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Cannes 2024 : un court métrage de Judith Godrèche rejoint la Sélection officielle

Par : Arnaud Combe
7 mai 2024 à 16:00

Intitulé Moi aussi, le court métrage de Judith Godrèche sera présenté lors de la cérémonie d’ouverture d’Un certain regard, en salle Debussy du Palais des festivals et au Cinéma de la plage, en accès libre, le 15 mai.

La force du collectif

Devenue fer de lance de la lutte contre les abus sexuels dans le cinéma français, Judith Godrèche poursuit son sillon militant avec son nouveau court métrage, inspiré de témoignages de victimes. Moi aussi est décrit par le festival comme un film “en forme d’œuvre chorale composé de récits personnels énoncés par fragments et met en scène ce chemin âpre, mais salvateur, de la douleur sans mots au début d’une libération par la parole”

Moi aussi, un court métrage inédit de Judith Godrèche présenté à #Cannes2024 !

L'actrice signe une œuvre chorale qui met en lumière les récits de victimes de violences sexuelles.

Le Festival de Cannes fera résonner ces témoignages le 15 mai, lors de la cérémonie d’Ouverture du… pic.twitter.com/KTr7ZDIzoc

— Festival de Cannes (@Festival_Cannes) May 7, 2024

Cannes 2024 : découvrez les 20 artistes qui vont faire le Festival

Francis Ford Coppola

S’il n’a pas (loin s’en faut) le box-office de Spielberg, s’il n’a pas su rester implanté et puissant à Hollywood comme Scorsese, Coppola a pour lui d’avoir construit une légende propre à faire rêver, fantasmer les nouvelles générations successives de cinéphiles comme aucun autre cinéaste du Nouvel Hollywood. En sept décennies, son cinéma a connu les cimes de la reconnaissance (pluie d’Oscars pour la saga Le Parrain, deux Palmes pour Conversation secrète et Apocalypse Now) et les gouffres de la faillite. Après douze ans de silence (depuis Twixt), il revient au cinéma avec un nouveau projet pharaonique (budget mirobolant, vente de ses vignobles pour le financer, etc.). Megalopolis devrait raconter l’affrontement entre le maire d’une ville ravagée par une catastrophe naturelle et l’architecte qui œuvre à la reconstruire, la fille de l’un étant aussi la maîtresse de l’autre. Le casting, fou, réunit Adam Driver, Nathalie Emmanuel, Dustin Hoffman, Shia LaBeouf, Jason Schwartzman, Aubrey Plaza… ♦ J.-M. L.

Chiara Mastroianni

Elle compte parmi les actrices françaises le plus souvent en compète à Cannes. Depuis Ma saison préférée d’André Téchiné en 1993, Marcello Mio est le onzième film avec Chiara Mastroianni à y figurer (son deuxième avec Christophe Honoré, deux également avec Arnaud Desplechin et Raoul Ruiz). Dans Marcello Mio, elle est l’interprète d’elle-même, prise dans les rets d’une fiction fantasque qui la voit peu à peu se transformer en son père sous l’œil circonspect de ses proches, également dans leurs propres rôles (Catherine Deneuve, Benjamin Biolay, Melvil Poupaud…). Fabrice Luchini et Nicole Garcia complètent cette étincelante distribution. ♦ J.-M. L.

Miguel Gomes

Abonné depuis deux films à la Quinzaine des cinéastes, le génial réalisateur portugais Miguel Gomes a été promu en Compétition avec son sixième film, Grand Tour. Dans une image noir et blanc et en 16 mm (comme Tabou), celui-ci s’ouvre au sein d’une colonie britannique birmane au début du siècle dernier avant de se déployer en une ambitieuse rêverie spatiotemporelle et un jeu du chat et de la souris au sein d’un couple. Malmené par les confinements pendant la pandémie de Covid, Gomes a eu du mal à achever son tournage aux quatre coins du globe et aurait même dû terminer son tournage à distance. ♦ B. D.

Anya Taylor-Joy

Si Furiosa – Une saga Mad Max (Hors Compétition) veut être à la hauteur de la jouissive démesure du précédent opus, cela sera en partie grâce à l’actrice de la série Le Jeu de la dame, qui reprend le personnage déjà incarné par Charlize Theron. Se déroulant des années avant le récit déployé dans Fury Road, le film suit le déclin du monde à travers l’enlèvement de l’impératrice Furiosa par le terrible Dr. Dementus (Chris Hemsworth). Parabole à haut potentiel écoféministe et film de vengeance spectaculaire, Furiosa secouera le festival au lendemain de son ouverture. ♦ B. D.

David Cronenberg

Deux après Les Crimes du futur, David Cronenberg revient pour la septième fois en Compétition à Cannes. Pour ce qu’on en sait, Les Linceuls promet d’être un récit à la lisière du fantastique sur le processus de deuil, la dégradation biologique de l’organisme humain après la mort et l’élucidation complexe du mystère de la profanation de quelques sépultures. Vincent Cassel (dix-sept ans après sa participation aux Promesses de l’ombre) et Diane Kruger seront les deux protagonistes de ce nouveau film très attendu de l’un des plus grands artistes de ces quarante dernières années. ♦ J.-M. L.

Sophie Fillières

L’an dernier, sur le grand écran de l’Auditorium Louis-Lumière, Sophie Fillières incarnait la marraine de l’enfant malvoyant dans la Palme d’or Anatomie d’une chute de Justine Triet (pour laquelle elle avait déjà été actrice dans Victoria). Mais, étrangement, aucun film réalisé par la cinéaste de Grande Petite et Gentille n’avait été montré à Cannes. Ce sera le cas de Ma vie, ma gueule, film hélas posthume, puisque la réalisatrice a disparu à l’issue de ce tournage et avait confié le montage à ses enfants, Agathe et Adam Bonitzer. Le film décrit, sur le mode de la “mélancomédie” propre à Sophie Fillières, le trajet d’une quinquagénaire qui s’évade des tracas de la vie dans l’Écosse sauvage. ♦ J.-M. L.

Alexis Langlois

S’il y a un premier long métrage que l’on brûle de voir cette année, c’est Les Reines du drame d’Alexis Langlois (Semaine de la critique). Racontant sur trois époques et en chansons l’histoire d’amour impossible entre une star pour ados des années 2000 et une chanteuse punk, le film promet de secouer la Croisette de son souffle trash et queer. Constitué d’un casting comprenant à la fois les habitué·es de ses courts métrages (Raya Martigny, Dustin Muchuvitz, Nana Benamer), de nouveaux et nouvelles venu·es (Bilal Hassani, Alma Jodorowsky, Asia Argento), deux figures de la scène drag (Jean Biche, Drag Couenne) et un duo de comédien·nes principal·es débutant·es (Louiza Aura, Gio Ventura), Les Reines du drame aura également une chance de remporter la Queer Palm. ♦ B. D.

