma de Leurs enfants après eux reprendra quelques-unes des constantes de leur cinéma, à commencer par le cadre : un village français, durant la période estivale. Gilles Lellouche, Ludivine Sagnier, Paul Kircher… et pourquoi pas une première dans une ville française en mai, au début de la période estivale ?
Eat the Night de Caroline Poggi et Jonathan Vinel
Tourné en 2022, le nouveau long métrage du couple de cinéastes français pourrait être découvert au Festival. Ce second film est d’autant plus attendu que Jessica Forever, leur premier film présenté à la Semaine de la critique en 2019, avait fait grande sensation.
Planète B d’Aude-Léa Rapin
Après son premier film Les héros ne meurent jamais avec Adèle Haenel (sélectionné à la 58e Semaine de la Critique), Aude-Léa Rapin pourrait revenir au Festival cette année avec Planète B. Doté d’un casting féminin remarquable (Adèle Exarchopoulos, Souheila Yacoub ou India Hair), ce long métrage de science-fiction s’inspire notamment des luttes écologistes actuels, une résonance qui peut lui faire espérer la sélection officielle…
Belladone d’Alanté Kavaité
Avec Nadia Tereszkiewicz à l’affiche, déjà remarquée à deux reprises à Cannes (pour Les Amandiers et Rosalie), le nouveau film de la réalisatrice lithuanienne Alanté Kavaité pourrait bien être présenté à Cannes en mai prochain. Actuellement en postproduction, Belladone mettra en scène une femme qui s’occupe de personnes âgées sur une île isolée… dans un scénario plutôt fantastique.
Maria de Jessica Palud
Plus de cinquante ans après les faits, le sujet est toujours aussi brûlant. Adapté du roman de Vanessa Schneider, le deuxième film de Jessica Palud reviendra sur le tournage problématique du Dernier Tango à Paris, contenant une scène de viol entre Marlon Brando et Maria Schneider, préparée à l’insu de l’actrice. Anamaria Vartolomei et Matt Dillon incarneront les deux interprètes du film de Bertolucci.
La Petite Dernière de Hafsia Herzi
Habituée de la croisette, Hafsa Herzi était présente l’année dernière en tant qu’actrice dans Le Ravissement d’Iris Kallenbäck, découvert à La Semaine de la Critique. Après deux premières réalisations passées par Cannes Tu mérites un amour (Semaine de la Critique 2019) et Bonne Mère (Un Certain Regard 2021), elle reprendra cette casquette cette année avec La Petite Dernière, une adaptation du roman d’autofiction de Fatima Daas.
Les Femmes au balcon de Noémie Merlant
Actrice dans le Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma (prix du scénario 2019) ou dans L’Innocent de Louis Garrel (tous deux montrés en sélection officielle), Noémie Merlant pourrait revenir cette année, à la fois en tant qu’actrice pour Audrey Diwan dans Emmanuelle, mais aussi en tant que cinéaste. Son deuxième film, Les Femmes au balcon, devrait en effet être prêt pour une première cannoise.
Une part manquante de Guillaume Senez
Alors que son précédent long métrage, Nos batailles, avait été sélectionné à La Semaine de la Critique en 2018, Guillaume Senez termine un nouveau film qui se déroule à Tokyo, avec Judith Chamelin et Romain Duris. Il s’agira de son troisième long métrage.
Il y a eu des vampires trop bleu·es (Twilight), des vampires trop fleurs bleues (le Dracula de Coppola), ou encore des vampires trop “sangsuel·les” (True Blood). Nés à quelques mois d’intervalle, le cinéma et le vampire se sont toujours tournés autour, réactualisant les enjeux du premier en projetant les peurs du contemporain dans le second. Aujourd’hui, ces créatures ne se font plus l’écho d’une peur (de la peste, du sida…), mais plutôt d’une lassitude. Pire que mourir, pire qu’être éternel·les, les vampi-kids d’aujourd’hui naissent trop humanistes pour croquer les humain·es… au risque de mourir de faim si leurs canines se refusaient à pousser.
