Vue normale

Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.
À partir d’avant-hierFlux principal

“Le mal n’existe pas”, “Madame Hofmann”, “Rosalie”… Voici les sorties de la semaine !

9 avril 2024 à 14:56

Le mal n’existe pas de Ryusuke Hamaguchi

Entre l’exercice de style et le film d’intervention politique, Le mal n’existe pas est à la fois une parenthèse engagée et une nouvelle manifestation des obsessions d’un des auteurs les plus talentueux du cinéma contemporain.

La critique de Bruno Deruisseau

Madame Hofmann de Sébastien Lifshitz

Si le cinéaste dépeint, par l’intermédiaire de Sylvie Hofmann, l’hôpital en crise, en manque de tout, de matériel et de soignant·es, c’est moins pour en chroniquer le chaos que pour honorer l’intelligence humaine qui lui fait face.

La critique de Marilou Duponchel

Rosalie de Stéphanie Di Giusto

Si la mise en scène de Stéphanie Di Giusto, fébrile et corsetée, ne parvient pas à rendre compte pleinement du rayonnement de Rosalie […],la cinéaste confirme son attrait pour une réjouissante exploration et réinvention du féminin.

La critique de Marilou Duponchel

Par-delà les montagnes de Mohamed Ben Attia

Sans rêve, la vie n’est pas vivable. Un film tendre, étrange, poétique, qui manque hélas un peu de consistance et de souffle.

La critique de Jean-Baptiste Morain

Quitter la nuit de Delphine Girard

Si le film ne se départ jamais d’un certain académisme, il se trouve en revanche très inspiré quand il s’agit de rendre compte, sans avoir recours au discours, de l’ambiguïté constante et volontaire dans laquelle on voudrait inscrire de force une affaire qui se trouve en réalité d’une clarté limpide. 

La critique de Marilou Duponchel

Sans cœur de Nara Normande et Tião

C’est sur la dissonance entre l’impressionnante beauté cinégénique d’un paysage et la dure réalité économique et sociale d’un pays, entre deux existences opposées que seule l’enfance permet encore de rapprocher, entre la projection vers le futur et la fixité du déterminisme, que Sans Cœur organise les enjeux de son récit à double fond, intime et collectif.

La critique de Marilou Duponchel

La Malédiction : L’Origine d’Arkasha Stevenson

Le film s’avère convenu, empilant sans véritable conviction visions horrifiques ressassées et jumpscares tristement prévisibles. On préférera retenir son versant parabolique, visiblement dans l’air du temps, à l’heure où l’accès à l’avortement a été sévèrement restreint, voire est devenu illégal, dans une vingtaine d’États américains.

La critique de Léo Moser

Avec “Rosalie”, Stéphanie Di Giusto continue son exploration du féminin

9 avril 2024 à 13:24

Le second long métrage de Stéphanie Di Giusto arrive à une époque où les femmes à barbe n’ont plus l’exotisme sulfureux, sexiste et discriminant d’un autre temps. La figure est même devenue une familiarité, un canon (politique) pour performance ou concours de beauté, grâce, entre autres, à l’émission RuPaul’s Drag Race – les merveilleuses drag queens La Big Berta et Piche en étant les dignes représentantes en France.

C’est avec cette même apparente banalité branchée au contemporain, ce refus de surplomb victimaire et de sensationnalisme que Stéphanie Di Giusto a la bonne idée de filmer sa Rosalie, jeune fille mariée de force à un vieux tenancier (Benoît Magimel) en 1870. Celle-ci est incarnée par Nadia Tereszkiewicz, impressionnante, capable de se tirer avec une aisance déconcertante de tous les pièges attendus (le risque du personnage supplicié) pour lui préférer une sorte de spontanéité, de candeur très réfléchie.

Changer le freak en beau

Son secret, inspiré de la vie de la véritable Clémentine Delait, est celui d’avoir une pilosité importante. Plutôt que de s’en cacher et de devenir un phénomène de cirque épié et moqué, elle décide d’en faire son atout, financier, et bientôt érotique. Rosalie conscientise le risque de se montrer ainsi à une clientèle aux intentions inconnues, mais décide de le prendre. La scène qui la voit descendre les escaliers de la bâtisse, comme une actrice arrivant sur scène, pour se montrer telle qu’elle est, catalyse ce que réussit le mieux le film dans ce subtil déplacement des regards et des réactions, étonnement bienveillantes, portés sur son personnage principal en pleine acceptation de son corps.

Si la mise en scène de Stéphanie Di Giusto, fébrile et corsetée, ne parvient pas à rendre compte pleinement du rayonnement de Rosalie, qui hélas finira par consentir ce contre quoi il s’était prémuni (un dénouement de martyr), la cinéaste confirme son attrait pour une réjouissante exploration et réinvention du féminin, en partie libéré de l’autoritarisme de la binarité.

Avec La Danseuse, libre biopic consacré à Loïe Fuller – célèbre pour ses danses serpentines et leurs amples mouvements aériens rendus possibles par des prothèses de bois cousues dans ses manches –, et Rosalie, Stéphanie Di Giusto aura dépeint deux super-héroïnes (légendaires), en surpuissance d’attributs, changé le freak en beau. 

Rosalie, de Stéphanie Di Giusto, avec Nadia Tereszkiewicz, Benoît Magimel, Benjamin Biolay. En salle le 10 avril.

❌
❌