Hunter Schafer

Inoubliable dans la peau de Jules, l’amoureuse à tête d’elfe de Rue (Zendaya) de la série Euphoria, Hunter Schafer fera sa première apparition cannoise dans Kinds of Kindness, le film à sketches de Yórgos Lánthimos, présenté en Compétition. On ignore encore l’envergure du personnage que l’actrice et également réalisatrice de clips (pour Girl in Red ou Anohni and the Johnsons) devra incarner au sein du casting de Pauvres Créatures (Emma Stone, Willem Dafoe et Margaret Qualley) dans cette fable composée en triptyque. ♦ M. D.

Alain Guiraudie

Découvert à la Quinzaine en 2001 avec son moyen métrage Ce vieux rêve qui bouge, en Compétition en 2016 avec Rester vertical, Guiraudie retrouve Cannes avec un film dont les prémices connues ne sont pas sans évoquer l’atmosphère criminelle et épurée de son chef-d’œuvre, L’Inconnu du lac (Un Certain Regard 2013). Après deux films aussi brillants que désarçonnants, sans genre identifiable, Guiraudie signe un véritable retour en force avec cet authentique thriller doté d’une star (Catherine Frot). Dans ce film mêlant retour aux origines familiales, morbidité et chasse à l’homme, il pourra plus que jamais faire étalage de sa part sombre. ♦ T. R.

Demi Moore

Reine du box-office dans les années 1990, la star de Ghost et de Proposition indécente avait vu sa carrière ralentir dans les années 2000. 2024 lui permet un double retour : elle est grandiose en Swan blessée par les gossips vipérins de Truman Capote dans Feud : Les Trahisons de Truman Capote et The Substance, le thriller de la Française Coralie Fargeat (Revenge, 2018), lui permet de fouler pour la première fois le red carpet cannois avec un film en Compétition. ♦ J.-M. L.

Jia Zhangke

Six ans après Les Éternels, Jia Zhangke est de retour en Compétition avec Caught by the Tides, un film titanesque tourné sur près de vingt ans avec Zhao Tao, actrice fétiche et compagne du cinéaste. Organisée autour d’une histoire d’amour passionnel bientôt rompu par la disparition de l’homme, la fresque devrait mêler à son enquête amoureuse une traversée de près de deux décennies de la Chine contemporaine pour en capter les mutations. En dépit de ses cinq précédentes sélections en Compétition, ce très grand cinéaste n’a obtenu jusque-là qu’un Prix du scénario en 2013 pour Touch of Sin. 2024, l’année de la consécration ? ♦ M. D.

Payal Kapadia

Révélée à la Quinzaine des cinéastes en 2021 avec le sublime Toute une nuit sans savoir et récompensée par l’Œil d’or du meilleur documentaire, la cinéaste indienne Payal Kapadia déboule déjà en Compétition avec son second long métrage, All We Imagine as Light. Le film suivra Praba et Anu, deux infirmières qui partent en expédition dans une nature mystique, entre bord de mer et jungle. Alliant registre onirique et réalisme social, il souffle déjà un vent de renouveau sur la Compétition. ♦ B. D.

Richard Gere

Dans un Cannes aux airs de jubilé des barbus du Nouvel Hollywood (Coppola en Compétition, Palme d’honneur pour Lucas), Oh, Canada de Paul Schrader assume le rôle délicat du discours d’adieu. Un vieux documentariste célébré dicte ses souvenirs à un jeune journaliste : la parabole méta-testamentaire est difficilement évitable, et l’on ne pouvait rêver meilleure mesure de sa mélancolie que le beau visage oublié, comme une page craquelée de magazine eighties, de “l’American Gigolo” Richard Gere. ♦ T. R.

Ariane Labed

Membre active de l’Association des acteur·rices (Ada), l’actrice et réalisatrice s’est affirmée ces derniers mois comme une figure de proue du mouvement transféministe et antiraciste à l’œuvre dans le cinéma français. Déjà remarquée avec son précédent court métrage Olla (sélectionné à la Quinzaine des cinéastes en 2019 puis multirécompensé au Festival de Clermont en 2020), Ariane Labed passe au long avec September Says (Un Certain Regard), récit de deux sœurs nées à dix mois d’intervalle que tout oppose, qui s’installent à la campagne avec leur mère bipolaire. Adaptation de Sœurs, un roman de Daisy Johnson, le film sera l’occasion de retrouver l’actrice Rakhee Thakrar (Sex Education, Wonka). ♦ B. D.

Quentin Dupieux

Tout sourit au cinéma de Quentin Dupieux. En moins d’un an, le réalisateur le plus prolifique du monde vient d’enchaîner ses deux plus grands succès publics (Yannick, 450 000 entrées, Daaaaaalí!, 480 000) et obtient la case la plus médiatiquement exposée du festival : l’ouverture. Le premier acte de cette 77e édition s’intitulera donc malicieusement Le Deuxième Acte, un film au casting très Cannes-friendly puisque composé de Vincent Lindon, Léa Seydoux et Louis Garrel. Avec à leurs côtés le plus novice mais déjà très prisé Raphaël Quenard. ♦ J.-M. L.

Laetitia Dosch

À l’affiche du Roman de Jim des frères Larrieu présenté à Cannes Première, Laetitia Dosch foulera également le sol de la Croisette en tant que réalisatrice du côté d’Un Certain Regard. Après un cheval dans son spectacle Hate (Tentative de duo avec un cheval), c’est cette fois-ci un chien qui retiendra toute l’attention de son premier long dans lequel l’actrice, révélée par La Bataille de Solférino de Justine Triet, avec laquelle elle partage une certaine sympathie pour les canidés (Anatomie d’une chute bien sûr, mais aussi Victoria), incarne Avril, avocate impliquée dans la défense d’un chien “récidiviste”. ♦ M. D.

Barry Keoghan

Sa hype ne cesse de croître, ses manières de titi dublinois et ses rôles de vauriens se muent peu à peu en partitions grand style et en incarnations retorses (Saltburn). Dans Bug, en Compétition, Andrea Arnold l’emmène sur un terrain à mi-chemin entre le réalisme social et la fable, dans une Angleterre déclassée mais rehaussée d’une aura de conte avec son personnage tout tatoué d’insectes. Un rôle taillé sur mesure pour ce Dickensien suspendu entre le caniveau et l’imaginaire, avant sa consécration dont rêvent tous les cabotins : il sera le Joker du prochain Batman. ♦ T. R.

Noémie Merlant

Si le vide laissé par l’arrêt du cinéma d’Adèle Haenel reste immense, Noémie Merlant est sans doute l’actrice française qui incarne le mieux les combats de celle avec qui elle partage l’affiche de Portrait de la jeune fille en feu. C’est justement la réalisatrice de ce film, Céline Sciamma, qui a écrit avec elle le scénario des Femmes au balcon (Séance de minuit), le second long métrage de Noémie Merlant en tant que cinéaste après Mi iubita, mon amour (Cannes 2021). Ce nouveau film promet d’être une comédie horrifique et féministe se déroulant en pleine canicule à Marseille. Elle incarne aussi le rôle éponyme dans Emmanuelle d’Audrey Diwan, qui devrait sortir courant mai, mais dont on ne sait pas à l’heure où nous écrivons ces lignes si il sera montré sur la Croisette. ♦ B. D.