Voilà la sentence de Sasha, jeune vampire qui boit du sang humain dans des poches médicales façon Capri-Sun goût globules rouges, jusqu’au jour où ses parents décident de lui couper les vivres. Envoyée chez sa cousine pour apprendre à chasser et à devenir indépendante (beau moyen de renouveler avec fraîcheur le coming of age traditionnel), elle fera la rencontre de Paul, jeune et beau suicidaire de sa région. Mais de cette rencontre (lorsque le film est censé prendre son envol donc), la cinéaste ne sait jamais vraiment qu’en faire, tombant alors dans les affres du film-qui-termine-là-où-il-aurait-dû-commencer.
Une recette qui ne prend qu’à moitié
Dans la veine d’un certain cinéma comique made in Québec (Simple comme Sylvain ou On dirait la planète Mars, qui ont en commun avec Vampire… l’acteur Steve Laplante, toujours à fond), le genre de la comédie se rêve comme un support capable d’aller chercher (avec plus ou moins de succès) des sujets, des instants, des scènes qui allient la profondeur du sujet à l’émotion des personnages. Mais ici, la recette ne prend qu’à moitié : une fois passée la séquence d’ouverture qui ravira tous·tes les coulrophobes (et les scènes en famille dans la première partie), le long métrage ne trouve jamais le rythme nécessaire pour que progressent, d’un même pas, scénario et personnages. C’est de chair, d’exubérance, de sang, bref de vitalité que manque paradoxalement ce film de vampire pour satisfaire son projet…
Avec des scènes majoritairement nocturnes, le long métrage, très sombre, se fait finalement l’écho de ses propres limites : si l’on distingue clairement son potentiel à être une honnête réinterprétation actualisée de la figure du vampire, projetée dans une société particulièrement morose et sans issue, il manque un peu de sel pour que la sauce ne prenne totalement. La faute est en partie due au déséquilibre entre les personnages : il y a d’un côté les jeunes suicidaires, et de l’autre une chouette famille de vampires qui tue quelques humain·es par-ci par-là. On aurait préféré passer plus de temps avec la famille plutôt qu’avec Sasha.
Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, d’Ariane Louis-Seize, avec Sara Montpetit, Félix-Antoine Bénard, Steve Laplante. En salle le 20 mars
Depuis l’élection de Javier Milei à la tête du pays en décembre dernier, la menace d’une réforme dans le secteur cinématographique inquiétait profondément les artistes argentin·es : Lisandro Alonso (Eureka), Santiago Amigorena… Sa politique d’extrême droite compte bien changer l’équilibre de ce système, alors qu’il est l’un des cinémas les plus prolifiques du continent (204 films sortis en 2022), mais aussi le plus récompensé aux Oscars et apprécié par la critique (Trenque Lauquen de Laura Citarella, par exemple).
Nommé par Milei à la tête de l’Institut national du cinéma et des arts audiovisuels (INCAA), Carlos Pirovano a annoncé les principales mesures : “Licenciements massifs au sein de l’INCAA, fermeture des plateformes numériques qui permettent l’accès aux contenus audiovisuels nationaux, privatisation de l’ENERC (École nationale d’expérimentation et de réalisation cinématographique)”, cite notamment Libération, avant d’ajouter à la liste la suppression des festivals de Mar del Plata et Ventana Sur, lequel abrite pourtant le plus grand marché du film d’Amérique du Sud.
Les mesures ont été publiées au Journal officiel le 11 mars dernier, et de premiers signes de résistance et de désapprobation ont émergé dès le jeudi 14 mars. Des manifestations se sont tenues dans des salles de cinéma, et une conférence de presse a été organisée dans le cinéma Gaumont de la capitale (lui-même menacé d’être vendu, alors qu’il appartient à l’INCAA).
La branche culture de l’Association des travailleurs de l’État (ATE) a également commenté le gel des aides des films en production, comparant la situation à la période de la pandémie, “laissant des milliers de personnes sans les revenus que génère directement ou indirectement le cinéma”. “Où va l’Argentine ?” demandaient en une Les Cahiers du cinéma ce mois-ci. Milei a tranché : droit dans le mur.
