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DIIV, Gesaffelstein, Ride… sont dans la playlist de la semaine !

Par : Théo Lilin
29 mars 2024 à 15:54

Il va nous falloir encore un peu de patience avant d’écouter le nouvel album de DIIV, annoncé pour le 24 mai. En attendant, après leur retour sur scène au Trianon il y a quelques semaines, la bande new-yorkaise délivre cette semaine Everyone Out, troisième extrait de leur prochain disque, Frog in Boiling Water.

Pas loin de Brooklyn, c’est un autre groupe, familier de New York lui aussi, qui en dit un peu plus sur son prochain album à venir : Vampire Weekend. Avant d’écouter Only God Was Above Us en intégralité la semaine prochaine, le trio, emmené par son chanteur et guitariste Ezra Koenig, balance l’onirique Mary Boone, dont les notes de piano et les exclamations de voix sonnent comme un remède efficace à la morosité. Au menu des albums les plus attendus du mois d’avril, comptons aussi sur l’arrivée le 26 avril de Forgiveness Is Yours, du groupe Fat White Family, qui se dévoile un peu plus avec le nouveau single What’s That You Say.

À retrouver également cette semaine

Haut les cœurs, cette semaine est aussi synonyme de nouvelles sorties, elles aussi longuement attendues et enfin disponibles dans nos oreilles. À commencer par l’album phénomène Cowboy Carter, bombe country signée Beyoncé, où la chanteuse embrasse son Texas natal sur une heure et demie de belles trouvailles, accompagnée sur certains morceaux par Miley Cyrus et Post Malone. La chanteuse s’empare aussi du Jolene de Dolly Parton – que l’on entend en préambule dans le morceau qui précède – et se l’approprie.

Loin des airs de guitare country, on passe du côté obscur avec la techno frénétique et sombre de Gesaffelstein, qui vient de libérer ce vendredi son dernier album, Gamma. Sur The Urge, le Lyonnais révèle toute la tension darkwave contenue dans son troisième album, avec la voix de Yan Wagner, que l’on avait déjà entendue sur le premier extrait du disque, Hard Dreams. On clôt ce tour d’horizon des nouveautés dans les bacs avec le dernier disque de Ride, Interplay, et le triomphal Portland Rocks, où la mélancolie des voix est remontée par les airs rutilants de guitare et batterie.

D’autres belles sorties sont à écouter cette semaine : Dent May, John Cale, The High Llamas, Arab Strap, Laurent Bardainne & Tigre d’Eau Douce, Mdou Moctar, Frustration, Beyoncé, Lord$, Buvette, Chastity Belt, Thomas de Pourquery, Papooz, Gglum, Jim White, Bagarre, Sam Morton, Six Organs of Admittance, Charlotte Day Wilson, Johnnie Carwash.

Ride, Gesaffelstein, The High Llamas… Voici les 5 albums de la semaine !

29 mars 2024 à 09:50

Frustration State of Alert (Born Bad Records/L’Autre Distribution)

D’une intensité supérieure au précédent (So Cold Streams), l’album propage cette fièvre vindicative du début à la fin et s’achève avec un éblouissant psaume électrique (Secular Prayer), comme un ultime feu d’artifice cathartique. Ô combien éloquente, la voix de Fabrice Gilbert, aux secouantes modulations expressives, se dresse tout du long sur des compositions pareilles pour la plupart à des barricades sonores conjuguant guitare stridente, synthé convulsif et section rythmique intraitable. 

Par Jérôme Provençal 

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Thomas de Pourquery Let the Monster Fall (Animal63/Believe)

À une époque trop souvent anxiogène, Thomas de Pourquery veut nous aider à chasser les idées noires et les démons, mais son positivisme n’est pas surjoué comme un livre de développement personnel. Sa démarche repose sur des compositions qui embrassent des mélodies et des paroles sincèrement romantiques – Soleil, en duo avec Clara Ysé, seul morceau en français, ou Rise Again, comme la rencontre entre Metronomy et TV on the Radio. S’il veut provoquer en nous des émotions fortes et nous transmettre de bonnes vibrations, il ne renonce pas à l’exigence musicale qui est la sienne.