Zoe Saldaña

Qu’est-ce qui est le plus étonnant : que Zoe Saldaña détienne le record mondial du box-office cumulé (grâce à ses rôles de Neytiri dans Avatar et de Gamora dans Les Gardiens de la galaxie et Avengers), malgré une notoriété individuelle plus modeste que les superstars qui le lui disputent, ou qu’elle ait jusqu’ici aussi peu intéressé le cinéma d’auteur·rice ? Tête d’affiche du film de tous les paris, Emilia Perez, un croisement de cartel movie et de comédie musicale signé Jacques Audiard, l’actrice entre par la grande porte dans une arène où elle peut enfin cesser d’être l’actrice que l’on feignait de ne pas voir. ♦ T. R.

Ben Whishaw

Après Emmanuel Carrère et son Limonov, c’est à Kirill Serebrennikov, de retour à Cannes (La Femme de Tchaïkovski, 2022), de dessiner les mille visages de l’écrivain russe, catalyseur des métamorphoses contemporaines de son pays. Et à Ben Whishaw d’en incarner les multiples facettes (voyou en Ukraine, idole de l’underground soviétique sous Brejnev, clochard puis valet de chambre d’un milliardaire à Manhattan, écrivain branché à Paris, soldat perdu dans les guerres des Balkans) et, qui sait, de décrocher un prix d’interprétation. ♦ M. D.

Festival de Cannes : un appel à la grève menace l’événement

6 mai 2024 à 16:35

Le collectif Sous les écrans, la dèche, qui représente “les précaires des festivals de cinéma”, a voté ce lundi un appel à la grève auprès de ”tout·es les salarié·es du Festival de Cannes et des sections parallèles” pour alerter sur la précarité du secteur. La porte-parole du collectif a annoncé à l’Agence France Presse la participation au vote de nombreux corps de métiers tels que projectionnistes, des programmateur·ices, des attaché·es de presse, des chargé·es de billetterie ou de l’accueil.

En cause : le statut de ces travailleur·euses. ”Nous alternons des missions de courtes durées avec des périodes chômées et malgré la nature intermittente de nos métiers et alors que nous travaillons à la diffusion d’œuvres cinématographiques, nos activités ne relèvent pas du régime de l’intermittence du spectacle”, déplore le collectif dans son communiqué. Ce dernier précise également leurs revendications dont la reconnaissance du statut d’intermittent fait partie. Le communiqué insiste également sur les « récentes réformes de l’assurance chômage qui viennent durcir les règles d’indemnisation“ et favorise une précarité déjà grandissante.

Perturber le Festival

Le collectif précise que l’objectif de cette mobilisation n’est pas de remettre en cause la tenue du Festival ou de nuire aux films qui y seront présentés mais de “perturber l’événement“. Ce n’est pas la première fois que le festival est confronté à des mobilisations puisque, chaque année, sa tenue fait l’objet de manifestations.

Son organisation n’a d’ailleurs, pour le moment, pas réagi à cette annonce.

Cannes 2024 : Meryl Streep honorée lors de la 77e édition du festival

2 mai 2024 à 15:40

Après Michael Douglas l’année dernière, c’est au tour de Meryl Streep d’être honorée lors de la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes, le 14 mai prochain. Elle recevra une Palme d’or d’honneur avant la projection du Deuxième Acte de Quentin Dupieux, donnant ainsi le coup d’envoi de cette 77e édition. “Je suis extrêmement honorée d’apprendre que je vais recevoir ce prix prestigieux”, a réagi Meryl Streep, annonçant avoir “hâte de venir en France pour remercier en personne chacune et chacun en mai prochain”.

Actrice universelle

Un beau retour sur la Croisette pour l’actrice de Sur la route de Madison, trente-cinq ans après y avoir obtenu le prix d’interprétation féminine pour Un cri dans la nuit, long métrage de Fred Schepisi. C’est l’ensemble de sa carrière qui est, cette fois, mis à l’honneur, Meryl Streep ayant marqué l’histoire du cinéma par une filmographie aussi riche que diversifiée. 

L’actrice de 74 ans a su se réinventer à chaque apparition, passant de mère divorcée dans Kramer contre Kramer à gérante hippie d’un hôtel en Grèce dans Mamma Mia !, interprétant entre temps une caféière dans Out of Africa. “On a tous quelque chose en nous de Meryl Streep !”, ont ainsi déclaré Iris Knobloch et Thierry Frémaux, avant d’ajouter : “Meryl Streep fait partie de notre imaginaire collectif, de notre cinéphilie commune.”

L’actrice, par ailleurs engagée pour une meilleure représentation des femmes à Hollywood, sera honorée aux côtés de George Lucas durant cette 77e édition. Le réalisateur recevra quant à lui sa Palme d’or d’honneur lors de la cérémonie de clôture du festival, le 25 mai.

Cannes 2024 : Lily Gladstone, Eva Green, Hirokazu Kore-eda… Le jury au complet

Par : Arnaud Combe
29 avril 2024 à 09:59

À quinze jours du lancement de la 77e édition du Festival de Cannes, on connaît désormais la composition du jury qui remettra le palmarès. Si la compétition de la sélection officielle présente une sous-représentativité des femmes (sur les 19 films annoncés en compétition, seuls quatre sont réalisés par des femmes, soit un total de 21%.), le jury de cette 77e édition semble corriger ce déficit. Sous la présidence de Greta Gerwig, quatre hommes et quatre femmes officieront pour départager les vingt-deux films en compétition. 

5 femmes et 4 hommes

La réalisatrice de Barbie pourra compter sur deux acteurs français de renommé mondiale : l’actrice Eva Green, ainsi que le comédien et producteur Omar Sy que nous verrons prochainement The Killer de John Woo. Ils seront accompagnés par l’actrice amérindienne Lily Gladstone. Remarquée en 2016 dans Certaines Femmes de Kelly Reichardt, et en 2023 pour son rôle dans Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese, présenté hors compétition à Cannes qui lui a valu une nomination aux Oscars pour la meilleure actrice, elle officiera comme benjamine du jury. 

Le reste du jury sera composé par des habitués du Festival de Cannes. À commencer par le japonais multiprimé Hirokazu Kore-eda. Palme d’or en 2018 pour Une affaire de famille, il présentait en compétition l’an dernier L’Innocence, auréolé du prix du meilleur scénario. On retrouvera également la réalisatrice libanaise Nadine Labaki. Résidente de la Cinéfondation en 2004, la réalisatrice était déjà venue sur la Croisette en tant que réalisatrice pour présenter son premier long-métrage Caramel à la sélection de la Quinzaine des réalisateurs en 2007. En 2018, le Prix du Jury avait été décerné à son cinquième long-métrage, Capharnaüm

Plébiscité lors des derniers Goya avec son dernier film Le cercle des neiges, le cinéaste et producteur espagnol Juan Antonio Bayona est également de la partie avec Pierfrancesco Favino. L’acteur italien a déjà foulé le tapis rouge en 2019 pour présenter le Traître de Marco Bellocchio et Nostalgia de Mario Martone, en compétition en 2022.  