Le 14 mars dernier, à Lyon, se clôturait Écrans Mixtes, un festival essentiel en matière de représentation de la communauté LGBTQ+, qu’il s’agisse de son histoire passée (cette édition organisait des rétrospectives Sébastien Lifshitz, invité d’honneur, et Derek Jarman) comme de son présent, avec huit films en compétition, venus des quatre coins du monde.
Le jury, composé de Sébastien Lifshitz, la réalisatrice Elene Naveriani (Blackbird, Blackberry), les actrices Stéphanie Michelini et Laure Giappiconi, et le journaliste Didier Roth-Bettoni, a remis le Grand Prix à Fainéant.e.s, de Karim Dridi (dont une sortie en salles est prévue le 29 mai prochain). Le cinéaste franco-tunisien avait déjà été remarqué et suivi dès ses deux premiers films, Pigalle et Bye Bye, en 1995.
Déjà remarqué au Festival de Busan en octobre dernier, Sara d’Ismail Basbeth a remporté le Prix d’interprétation. Ce film indonésien avait particulièrement ému par sa finesse d’écriture, conférant de la profondeur au récit de cette femme transgenre qui retrouve sa famille, dont sa mère, sénile, qui ne l’identifie plus. Tout comme le documentaire grec Lesvia, de Tzeli Hadjidimitriou, qui a obtenu le Prix du jury, Sara n’a pas de date de sortie pour le moment.
Parmi les autres temps forts, mentionnons la séance spéciale Lionel Soukaz, avec Race d’Ep et Artistes en zone troublés, dont le premier est fondamental dans l’historisation du mouvement LGBT et le second pour le journal filmé. Le film d’ouverture du festival, Drive-Away Dolls, d’Ethan Coen, sortira finalement au cinéma le 3 avril prochain.
El Pampero Cine à Saint-Denis, la Semaine du cinéma de femmes d’Amérique du Sud, et maintenant le Festival de cinéma latino-américain de Paris (CLAP) en région parisienne : le cinéma sud-américain dans son ensemble s’est affirmé comme l’un des principaux foyers du cinéma contemporain. La 2e édition du CLAP prolonge cette promesse avec une riche programmation, dont huit films en compétition (dont de nombreuses premières parisiennes, voire européennes).
Si l’un des immanquables du festival sera consacré au film El Realismo socialista de Raúl Ruiz, réalisé en 1973 et terminé cinquante ans plus tard par Valeria Sarmiento, de nombreux films ultra-contemporains rythmeront le festival, du 2 au 7 avril prochain. Il faudra notamment compter sur l’invité d’honneur du CLAP, Eduardo “Teddy” Williams, qui fera le déplacement pour présenter The Human Surge, The Human Surge 3 en avant-première, ainsi que quatre de ses courts métrages.
Parmi les autres formats courts programmés figurent ceux de deux cinéastes particulièrement suivis par la rédaction : Ana Vaz (Il fait nuit en Amérique) avec A Árvore, et Vinil verde de Kleber Mendonça Filho. Du côté de la compétition, on repère La Práctica de Martín Rejtman (cinéaste ayant participé au renouveau du cinéma argentin à la fin des années 1990), ou encore El Polvo de Nicolás Torchinsky, une proposition documentaire qui ausculte l’appartement d’une personne récemment décédée, accompagnée de la voix de ceux qui l’ont aimé en guise de derniers adieux.
Grand Prix au Festival de Cannes, succès au box-office français (plus de 700 000 entrées à ce jour), et maintenant deux Oscars, du Meilleur son et du Meilleur film international. Par son dispositif de (non-)mise en scène du camp d’Auschwitz et sa réception, La Zone d’intérêt était l’une des réussites politiques de ce début d’année. Lorsqu’il est monté sur scène récupérer l’Oscar du Meilleur film étranger, Jonathan Glazer a délivré un discours dans la continuité du propos de son film, s’appliquant aussi au temps présent, choisissant des mots qui ont suscité de nombreuses réactions.