Par Vincent Brunner

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Gesaffelstein Gamma (Columbia/Sony Music)

Mélange de tourbillons indus et de déflagrations apocalyptiques, de beats phats et martiaux, de synthés coupants comme des riffs de guitare, les onze morceaux de Gamma, courts et ramassés, à la construction (couplet/refrain) ultra-pop, alternent le fouet et la caresse, les froissements de métal et les divagations bucoliques, l’amour et la violence. Comme si Gesaffelstein avait posé ses machines dans l’arrière-fond des cabarets mal famés de Memphis pour distiller un blues de soleil et d’acier où la voix de Yan Wagner joue au poor lonesome crooner en mode Depeche mood. 

Par Patrick Thévenin

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The High Llamas Hey Panda (Drag City/Modulor) 

Douze albums (dont deux en solo) et des collaborations tous azimuts (avec Stereolab notamment) plus tard, Sean a décidé de réactiver The High Llamas avec ce Hey Panda sidérant de modernité et riche en trouvailles instrumentales et formelles. Toujours fourré avec des plus jeunes que lui (parmi lesquel·les Catastrophe, Pearl & the Oysters ou encore Mount Kimbie) et cité comme référence éternelle par un certain Tyler, the Creator, Sean s’embarque ici dans une aventure aux confins du hip-hop, de la lounge music et du potentiel de l’Auto-Tune, le temps d’un disque superbement ouvragé sur lequel souffle un vent de liberté inouï et qui, depuis sa marge, saura infuser la pop globale.

Par François Moreau

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Ride Interplay (Wichita/PIAS) 

Sur les douze morceaux, ces pionniers du mouvement shoegaze n’ont pas choisi de se réinventer, mais simplement de rester fidèles à un son qui leur ressemble : des guitares bien en avant, un chant cotonneux, des synthés incisifs… Sur certains titres, en particulier le percutant Monaco, les rythmiques empruntées à l’electro leur apportent un punch qui contrebalance les élans mélancoliques, façon New Order ou Electronic.

Par Noémie Lecoq

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“Gamma”, la sombre expérience rock de Gesaffelstein

27 mars 2024 à 17:14

Depuis Aleph, son premier album en 2013, violent brûlot d’électro froide, instrumentale et sans concessions, le producteur français Mike Lévy aura construit de toute pièce la créature fantasque Gesaffelstein. Un prince noir de la production, adulé par le show-business américain (ses collaborations avec Kanye West, The Weeknd, Kaycyy et récemment Lil Nas X et Charli XCX), nimbé de mystère, comme l’affirmation que séparer l’homme de l’artiste semble plus que nécessaire.

Culture du mystère

Comme à son habitude, le Lyonnais a laissé planer le mystère le plus opaque sur Gamma, son troisième LP annoncé en février dernier via un long clip-medley signé du très branché Jordan Hemingway, distillant les écoutes au compte-gouttes et balayant toute proposition d’interview.

Si Aleph avait imposé le producteur français comme un petit génie des boucles synthétiques avec sa techno violente et crissante, Hyperion (2019), le suivant, avait surpris tout le monde avec ses featurings mainstream (The Weeknd, Pharrell Williams) et son R&B du futur. Gamma, quant à lui, inverse la vapeur comme si le producteur avait décidé d’embrasser de nouveau l’underground et de quitter la lumière pour l’obscurité.

Une expérience rock

À l’écoute du disque, ses références eighties, Depeche Mode et Suicide en tête, l’erreur serait de penser que le démiurge des circuits imprimés revient aux sources électro d’Aleph, alors que Gamma permet surtout à Gesaffelstein de se frotter au rock le plus primal et de trouver sa voix. En l’occurrence celle de Yan Wagner, prodige de la scène électro-pop, avec qui il avait lancé un projet new-wave début 2010.

Un DJ, producteur et chanteur, protégé d’Étienne Daho, dont les intonations de crooner mal dégrossi s’imbriquent parfaitement dans ce blues du futur. “Mike m’a proposé d’essayer quelque chose sur un titre, explique Yan Wagner. J’ai été enchanté par ce morceau à la croisée de Silicon Teens et Suicide. Mike recherchait une énergie brute. C’était une évidence qui vient de notre terreau commun autour de l’EBM (electronic body music, ndlr), la new-wave, DAF, Fad Gadget, Cabaret Voltaire… C’est un disque punk, coup de poing, un objet intense à avaler d’un trait.”

Mélange de tourbillons indus et de déflagrations apocalyptiques, de beats phats et martiaux, de synthés coupants comme des riffs de guitare, les onze morceaux de Gamma, courts et ramassés, à la construction (couplet/refrain) ultra-pop, alternent le fouet et la caresse, les froissements de métal et les divagations bucoliques, l’amour et la violence. Comme si Gesaffelstein avait posé ses machines dans l’arrière-fond des cabarets mal famés de Memphis pour distiller un blues de soleil et d’acier où la voix de Yan Wagner joue au poor lonesome crooner en mode Depeche mood.

