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“Challengers”, ”Notre monde”, ”Sky Dome 2123” … Voici les sorties de la semaine !

23 avril 2024 à 14:52

Challengers de Luca Guadagnino

Il y avait un beau, peut-être même un grand film à faire, mais c’est comme si ce Jules et Jim du capitalisme sportif avait été sacrifié sur l’autel d’une vulgarité et d’une boulimie formelle qui, si elles peuvent se justifier par son sujet, n’en sont néanmoins pas passées loin de le rendre irregardable. 

La critique de Théo Ribeton

Notre monde de Luàna Bajrami

Notre monde n’a pas l’euphorie de cette révélation ; il est même, à l’inverse, comme assommé par une gueule de bois généralisée. Celle-ci fait évidemment état d’un pays en pleine transition, mais le film a cette qualité de faire régner à l’intérieur de sa fiction le sentiment d’une fuite permanente (celle des filles d’abord, celle des profs délaissant les bancs de l’université), qui confère à l’ensemble un halo fantomatique, fané comme un vieux souvenir.

La critique de Marilou Duponchel

Back to Black de Sam Taylor-Johnson 

Amy a ici plus de la poupée déchue que de l’artiste profondément torturée. Refusant de s’intéresser au blues d’Amy Winehouse, ce biopic approuvé par les ayants droit de la chanteuse est d’une superficialité désolante.

La critique de Bruno Deruisseau

Sky Dome 2123 de Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó

L’image animée devient le moyen de se reconnecter à la nature, mais sous une autre forme. Sky Dome 2123 serait un film de géologue transformiste, où les corps des époux·ses nu·es, dans des lacs coincés entre les montagnes, se baignent comme de nouvelles promesses. 

La critique de Arnaud Hallet

Bushman de David Schickele

Donnant l’illusion du direct, Bushman est un conte moderne, âpre et très politique, qui met en lumière, sans aucun pathos, la souffrance de l’exil et l’illusion de l’intégration.

La critique de Thierry Jousse

Un jeune chaman de Lkhagvadulam Purev-Ochir

Ne basculant jamais dans le merveilleux ou le réalisme magique, la caméra de Purev-Ochir parvient à saisir lors de vibrants silences, de longs temps morts, quelque chose de l’ordre de l’indicible.

La critique de Ludovic Béot

Les Vieux de Claus Drexel

L’image est belle, le paysage des régions, en plans de coupe, font office de passage entre les gens, mais il manque un fil rouge à l’ensemble, un logos, une idée de mise en scène plus rigide.

La critique de Jean-Baptiste Morain

Le Déserteur de Dani Rosenberg

Naviguant tour à tour entre le drame, le thriller, la comédie ou la satire, Le Déserteur s’essouffle malheureusement à l’image de son protagoniste. La fin quelque peu attendue et sa mise en scène assez classique n’arriveront pas à faire oublier certaines blagues sur le conflit qui font aujourd’hui grincer des dents. 

La critique de Rose Baldous

Le Temps du voyage d’Henri-François Imbert

Imbert, qui n’est pas tsigane, réalise un film militant, sans cacher certaines aspérités […]. Pas d’angélisme dans Le Temps du voyage. […] Même si le film d’Imbert ouvre de nombreuses portes d’espoir.

La critique de Jean-Baptiste Morain

“Back to Black” de Sam Taylor-Johnson : cachez cette noirceur que je ne saurais voir ! 

23 avril 2024 à 13:18

Lorsqu’on entend pour la première fois l’Amy Winehouse de Sam Taylor-Johnson chanter sur le lit de sa chambre d’adolescente, elle évoque une noirceur intérieure qui la ronge déjà et quelque chose grince d’emblée en nous. Cette image d’Épinal cadre mal avec l’abîme de souffrance larvée qui habite l’œuvre de la chanteuse de Camden.

Le cinéaste de Cinquantes nuances de Grey en manque pour filmer la chanteuse. Ses zones d’ombre sont systématiquement gommées au profit d’un récit tapissé de lieux communs et qui échoue à saisir les singularités de l’interprète de Back to Black. Il la dépeint d’abord comme une Lolita assez interchangeable, une gentille fille à papa qui a mal tourné à cause de son penchant pour un bad boy avec qui elle vivra une relation toxique lourdement soulignée par la mise en scène. 

Un récit indigne de sa protagoniste

Incarnée par Marisa Abela, vue dans Barbie, Amy a ici plus de la poupée déchue que de l’artiste profondément torturée. Refusant de s’intéresser au blues d’Amy Winehouse, ce biopic approuvé par les ayants droit de la chanteuse est d’une superficialité désolante.

Ne sont questionnées ni les origines de son mal-être ni sa relation avec son père qui l’aurait, selon certaines de ses amies, en partie exploitée, comme le révèle le documentaire Amy de Asif Kapadia, sorti en 2015 et justement accusé de mensonges par le père de la chanteuse, qui voit dans la version de Taylor-Johnson une aubaine pour passer la vie de sa fille à la javel. Reste la façon assez élégante dont le film fait d’Amy Winehouse la dernière héritière d’une lignée de grandes divas du blues.

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