Le dernier membre du jury se compose de la scénariste et photographe turque Ebru Ceylan, collaboratrice de longue date des films de son mari Nuri Bilge Ceylan.  

Cannes 2024 : la Queer Palm dévoile son affiche  

Par : Arnaud Combe
25 avril 2024 à 14:01

Pour l’affiche de son édition 2024, la Queer Palm – qui récompense depuis 2010 au Festival de Cannes un long-métrage et un court-métrage, toutes sections confondues, traitant de la diversité sexuelle et de genre –, a choisi de mettre en lumière le travail de Sandra Lazzarini. Photographe autodidacte, l’Italienne évoque à travers ses clichés l’empreinte du temps qui passe sur les corps féminins avec une douceur et une bienveillance soulignées par son emploi de tons pastels. 

Extraite d’une série intitulée “Bianca”, la photo de l’affiche dévoile la peau d’une vieille dame ornée de strass. “Bianca est une collection d’images sur la beauté. Une beauté qui semble fanée, inquiétante et flasque, mais qui est observée à la loupe d’un œil aimant, curieux et non critique, elle n’est rien d’autre que la base sur laquelle construire le futur dialogue avec notre corps”, dit l’artiste de son travail sur le compte Instagram de la Queer Palm.

Parallèlement à son parrainage de la première édition du Queer Palm Lab, un programme d’accompagnement et de résidence pour les cinéastes ayant un projet de long-métrage queer, le cinéaste Lukas Dhont sera le président du jury 2024 de la Queer Palm. Le reste des membres du jury sera annoncé le 29 avril. Ils et elles auront la tâche d’élire le film qui succèdera à L’Innocence, de Hirokazu Kore-eda, sacré en 2023.  

Cannes 2024  : France TV prévoit une programmation spéciale

24 avril 2024 à 16:53

Cannes 2024, c’est aussi chez vous” : après le média franco-allemand Arte, c’est au tour du groupe France télévisions d’annoncer son programme spécial Cannes pour le mois prochain. En plus de diffuser les cérémonies d’ouverture et de clôture, le groupe proposera une sélection de films en direct ainsi que sur son site à partir du 9 mai.

L’occasion de (re)découvrir des œuvres remarquées sur la Croisette, réparties en deux collections. L’une comprendra une sélection de Palmes d’or telles que Sexe, mensonges et vidéo de Steven Soderbergh, Une Affaire de famille du réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda, Secrets et mensonges de Mike Leigh ou encore Que le spectacle commence de Bob Fosse.

Rétrospective digne du tapis rouge

Intitulée “Montées des marches”, la seconde collection regroupera des films “aux castings prestigieux” ayant marqué l’histoire du festival. Parmi ceux-ci, Grand Central de Rebecca Zlotowski avec Léa Seydoux, Paterson de Jim Jarmusch ou encore Indigènes de Rachid Bouchareb, pour lequel Sami Bouajila avait obtenu le Prix d’interprétation masculine en 2006. Si David Cronenberg concourt de nouveau cette année avec Les Linceuls, on pourra revoir le film qu’il avait présenté en 2012, Cosmopolis. France Télévisions a également annoncé diffuser d’autres films durant toute la durée de la Quinzaine dont La Nuit du 12 de Dominik Moll (plusieurs fois primés lors des César 2023), le biopic Elvis et la romance signée Wong Kar-wai In the Mood for Love.

Des cycles présidentiels

En plus de ces deux collections thématiques, deux autres cycles rendront hommage aux carrières de Greta Gerwig, présidente du jury de la sélection officielle, et de Xavier Dolan, choisi pour présider celui d’Un Certain Regard. Si les films repris en hommage à la réalisatrice n’ont pas été précisés, la collection consacrée au cinéaste canadien devrait contenir quatre de ses films dont Mommy, qui avait remporté le Prix du Jury du Festival de Cannes en 2014.

#Cannes2024, c'est aussi chez vous !

Voici ce qu'on vous a préparé 👇 pic.twitter.com/groysBPSZp

— france.tv cinéma (@francetvcinema) April 23, 2024

Cannes 2024 : Michel Hazanavicius, Mohammad Rasoulof, Emanuel Pârvu… en compétition

22 avril 2024 à 18:13

Parmi les nouveaux films de la Compétition, le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof viendra concourir à la Palme d’or avec son nouveau film The Seed of the Sacred Fig dont l’intrigue est encore tenue secrète. Primé au Certain Regard en 2017 à Cannes pour Un homme intègre et auréolé de l’Ours d’or pour Le diable n’existe pas en 2020, le cinéaste a subi à de nombreuses reprises l’oppression du régime islamique iranien. L’assignation à résidence qui lui a été imposée l’an dernier l’avait empêché de faire partie du jury Un Certain Regard. Rien n’assure encore sa présence au Festival lors de la présentation du film. 

Après avoir ouvert le 75e Festival de Cannes avec Coupez !, Michel Hazanavicius reviendra également sur la Croisette en mai prochain pour présenter son nouveau film … d’animation. Adaptation du roman de Jean-Claude Grumberg, La Plus Précieuse des Marchandises est le premier long métrage d’animation à concourir cette année. Plusieurs de ses films avaient auparavant été sélectionnés : The Artist avait été présenté en Compétition 2011, tout comme The Search (2014) et son film sur Jean-Luc Godard, Le Redoutable (2017).

Après Meda ou le côté pas si heureux des choses (2017) et Mikado (2021), le réalisateur et acteur roumain Emanuel Pârvu débarque en compétition avec son troisième long métrage intitulé Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde. Le film brosse le portrait d’Adi, un adolescent de 17 ans originaire d’un village du delta du Danube qui, grâce aux efforts de ses parents, étudie à Tulcea.

Les sections parallèles

La section Un Certain Regard s’ouvrira le mercredi 15 mai avec le quatrième long métrage du cinéaste islandais Rúnar Rúnarsson (de passage à La Quinzaine des cinéastes avec Volcano en 2011) intitulé When the light breaks qui se présente comme un récit sur le deuil.  Dans la section parallèle, on retrouve égakelent le premier film de Céline Sallette Niki qui raconte l’histoire de l’artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle connue pour ses Nanas, et le deuxième long métrage d’animation, en 3D, de Gints Zilbalodis intitulé Flow.  