Interprété de toute part
Accusé d’irresponsabilité ou encore de “réfuter sa judéité”, Check News, l’instrument de vérification des faits du quotidien Libération, a précisé la teneur des propos du cinéaste. Ce dernier a commencé par dire que “Notre film montre là où a pu mener la déshumanisation la plus terrible. Et cela a forgé notre passé et notre présent. Aujourd’hui, nous nous tenons devant vous comme des hommes qui refusent que notre judéité et l’Holocauste soient détournés par une occupation qui a mené à une guerre impliquant tant d’innocents.” Avant d’ajouter : “Qu’il s’agisse des victimes du 7 octobre en Israël ou de celles des attaques incessantes qui se déroulent à Gaza, elles sont toutes des victimes de cette déshumanisation. Comment résiste-t-on ?”
Parmi les réactions dubitatives à l’égard de ce discours, László Nemes, réalisateur du Fils de Saul (autre film sur les camps, également récompensé de l’Oscar du Meilleur film International, en 2016), qui s’est exprimé dans les colonnes de Variety. Il a déclaré beaucoup aimer le film de Glazer, et même estimé que c’était un film important, avant d’ajouter : “Lorsque vous réalisez un film de ce type, vous avez une responsabilité à assumer. M. Glazer n’a manifestement pas pris la mesure de cette responsabilité, notamment en ce qui concerne la destruction des Juifs d’Europe. Et il est consternant que l’élite du cinéma l’applaudisse pour cela.”
Avant de faire couler du sang, Scream 7 aura d’abord fait couler beaucoup d’encre. Melissa Barrera et Jenna Ortega, le duo d’actrices sur lequel reposaient les deux précédents opus (Scream 2022 et Scream 6), ont été retirées du projet en novembre dernier pour d’obscures raisons.
La première aurait été “discrètement écartée” en raison de propos en soutien à Gaza tenus sur ses réseaux, jugés antisémites par la production, tandis que pour Jenna Ortega (bientôt à l’affiche de Beetlejuice 2), son retrait du projet serait antérieur.
Mais il a suffi d’une publication de Neve Campbell sur Instagram pour relancer la machine : malgré son absence du sixième opus, la mythique Sidney Prescott fera bien son retour pour affronter Ghostface dans ce septième volet.
Et l’actrice ne sera pas la seule. Elle a en effet précisé en description de la publication : “Bien que j’aie été incroyablement chanceuse de faire ces films avec le maître de l’horreur Wes Craven, […] j’ai rêvé pendant de nombreuses années de faire l’un de ces films avec Kevin Williamson. Et maintenant, c’est chose faite : Kevin Williamson va réaliser Scream 7 !”
Collaborateur historique de la saga de Craven, Williamson a scénarisé Scream premier du nom, ainsi que les deuxième et quatrième opus, et a produit Scream 3. Fin connaisseur du cinéma d’horreur américain (il a aussi écrit le scénario de Souviens-toi… l’été dernier), il ne fait nul doute que son retour sera accompagné de quelques surprises… Affaire à suivre. À Woodsboro, qui sait ?
S’il ne réalisera pas le film (il travaille sans doute sur son projet Napoléon, un biopic de la photojournaliste Lynsey Addario, ou de Edgardo Mortara, dont la vie a déjà été adaptée l’an passé dans L’Enlèvement de Marco Bellochio), il devrait au moins en assurer la production. Sa participation devrait également toucher à l’univers du film, dont les possibilités sont infinies, et les questionnements toujours aussi contemporains. Il a expliqué : “Nous sommes dans la phase de découverte, essayant de déterminer à quoi pourrait ressembler la suite.”
Mais, en attendant la suite des aventures de Wade Watts, l’acteur principal Tye Sheridan sera de retour sur le grand écran dans quelques semaines aux côtés de Sean Penn, dans Black Flies de Jean-Stéphane Sauvaire…
Après Gran Turismo ou encore Assassin’s Creed, un nouveau jeu vidéo fera ses premiers pas sur le grand écran prochainement : Watch Dogs. Depuis son premier jeu, sorti en 2014 et vendu à environ 10 millions d’exemplaires, la licence s’est forgé une communauté, rassurant sans doute la société créatrice (Ubisoft) quant à la rentabilité d’une adaptation pour le cinéma.
