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“Los Delincuentes”, “O Corno, une histoire de femmes”, “Le Jeu de la reine”… Voici les sorties ciné de la semaine !

26 mars 2024 à 15:01
“Los Delincuentes” © Arizona Distribution / “O Corno, une histoire de femmes” JHR Films / © Epicentre Films / “Le Jeu de la reine” © Brouhaha Entertainment

Los Delincuentes de Rodrigo Moreno

À ce qui était destiné à être le grand morceau de bravoure du film Moreno substitue une partie de campagne hédoniste, dont un sublime déjeuner renoirien aux bords d’une rivière. Étiré à l’extrême et d’une grâce irrésistible, c’est ce voyage qui contient toute la visée utopique de Los Delincuentes, son trésor libertaire.

La critique de Ludovic Béot

O Corno, une histoire de femmes de Jaione Camborda

Prenant pour cadre les dernières années du franquisme, O Corno est une exploration vibrante de ce que vivent les femmes dans une société autoritaire et liberticide.

La critique de Ludovic Béot

Le Jeu de la reine de Karim Aïnouz

Le film, à l’instar de sa captive, se subit plus qu’il ne se vit, et la gangrène qui ronge la jambe de l’ogre a valeur de lourd programme métaphorique pour un récit cloué dans le passé et finalement très peu impliqué dans l’ambition de modernité dont il se faisait pourtant la promesse.

La critique de Marilou Duponchel 

Apolonia, Apolonia de Lea Glob

Apolonia reste tout au long du documentaire une figure insaisissable pour les spectateur·rices comme pour la cinéaste, qui capture sa féminité volcanique avec d’autant plus de fascination qu’on la sent opposée à la sienne, notamment sur la question du couple ou de la maternité. Apolonia déjoue aussi les stéréotypes et les attentes, car elle n’est finalement ni attendrissante ni franchement sympathique, mais après tout, pourquoi devrait-elle l’être ?

La critique de Maud Tenda

Pas de vagues de Teddy Lussi-Modeste

Pas de vagues décrit avec minutie une mécanique qui s’emballe, une administration qui s’en lave les mains, les raisons – tout à fait compréhensibles – des un·es et des autres et qui vont peu à peu menacer la carrière et la vie de couple d’un enseignant qui a effectivement commis une erreur.

La critique de Jean-Baptiste Morain

Kung Fu Panda 4 de Mike Mitchell et Stephanie Stine

Le pot-pourri d’ancien·nes méchant·es et le caméléonisme effréné du principal antagoniste (reptile métamorphe adoptant l’apparence et le style de combat de ses proies) laissent croire que la licence a atteint un stade d’autocitation jukebox connu pour être souvent le chant du cygne de ce genre de franchises.

La critique de Théo Ribeton

La Promesse verte d’Edouard Bergeon

Malgré un canevas d’un ringardisme terminal (white saviors en forêt équatoriale, torpeur grasse et seconds rôles sans relief […]) La Promesse verte, étrangement, s’en tire sans totalement se saborder, grâce notamment à un tandem assez sobrement incarné.

La critique de Théo Ribeton

L’Affaire Abel Trem de Gábor Reisz

Par cette affaire, le film extirpe Abel de ses préoccupations juvéniles et le confronte à ses responsabilités, son avenir. Avec ce troisième long métrage, Gábor Reisz explicite les tensions politiques en Hongrie et offre à la jeunesse de son pays une nouvelle perspective, celle de trouver sa place ailleurs. 

La critique de Thibault Lucia

Alienoid – Les Protecteurs du futur de Choi Dong-hoon

Un verni grand-guignolesque sur un récit kitsch au visuel de fanfiction qui, hélas, ne suffit pas à faire d’Alienoid un nanar, la faute, paradoxalement, à un cruel manque d’autodérision de l’ensemble vis-à-vis de ses évidentes limites.

La critique de Jérémie Oro

“Une famille”, “Averroès et Rosa Parks”,  “Bis Repetita”… Voici les sorties de la semaine !

19 mars 2024 à 16:43

Une famille de Christine Angot

C’est le cinéma en tant qu’art collectif, qu’appui, qu’antidote à l’isolement auquel on renvoie les victimes d’inceste qu’invoque Christine Angot. Son film propose un puissant et généreux partage du sensible. Mais il vaut aussi comme une preuve, l’enregistrement des visages et des murs qui ont été témoins des viols.

La critique de Bruno Deruisseau

Averroès et Rosa Parks de Nicolas Philibert

Il n’y a ni pitié ni surplomb dans le regard que le documentariste porte sur ces gens. Mais de l’attention, de la curiosité, de l’interrogation. Nous avons le sentiment de participer tous·tes de la même humanité, que nous pourrions nous reconnaître dans certains de leurs maux, parce que c’est nous, c’est “du” nous tout cela, mais exacerbé. Dans le regard des résident·es d’Averroès et Rosa Parks, il y a une familiarité inquiétante. 

La critique de Jean-Baptiste Morain

Bis Repetita d’Émilie Noblet

Bis Repetita avait tout pour faire craindre la comédie boomeuse, en manque de repère, consolée par sa matière, le latin, valant comme doudou réac à celles et ceux redoutant un effacement du passé. Si le film ne s’éloigne jamais d’un motif de réconciliation […], il l’opère en contournant tous les écueils du genre et dérègle la petite musique rance et pédagogique attendue pour lui préférer une modernité rare dans le paysage concerné à la fois rafraîchissante et désinvolte.