On l’attendait, Maria, le nouveau film de Jessica Palud – qui revient sur le tournage problématique du Dernier Tango à Paris – sera révélé à Cannes Première. La réalisatrice avait remporté le prix UniFrance du court métrage pour son court métrage Marlon en 2017, c’est le premier long métrage qu’elle présente sur la Croisette. La section se voit également augmentée du nouveau drame de Gaël Morel, Vivre, Mourir renaître. Le film met en scène Lou Lampros, Victor Belmondo et Théo Christine dans une romance bouleversée par l’arrivée du Sida.

Seul Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte vient rejoindre la liste des films présentés Hors Compétition cette année. Oublié de la première annonce, Pierre Niney – qui joue Edmond Dantès – sera donc bel et bien de retour sur la Croisette, pour la troisième année consécutive.

De nouvelles Séances Spéciales

La 77e édition du Festival de Cannes présentera en séances spéciales le nouveau film d’Arnaud Desplechin Spectateurs !. Pour le peu que nous savons, le film se présente comme un essai filmé, entre documentaire et fiction qui convoque de nouveau le personnage-clé de la filmographie de Desplechin, Paul Dédalus, pour mener une large réflexion sur la cinéphilie. La section Séances Spéciales accueillera également le nouveau film de Tudor Giurgiu Nasty et les documentaires d’Oliver Stone intitulé Lula dans lequel il aborde sans ambages les déboires judiciaires et le retour au pouvoir du président brésilien, et du réalisateur chinois Lou Ye baptisé An Unfinished film

Cannes 2024 : l’affiche enfin dévoilée

Par : Arnaud Combe
19 avril 2024 à 16:16

Pour sa 77ème édition, le Festival de Cannes a choisi d’habiller la façade de son palais avec une image tirée d’une scène de Rhapsodie en août, l’avant-dernier long-métrage du réalisateur japonais Akira Kurosawa. L’affiche dévoile ainsi une famille, réunie sur un banc, qui scrute une Palme d’or irradiant au milieu de la nuit.

Présenté en hors compétition au Festival de Cannes en 1991, le film raconte l’histoire d’une grand-mère victime du bombardement de Nagasaki, le 9 août 1945, et qui transmet à ses petits-enfants et à son neveu américain sa foi en l’amour et en l’intégrité comme rempart contre la guerre.

“Dans un monde fragile qui interroge sans cesse l’altérité, le Festival de Cannes réaffirme une conviction : le cinéma est un sanctuaire universel d’expression et de partage. Un lieu où s’écrit notre humanité autant que notre liberté”, ont déclaré les organisateurs du festival dans un communiqué.

La beauté poétique, la magie hypnotique et l’apparente simplicité du cinéma. Le 77e Festival de Cannes s'affiche ! 🌕💙

La scène est extraite de Rhapsodie en août réalisé par Akira Kurosawa en 1991. L’avant-dernier film du grand maître japonais rappelle l’importance de se… pic.twitter.com/7SrHxOXwl9

— Festival de Cannes (@Festival_Cannes) April 19, 2024

Cannes 2024 : La première partie du “Napoléon” d’Abel Gance en ouverture de Cannes Classics 

Par : Arnaud Combe
19 avril 2024 à 10:57

La fresque exceptionnelle d’Abel Gance s’apprête à ressusciter sur les grands écrans. Près d’un siècle après sa sortie au cinéma, en 1927, la première partie de son Napoléon, d’une durée de 3h40, sera présentée en avant-première mondiale en ouverture de Cannes Classics, au Festival de Cannes, le 14 mai. Sous l’égide de la Cinémathèque française et du CNC, la restauration de ce chef-d’œuvre du cinéma muet (d’une durée totale de 7 heures) constitue probablement l’une des entreprises de reconstruction les plus ambitieuses de l’histoire du septième art. 

Le film, qui retrace les premiers pas de Napoléon depuis sa jeunesse ajaccienne jusqu’à la campagne d’Italie, est ponctué d’audaces visuelles et narratives, incluant notamment une conclusion légendaire, déployée en triptyque sur trois écrans simultanément.

Seize ans de travail ont été nécessaires pour Georges Mourier (réalisateur en 2005 d’un documentaire consacré à Abel Gance, intitulé À l’ombre des grands chênes) et son équipe, qui ont dû reconstruire et restaurer le film à partir de 100 kilomètres de pellicule dispersés aux quatre coins du monde, de New York à l’Italie en passant par le Danemark et la Serbie. À Cannes, il sera ainsi présenté dans son montage d’origine – à ce jour, 22 versions différentes du long-métrage ont été recensées.

Une sortie sur Netflix et France Télévisions

Film muet, Napoléon vu par Abel Gance n’en est pas moins une œuvre musicale. Ce projet pharaonique a bénéficié du soutien de Radio France à travers la mobilisation de ses formations musicales et de ses équipes techniques pour l’enregistrement d’une bande-musicale hors-norme : le compositeur Simon Cloquet-Lafollye a ainsi conçu une partition de 1 500 pages.

À l’issue de cette projection cannoise, le film sera ensuite dévoilé dans son intégralité lors d’un ciné-concert symphonique à la Seine Musicale, à Boulogne, où joueront 250 musiciens de Radio France les 4 et 5 juillet. Napoléon vu par Abel Gance sera ensuite montré au festival Radio France de Montpellier, puis à la Cinémathèque française et dans des festivals d’été. Le film, qui sera à terme diffusé sur France Télévisions et Netflix, sortira en outre dans les salles de cinéma françaises à une date ultérieure.

[Trailer] Avec “Grand Tour”, Miguel Gomes sillonne l’Asie

Par : Arnaud Combe
18 avril 2024 à 16:54

Neuf ans après avoir présenté son épopée de 6 heures sur la politique d’austérité menée au Portugal entre juillet 2013 et août 2014, Les Mille et une nuits, à la Quinzaine, et trois ans après y avoir dévoilé Journal de Tûoa, le réalisateur portugais Miguel Gomes revient à Cannes, en compétition officielle pour présenter Grand Tour.

Sublimé par le travail photographique en 16 mm de Rui Poças, que Gomes retrouve onze ans après Tabou, le film suit le parcours dEdward, un fonctionnaire de l’Empire britannique, qui s’enfuit à Rangoun, en Birmanie pour échapper à son propre mariage. Au cours du voyage, la panique cède la place à la mélancolie. Contemplant le vide de son existence, Edward se demande ce qu’est devenue sa fiancée Molly. De son côté Molly, déterminée à se marier, suit les traces de son futur époux dans ce grand tour d’Asie. 

Cannes 2024 : Le studio Ghibli recevra une Palme d’or d’honneur

Par : Arnaud Combe
18 avril 2024 à 08:37

Pour la première fois de l’histoire du Festival de Cannes, la Palme d’or sera décernée à une institution et non à une personnalité. En presque quarante ans, le Studio Ghibli, fondé par les cinéastes Hayao Miyazaki et Isao Takahata, s’est imposé comme une référence majeure dans le cinéma d’animation et a permis de populariser ce genre par-delà les frontières nippones. Il a produit une vingtaine de longs métrages récipiendaires pour certains des plus prestigieuses récompenses, dont dernièrement l’Oscar du meilleur film d’animation pour Le Garçon et le Héron.