Un projet de longue date
Après la mise en pause de la production du film en raison de la grève à Hollywood, Deadline vient d’annoncer que le français Mathieu Turi (Méandre, Gueules Noires) aura la charge de réaliser le film. Après plus de dix ans de gestation, le film a finalement été écrit par Christie LeBlanc (Oxygène) et Victoria Bata. Actuellement en train de compléter son casting, le long métrage comptera au moins sur Sophie Wilde, récemment aperçue dans La Main.
Si aucune information n’a été dévoilée quant aux lieux et époques de tournage, les jeux vidéo suivaient plusieurs personnages dans un futur proche, en lutte contre la société de surveillance généralisée. Aucune date de sortie n’a été annoncée pour le moment.
Watch Dogs : Legion, dernier jeu vidéo de la saga en date, est sorti le 29 octobre 2020 sur toutes les plateformes.
Si cette 96e cérémonie fut l’occasion de recevoir un Oscar pour la première fois pour Cillian Murphy, Christopher Nolan, Robert Downey Jr. ou Justine Triet et Arthur Harari, ils et elles ne comptent pas s’arrêter là. Que nous préparent-ils ?
Un film chacun pour Triet et Harari
Alors que Hollywood leur ouvrait ses portes, Justine Triet et Arthur Harari, lauréat·es de l’Oscar du Meilleur scénario original, devraient revenir en France pour la suite de leur carrière. D’après les premières bribes d’information, Justine Triet réalisera un film majoritairement français, mais possiblement avec une actrice anglo-saxonne dans le premier rôle.
Du côté d’Arthur Harari, un nouveau film devrait succéder à Onoda, le dernier film qu’il a réalisé et sorti en 2021. Aux premières nouvelles, il devrait s’agir d’un film fantastique avec Léa Seydoux. Il s’agit de l’une des propositions que l’on attend le plus, et qui sera inévitablement comparée à La Bête de Bertrand Bonello ou au Règne animal de Thomas Cailley, deux des dernières propositions françaises les plus fortes sur un tel registre.
Beaucoup d’annonces pour le casting d’Oppenheimer
Cillian Murphy, Oscar du Meilleur acteur pour son rôle de Robert Oppenheimer, devrait être de retour dès cette année sur les écrans, avec Small Things Like These de Tim Mielants, présenté en compétition à la Berlinale. Sans date de sortie, le film se déroule à Noël en 1985, et le synopsis indique : “Bill Furlong, père dévoué, découvre les secrets étonnants que conserve le couvent de sa ville.”
Le calendrier de Robert Downey Jr., Oscar du Meilleur second rôle masculin, est pour sa part rempli pour plusieurs années. Annoncé dans la série HBO The Sympathizer (“les déboires d’un espion communiste franco-vietnamien exilé à Los Angeles à la fin de la guerre du Vietnam, forcé de reprendre du service.”) prévue pour le 14 avril prochain, il reviendra au cinéma avec Sherlock Holmes 3 (pas de date de sortie), un remake de Vertigo par Steven Knight (pas de date de sortie non plus), un film sur le charlatan John Brinkley par Richard Linklater (même chanson), et enfin, une série policière au Canada, pour Apple TV+ (évidemment, sans date de sortie).
Pour l’Oscar du Meilleur réalisateur, la suite est moins précise. Si Christopher Nolan a infirmé les rumeurs selon lesquelles il réaliserait le prochain James Bond, il a laissé entendre qu’il aimerait bien s’essayer à un genre bien précis (où on ne l’attendait vraiment pas) : l’horreur.
Emma Stone chez Lánthimos, again
Après son deuxième Oscar de la Meilleure actrice dans Pauvres Créatures (après celui remporté en 2017 avec La La Land), Emma Stone ne devrait pas rempiler pour une deuxième saison de The Curse, mais plutôt continuer à travailler pour Yórgos Lánthimos : dans Kind of Kindness avec Jesse Plemons, Willem Dafoe et Margaret Qualley, mais aussi dans un film de SF intitulé Save the Green Planet!