La critique de Marilou Duponchel

Laissez-moi de Maxime Rappaz

Si Laissez-moi nous enchante, c’est qu’il invente, au-delà de ce suspense, un conte gorgé de mystères irrésolus. La passion de Baptiste pour Lady Di dont il collectionne les photographies, imite les gestes, le sourire, et prend le deuil, l’action se situant à l’été 1997.

La critique de Gérard Lefort

Hors-saison de Stéphane Brizé

Le sujet du film est moins les retrouvailles d’une femme et d’un homme qui se sont aimés, que la conclusion lente d’une liaison qui ne s’était pas faite dans les règles de l’art. Brizé est un peu comme ces “passeurs de morts” qui aident ceux et celles qui sont décédé·es dans des conditions difficiles, un peu ratées, à rejoindre l’au-delà dans la sérénité et à s’y installer à jamais. C’est assez beau.

La critique de Jean-Baptiste Morain

Immaculée de Michael Mohan

Immaculée déploie toute la panoplie du safari tour horrifique dans la vieille Europe catholique, pour un résultat forcément convenu, mais pas déplaisant pour autant. […] Sydney Sweeney prouve toute l’étendue de son talent, incarnant à merveille la “final girl” d’un film d’horreur qui glisse doucement, mais sûrement vers le slasher, voire le survival dosé en hémoglobine.

La critique de Léo Moser

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant d’Ariane Louis-Seize

Avec des scènes majoritairement nocturnes, le long métrage, très sombre, se fait finalement l’écho de ses propres limites : si l’on distingue clairement son potentiel à être une honnête réinterprétation actualisée de la figure du vampire, projetée dans une société particulièrement morose et sans issue, il manque un peu de sel pour que la sauce ne prenne totalement.

La critique de Nicolas Moreno

Smoke Sauna Sisterhood d’Anna Hints

Nous sommes loin du bruit du monde, à une époque éternelle, et des femmes, filmées avec une infinie délicatesse, comme des sculptures roses un peu abstraites, se mettent à nu. Le jeu de mots est-il en estonien ? On parierait que oui. C’est très beau.

La critique de Jean-Baptiste Morain

“The Sweet East”, “Chroniques de Téhéran”, “Il reste encore demain”… Voici les sorties de la semaine !

12 mars 2024 à 16:43

The Sweet East de Sean Price Williams

Si le film convoque tout un imaginaire du cinéma US indé et fauché, il en tire parti via un mantra : “Tout finira par arriver.” Une croyance sans relâche dans des fictions tour à tour absurdes, horrifiques ou vaudevillesques qui forment une odyssée parmi les figures d’une Amérique désabusée.

La critique d’Arnaud Hallet

Tiger Stripes d’Amanda Nell Eu

Avec une force de frappe étonnante (à regarder le film, on se dit qu’on avait rarement rencontré pareilles jeunes filles), Tiger Stripes finit par retourner les stigmates de la saleté (sang, poils, transpiration…) pour en célébrer chaque métastase moite comme les armes nouvelles d’une sauvagerie impolie et salutaire.

La critique de Marilou Duponchel

Nome de Sana Na N’Hada

Les temporalités se mélangent, le monde des mort·es s’invite dans celui des vivant·es, et Nome est bien davantage qu’une fresque historique : c’est une fable universelle, une épopée magique, de celles qui font tenir ensemble toutes les faces de l’expérience humaine.

La critique de Jacky Goldberg

Il reste encore demain de Paola Cortellesi

Il reste encore demain est-il le gaslight movie qu’attendait l’Italie, ébranlée en 2023 par le féminicide de la jeune Giulia Cecchettin et par les déclarations de sa sœur Elena, aussitôt qualifiée d’Antigone après avoir formulé que le meurtrier de sa sœur était “le fils sain du patriarcat” ? Le genre est aussi affaire de semblant, d’imitation.

La critique de Hélène Frappat

Dans la peau de Blanche Houellebecq de Guillaume Nicloux

Dans la peau de Blanche Houellebecq est un beau délire, dont on se demande parfois si ses auteurs, comme les deux personnages principaux, n’ont pas eux-mêmes ingurgité quelques champignons locaux hallucinogènes avant d’en écrire le scénario.

La critique de Jean-Baptiste Morain

Les Rois de la piste de Thierry Klifa

Une bonne comédie, bien rythmée, drôle, menée tambour battant par une troupe de comédien·nes brillant·es, qui n’ont peur de rien (c’est le propre des grand·es acteur·rices de comédie – ne jamais craindre de se ridiculiser), en pleine forme.

La critique de Jean-Baptiste Morain

Chroniques de Téhéran d’Ali Asgari et Alizera Khatami

Tourné en à peine sept jours, le film souligne un certain état d’urgence à dépeindre l’enfer quotidien des Iranien·nes. À filmer pour se souvenir, mais aussi pour combattre, comme en atteste le plan final ardent.

La critique de Nicolas Moreno

Le Voyeur de Michael Powell (ressortie)

Powell nous injecte dans la peau, les yeux mais aussi les sentiments du tueur à la caméra, entraînant un sentiment d’empathie inavouable pour le spectateur. Ce dernier n’est plus un simple voyeur, mais devient complice des crimes commis par Mark Lewis. C’est en cela que Le Voyeur est un grand film sur l’éthique du regard et propose une réflexion puissante sur le cinéma et notre consommation des images. 

La critique de Ludovic Béot

Dersou Ouzala d’Akira Kurosawa (ressortie)

Un film magnifique, pour petit·es et grand·es, aussi lyrique que pudique, dont on ne peut oublier, après l’avoir vue, la fabuleuse scène de tempête où les deux héros, pour ne pas mourir, se construisent une sorte de grand nid avec des herbes.

La critique de Jean-Baptiste Morain

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