“Avec Ghibli, le cinéma d’animation japonais se vit comme l’une des grandes aventures de la cinéphilie, entre tradition et modernité”, écrivent Iris Knobloch, présidente du festival et Thierry Frémaux, directeur général, dans un communiqué pour saluer l’importance des longs métrages du studio.

Des films d’animation de haut niveau et de grande qualité

Il y a quarante ans, Hayao Miyazaki, Isao Takahata et moi-même avons créé le Studio Ghibli avec le désir de proposer des films d’animation de haut niveau et de grande qualité aux enfants et aux adultes de tous âges. Aujourd’hui, les spectateurs du monde entier peuvent voir nos films et de nombreux visiteurs se rendent au musée Ghibli à Mitaka et au parc Ghibli pour découvrir par eux-mêmes l’univers de nos films. Nous avons fait du chemin pour que le Studio Ghibli devienne aussi important. Bien que Miyazaki et moi ayons pris de l’âge, je suis certain que le Studio Ghibli continuera à relever de nouveaux défis, sous la houlette d’équipes qui perpétueront l’esprit de l’entreprise. Je serais ravi que vous continuiez à vous intéresser à nos réalisations”, a répondu Toshio Suzuki, co-fondateur du Studio Ghibli.  

En 2016, la sélection Un Certain Regard avait accueilli La Tortue Rouge, première collaboration des studios Ghibli avec une production européenne.

“Le Deuxième Acte” : Quentin Dupieux ne fera pas de promotion pour son nouveau film 

17 avril 2024 à 15:26

Alors que son nouveau film sera présenté le 14 mai prochain, durant la soirée d’ouverture du Festival de Cannes, Quentin Dupieux a décidé de ne pas en faire la promotion.

Le cinéaste de l’absurde, qui a réalisé six films en l’espace de quatre ans (les plus récents étant Yannick en 2023 et Daaaaaalí ! en 2024), n’accordera cette fois aucune interview, considérant qu’il a déjà trop parlé. “La cadence des sorties s’est considérablement accélérée pour moi et j’ai accumulé sans m’en rendre compte un temps de parole dans les médias probablement supérieur à la durées de mes douze films réunis. Un comble”, écrit-il dans une note adressée aux journalistes où il dit en outre vouloir “fermer [son[ clapet”. Comme pour justifier sa décision, il ajoute que “le film, très bavard, dit avec des mots bien choisis tout ce qu'[il a] envie de dire”. 

Son intrigue a été dévoilée et suivra ainsi les liens insolites d’un quatuor de personnages : Florence (Léa Seydoux) est folle amoureuse de David (Louis Garrel) et souhaite le présenter à son père (Vincent Lindon). David, lui, n’est pas intéressé par Florence et la jette dans les bras de son ami Willy, interprété par Raphaël Quenard. Une situation qui promet effectivement des dialogues dignes du réalisateur.

Il ne reste donc plus qu’à attendre le 14 mai pour découvrir sa “comédie à quatre voix”, qui doit sortir en salle simultanément à sa première cannoise.

Cannes 2024 : le duo Baloji et Emmanuelle Béart sera à la tête du Jury de la Caméra d’or

Par : Arnaud Combe
17 avril 2024 à 13:19

Pour la quatrième fois dans l’histoire du Festival de Cannes, le jury de la Caméra d’or sera présidé par un duo. L’actrice Emmanuelle Béart et le réalisateur et auteur-compositeur belgo-congolais Baloji ont été choisis pour occuper ce rôle – pour rappel, la Caméra d’or distingue un premier long-métrage présenté sur la Croisette, qu’il soit issu de la Sélection officielle ou de l’une des sections parallèles (à l’exception de l’ACID). L’an dernier, c’est L’Arbre aux papillons d’or de Pham Thien An, présenté à la Quinzaine des cinéastes, qui avait été récompensé par un jury présidé par la comédienne Anaïs Demoustier.

“Un premier film, c’est l’impossibilité de faire autrement que d’aller fouiller au tréfonds de son être ce qu’on ne peut taire. Une mise au monde bouleversante et terriblement libre : personne ne vous attend encore. Nous allons avec émerveillement et respect honorer notre devoir”, a déclaré Emmanuelle Béart suite à cette annonce. De son côté, Baloji, honoré du Prix de la nouvelle voix Un Certain Regard en 2023 pour Augure, a également partagé son enthousiasme : “En tant que cinéaste autodidacte, cinéaste de la diaspora congolaise, c’est un immense honneur d’être témoin privilégié de la vitalité de réalisateur·rices primo-arrivant·es, découvrir des singularités affirmées, leur œuvre inaugurale qui vont durablement imprimer l’identité de leur filmographie.” 

Le reste du jury se compose de représentants français de la profession : Gilles Porte (AFC – Directeur de la photographie), Pascal Buron (FICAM – DGA RH & Supports de TSF), Zoé Wittock (SRF – Scénariste, réalisatrice) et Nathalie Chifflet (Cheffe de rubrique cinéma & culture groupe Ebra, trésorière du SFCC).

Voici les films éligibles à la Caméra d’or :

Sélection officielle  

Diamant Brut d’Agathe Riedinger  

Un certain regard

Norah de Tawfik Alzaidi 

Le Royaume de Julien Colonna 

Vingt Dieux de Louise Courvoisier  

Le Procès du chien de Laetitia Dosch  

The village next to paradise de Mo Harawe  

September says d’Ariane Labed  

Armand de Halfdan Ullmann Tondel  

Quinzaine des cinéastes

Eephus de Carson Lund 

Gazer de Ryan J. Sloan   

Good One d’India Donaldson   

Mongrel (白衣蒼狗) de Chiang Wei Liang et You Qiao Yin 

Semaine de la critique

Les Fantômes (Ghost Trail) de Jonathan Millet

Blue Sun Palace de Constance Tsang

Julie zwijgt (Julie Keeps Quiet) de Leonardo Van Dijl

Locust de KEFF

La Pampa (Block Pass) d’Antoine Chevrollier

Simon de la montaña (Simon of the Mountain) de Federico Luis

Les reines du drame (Queens of Drama) d’Alexis Langlois 

Cannes 2024 : smells like teen spirit ?

17 avril 2024 à 08:55

Nous ne nous sommes pas lancé·es dans une analyse statistique poussée mais il se dégage du casting global de cette édition 2024 une impression de jouvence. Elle est en premier lieu incarnée par la présidente du jury, Greta Gerwig, plus jeune personne à occuper la fonction après Sophia Loren en 1966. Mais on pourrait aussi citer la présence de Xavier Dolan à la présidence du jury d’un Certain Regard ou de Lukas Dhont à celle de la Queer Palm.