Gamma (Columbia/Sony Music). Sortie le 29 mars.

Surprise : Gesaffelstein a organisé une soirée d’écoute pour son nouvel album

Par : Théo Lilin
22 mars 2024 à 15:32

L’endroit a connu des mardis soirs plus calmes. 20h30, devant le petit cinéma MK2 Bastille, sous les yeux de quelques habitué·es des lieux, s’organise une file d’une cinquantaine d’individus. “La queue pour aller voir Dune, c’est de l’autre côté !, s’égosille le gérant au milieu du trottoir. Mais ici, loin de vouloir s’envoyer le dernier blockbuster de Denis Villeneuve, tout le monde se demande ce que lui a réservé Gesaffelstein, pile une semaine avant la sortie de Gamma, son nouvel album.

Rembobinons. Quelques jours plus tôt, la billetterie en ligne du cinéma ouvrait les réservations pour une séance spéciale, organisée par l’artiste. Le pitch : pendant deux heures, les spectateur·rices sont invité·es à “redécouvrir son catalogue et des inédits à travers des extraits jamais présentés de ses différents clips”.

“On va regarder le dernier Star Wars ?”

Signe de l’engouement autour du roi de la techno française, et bien qu’on ne sache pas vraiment à quoi s’attendre, l’évènement affiche complet en un rien de temps. Entre la sortie du single et du clip de Hard Dreams, sa programmation annoncée au prochain festival Coachella, et l’affiche format XXL de son nouveau disque près du Louvre, il faut bien dire que Gesaffelstein sait ménager ses entrées, cinq ans après Hyperion.

Retour sur le parvis du cinéma. 21h, ça y est, les organisateur·rices commencent à faire entrer tout le monde. Surprise générale : avant d’accéder à la salle, les téléphones sont réquisitionnés à l’entrée. “On va regarder le dernier Star Wars là !?”, plaisante-t-on dans l’assistance, étonnée par autant de précautions et de moins en moins sûre de ce qui va arriver.

Très vite, tout s’arrête, et un message apparaît à l’écran

Au bout de quelques minutes, les lumières s’éteignent et démarre un premier clip, celui de PURSUIT, sorti il y a un peu plus de dix ans. Puis celui de Lost in the Fire. Là non plus, rien de nouveau sous le soleil. Mais très vite, tout s’arrête, et un message apparaît à l’écran, on lit : “Le programme de la soirée a dû être modifié. Au lieu de vous présenter une rétrospective, vous allez écouter le nouvel album de Gesaffelstein.

Suit un mélange de rires, de cris d’étonnement – signe que la supercherie a bien marché – et d’applaudissements. “On s’est dit qu’on allait diffuser un ou deux clips, histoire de faire durer le suspens, même si on savait que tout le monde se doutait de ce qui allait se passer, glissera l’une des organisatrices de la soirée à la fin de la séance.

Un auditoire sonné par ce qu’il vient d’entendre

C’est parti donc pour quarante minutes d’écoute, vissé·e sur les fauteuils de la salle. Pour s’ambiancer, il faudra se contenter de quelques hochements de tête. Mais qu’importe. Le premier single Hard Dreams n’a pas menti : Gamma est une bombe dark wave, avec des sonorités indus métalliques, accompagnées du début à la fin par la voix de Yan Wagner, musicien et ami d’enfance de Gesaffelstein, vrai fil rouge de l’album. Les titres s’enchainent, on passe d’un rythme ultra-énergique type trance à un morceau étonnamment doux, presque mélancolique, avant de passer à de la pure techno pimpée par des glitchs rétrofuturistes.

La musique s’arrête et les lumières de la salle de cinéma éclairent de nouveau l’auditoire, un peu sonné par ce qu’il vient d’entendre, bien que le système son de la salle ne soit pas optimisé pour une telle écoute. “C’est le cinéma préféré de Mike Lévy (dit Gesaffelstein), il voulait que ça se fasse ici”, nous dit-on avant qu’on s’échappe de la salle. Symbolique. 23h, place de la Bastille, quelques minutes après cette écoute entre quelques heureux·ses privilégié·es, on a déjà très envie de réécouter le disque.

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