La compétition officielle est constituée d’un équilibre assez réussi entre de jeunes cinéastes et/ou de première fois en compète (Payal Kapadia, Agathe Riedinger, Magnus Von Horn, Miguel Gomes, Coralie Fargeat, Gilles Lellouche), des habitué·es (Andrea Arnold, Jia Zhangke, Jacques Audiard, Christophe Honoré, Paolo Sorentino, Kirill Serebrennikov, Yorgos Lanthimos) et des légendes, dont la simple présence constitue un évènement (Francis Ford Coppola, Paul Schrader, David Cronenberg).

Les moins de 40

Mais c’est quand on regarde les castings des films qui défileront sur le tapis rouge que ce sentiment de renouvellement est le plus fort. Les acteurs et actrices princaux·ales de nombreux longs métrages de cette cuvée 2024 – les déjà stars internationales Barry Keoghan, Franz Rogowski, Léa Seydoux, Anya Taylor-Joy, Alicia Vikander, Margaret Qualley, Jacob Elordi, Selena Gomez, Adam Driver, Emma Stone, Hunter Schafer, les étoiles nationales Noémie Merlant, Raphaël Quenard, François Civil et Adèle Exarchopoulos, tout comme les potentielles révélations : Victoria Carmen Sonne, Céleste Dalla Porta, Félix Kysyl, Mikey Madison ou Nathalie Emmanuel – n’ont pas dépassé les 40 ans. Évidemment tout cela n’augure rien de la qualité des films, ou de celle du palmarès, mais ce vent de fraîcheur dit quelque chose de la vitalité du cinéma et de la capacité du festival de Cannes à l’incarner.

Pour ce qui est de la tectonique des plaques qui régit les rapports entre les différentes sélections, Un Certain Regard confirme son repositionnement sur les premiers films, et donc sa mise en concurrence avec La Semaine de la critique, qui aura sans doute plus de mal à attirer des films anglophones à l’avenir. Mais qui a réalisé un gros coup en sélectionnant l’un des films que nous attendions le plus, Les Reines du drame du prometteur Alexis Langlois.

Et la parité ?

Si la Quinzaine des cinéastes a vu un de ses auteurs habitués (Miguel Gomes) et une de ses autrices révélées (Payal Kapadia) filer en compétition officielle, la sélection par Thierry Frémaux de la jeune cinéaste indienne valide le travail de défricheur entamé par Julien Rejl depuis sa prise de fonctions à la tête de la Quinzaine et qui se confirme d’ailleurs encore cette année avec un choix de films pointus.

Reste un gros point noir : le nombre de femmes en compétition officielle, seulement quatre contre sept l’an dernier, et surtout contre quinze hommes. Il reste encore quelques jours aux équipes de l’officielle pour y ajouter au moins une cinquième cinéaste.

Édito initialement paru dans la newsletter Cinéma du 17 avril. Pour vous abonner gratuitement aux newsletters des Inrocks, c’est ici !

Cannes 2024 : “Marcello Mio” de Christophe Honoré sortira pendant le Festival

16 avril 2024 à 13:15

Le distributeur français Ad Vitam annonce la sortie en salle de Marcello Mio le 22 mai prochain, soit pendant le Festival de Cannes où le nouveau film de Christophe Honoré concourra en compétition officielle (après ses films Les Chansons d’Amour en 2007 et Plaire, Aimer et Courir Vite en 2018).

Marcello Mio, septième film que le réalisateur présente sur la Croisette, met de nouveau en scène Chiara Mastroianni. Cette fois, la comédienne interprète son propre rôle dans une intrigue où elle fait revivre son père Marcello en se comportant comme lui. À ses côtés, on retrouve sa mère Catherine Deneuve ainsi que Benjamin Biolay, Melvil Poupaud ou encore Fabrice Luchini.

Rendez-vous le 22 mai prochain pour la sortie de MARCELLO MIO de Christophe Honoré, présenté en Compétition officielle au @Festival_Cannes
Avec Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Nicole Garcia, Benjamin Biolay, Melvil Poupaud et Hugh Skinner. pic.twitter.com/ySKXDTYnZ8

— Ad Vitam (@AdVitam_distrib) April 16, 2024

Cannes 2024 : La Quinzaine des cinéastes dévoile sa sélection

Par : Arnaud Combe
16 avril 2024 à 11:44

Après l’officielle la semaine dernière, puis celle de la Semaine de la critique hier et celle de L’ACID aujourd’hui, c’est au tour de la sélection de la Quinzaine des cinéastes de se dévoiler. Cette section parallèle du Festival de Cannes, créée en 1969 par la Société des Réalisatrices et Réalisateurs de Films (SRF), a pour ambition de “faire découvrir les écritures cinématographiques les plus singulières du cinéma contemporain”.

Cette 56ème édition, organisée du 15 au 25 mai, s’ouvrira avec Ma vie ma gueule, septième et dernier film de Sophie Fillières, dont elle venait de terminer le tournage au moment de sa disparition, le 31 juillet dernier. Le troisième long-métrage de Jean-Christophe Meurisse, Les pistolets en plastique, sera lui projeté en cérémonie de clôture.

Cette édition marque notamment le retour en force du cinéma américain indépendant, représenté par Christmas Eve In Miller’s Point de Tyler Taormina, Eephus de Carson Lund, Gazer de Ryan J. Sloan et Good One d’India Donaldson. Julien Rejl, délégué général de la Quinzaine, a également tenu à souligner “la vitalité et la singularité du cinéma d’Amérique latine” et “le talent de la production cinématographique argentine”.

Si la sélection a mis en avant bon nombre de premiers films, nous retrouvons toutefois quelques noms bien identifiés comme Patricia Mazuy, Jonás Trueba, Caroline Poggi et Jonathan Vinel ou encore Thierry de Peretti.

Chantal Akerman à l’honneur  

La Quinzaine des cinéastes a également choisi de mettre à l’honneur Chantal Akerman, qui a toujours entretenu une relation privilégiée avec la sélection parallèle cannoise. En 1975, la cinéaste belge y présentait son chef d’œuvre Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce – 1080 Bruxelles – élu récemment meilleur film de l’histoire du cinéma par la revue Sight and Sound –, lequel lui a donné une reconnaissance internationale. Au cours des décennies suivantes, la Quinzaine lui sera restée fidèle avec les sélections de Golden Eighties (1986), Sud (1999), La Captive (2000) et Tombée de Nuit sur Shanghaï (2007). 

Cette année, La Quinzaine des Cinéastes projettera en séance spéciale Histoires d’Amérique : Food, Family and Philosophy (1989), un film charnière dans la filmographie de la cinéaste belge. Réalisé quatre ans après Shoah de Claude Lanzmann, le long-métrage fait intervenir à New York, face caméra, des personnes juives rescapées des pogroms et de l’Holocauste.

Enfin, la cinéaste britannique Andrea Arnold recevra le Carrosse d’or à l’occasion de cette 56ème édition.

Sélection longs-métrages

MA VIE MA GUEULE de Sophie Fillières (film d’ouverture)
À SON IMAGE de Thierry de Peretti
CHRISTMAS EVE IN MILLER’S POINT de Tyler Taormina
DESERT OF NAMIBIA
 de Yôko Yamanaka
EAST OF NOON de Hala Elkoussy
EAT THE NIGHT de Caroline Poggi et Jonathan Vinel
EEPHUS de Carson Lund 
GAZER de Ryan J. Sloan
GHOST CAT ANZU de Yôko Kuno & Nobuhiro Yamashita
GOOD ONE d’India Donaldson
MONGREL de Chiang Wei Liang & You Qiao Yin 
LA PRISONNIÈRE DE BORDEAUX de Patricia Mazuy
SAVANNA AND THE MOUNTAIN de Paulo Carneiro
SISTER MIDNIGHT
 de Karan Kandhari
SOMETHING OLD, SOMETHING NEW, SOMETHING BORROWED de Hernán Rosselli
THE FALLING SKY d’Eryk Rocha & Gabriela Carneiro da Cunha
THE HYPERBOREANS de Cristóbal León & Joaquín Cociña
SEPTEMBRE SANS ATTENDRE de Jonás Trueba
TO A LAND UNKNOWN de Mahdi Fleifel
UNE LANGUE UNIVERSELLE de Matthew Rankin
LES PISTOLETS EN PLASTIQUE de Jean-Christophe Meurisse (film de clôture)

Sélection courts-métrages

APRÈS LE SOLEIL de Rayane Mcirdi
EXTREMELY SHORT de Kōji Yamamura
IMMACULATA de Kim Lêa Sakkal
LES MÉTÉOS D’ANTOINE de Jules Follet
MULBERRY FIELDS de Nguyễn Trung Nghĩa
OUR OWN SHADOW d’Agustina Sánchez Gavier
THE MOVING GARDEN d’Inês Lima
VERY GENTLE WORK de Nate Lavey
WHEN THE LAND RUNS AWAY de Frederico Lobo

Cannes 2024 : L’ACID lève le voile sur sa sélection

Par : Arnaud Combe
16 avril 2024 à 10:40

Depuis 1992, l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID) œuvre à la représentation d’une grande pluralité de formes et de regards cinématographiques, le tout en mettant l’accent sur les premiers films indépendants avec peu de moyens. Elle a notamment révélé les premiers films de grands cinéastes d’aujourd’hui comme ceux de Justine Triet, Claire Simon, ou encore les frères Larrieux. Ce mardi 16 avril, l’ACID a dévoilé sa programmation qui sera projetée du 15 au 24 mai lors de la 77ème édition du Festival de Cannes. Comme de coutume, la sélection est composée de neuf films (dont six premiers longs-métrages). Parmi eux, quatre ont été (co)réalisés par des femmes et trois sont des documentaires.  

On retrouvera ainsi Guillaume Brac (Tonnerre, Contes de juillet, L’Île au trésor, À l’abordage) avec son documentaire Ce n’est qu’un au revoir. Le cinéaste a choisi de braquer sa caméra sur un groupe d’amis lycéens, Aurore, Nours, Jeanne et Diane, qui diront adieu à leur chambre d’internat et aux baignades dans la Drôme. Deux autres documentaires seront également mis à l’honneur avec Château rouge de Hélène Milano et le premier long Un pays en flammes de Mona Convert. 

Parmi les films de fiction se distinguent notamment It Doesn’t Matter de l’Américain Josh Mond (son second long après James White, prix du public Best of Next au Sundance et en compétition à Locarno en 2015), Fotogenico des Français Benoît Sabatier et Marcia Romano (nommée aux César 2022 pour l’adaptation de L’Évènement et dans la catégorie scénario original en 2016 pour La Tête haute) et Los domingos mueren más personas (Most People Die On Sundays) de l’Argentin Iair Said (son second long après le documentaire Flora’s Life is No Picnic). 

La sélection :

Ce n’est qu’un au revoir – Guillaume Brac (France) 
Château rouge – Hélène Milano (France) 
Fotogenico – Marcia Romano et Benoît Sabatier (France) 
In Retreat – Maisam Ali (Inde/France) 
It Doesn’t Matter – Josh Mond (États-Unis/France) 
Kyuka – Before Summer’s End – Kostis Charamountanis (Grèce/Macédoine) 
Mi bestia – Camila Beltrán (Colombie/France) 
Los domingos mueren más personas (Most People Die On Sundays) – Iair Said (Argentine/Espagne/Italie) 
Un pays en flammes – Mona Convert (France) 

Cannes 2024 : la Semaine de la Critique dévoile sa sélection

15 avril 2024 à 10:37

La sélection longs-métrages de la 63ème édition de la Semaine de la Critique, section parallèle du Festival de Cannes consacrée aux premiers et seconds films, vient d’être dévoilée. Parmi les onze films sélectionnés, sept seront présentés en compétition (cinq premiers films, deux seconds), et quatre en séances spéciales, du 15 au 23 mai. Le cinéaste espagnol Rodrigo Sorogoyen, qui souhaite soutenir “les nouvelles voix du cinéma”, présidera le Jury aux côtés de la productrice française Sylvie Pialat, de l’actrice rwandaise Eliane Umuhire, de la cheffe opératrice belge Virginie Surdej, et du critique de cinéma canadien Ben Croll.

Si la sélection est composée de films brésiliens, taïwanais, égyptiens, américains ou encore argentins, le cinéma français est particulièrement mis à l’honneur de cette nouvelle édition, avec cinq films programmés. Les Fantômes, thriller psychologique de Jonathan Millet et Animale, deuxième long-métrage d’Emma Benestan (pour lequel elle retrouve Oulaya Amamra), ont ainsi été choisis pour ouvrir et fermer la Semaine de la Critique. Le réalisateur franco-marocain Saïd Hamich Benlarbi, lui, présentera son deuxième long-métrage avec Anna Mouglalis, Grégoire Colin et Ayoub Gretaa , La Mer au loin, lors d’une séance spéciale. Même chose (et on l’espérait) pour Alexis Langlois, choisi pour présenter son premier long-métrage Les Reines du drame, une comédie musicale lesbienne mettant en scène Bilal Hassani, Asia Argento ou encore Alma Jodorowsky. Enfin, Antoine Chevrollier présentera La Pampa, son premier long-métrage, en compétition.

La sélection des court-métrages sera annoncée le 18 avril.

Film d’ouverture

Les Fantômes de Jonathan Millet 

Films en compétition

Baby de Marcelo Caetano

Blue Sun Palace de Constance Tsang

Julie zwijgt de Leonardo Van Dijl

Locust de KEFF

La Pampa d’Antoine Chevrollier

Rafaat einy ll sama de Nada Riyadh et Ayman El Amir

Simon de la montaña de Federico Luis

Séances spéciales

La mer au loin de Saïd Hamich Benlarbi

Les Reines du drame d’Alexis Langlois

Film de clôture

Animale d’Emma Benestan

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