Quand deux figures éminentes de la musique – l’une de la pop américaine d’aujourd’hui, l’autre du rock sixties de Liverpool – font rencontrer leurs deux univers, cela peut donner une éclatante reprise de Blackbird, par exemple. La semaine dernière, Beyoncé a dévoilé Cowboy Carter, son nouveau disque country dans lequel figure justement un cover de la mythique chanson de Paul McCartney – laquelle paraissait en 1968, sur le fameux “White Album”.

Un titre qui poursuit ainsi son chemin dans les mains de la popstar, dont l’interprétation a su ravir son auteur. “Je suis tellement heureux de la version de Beyoncé de ma chanson”, a écrit l’ex-Beatles sur Instagram, louant une interprétation “magnifique”, “fabuleuse” et qui “renforce le message des droits civiques qui [l’a] inspiré à écrire la chanson en premier lieu”.

Échange chaleureux

Paul McCartney a ensuite confié avoir parlé à Beyoncé sur FaceTime, échange lors duquel elle l’a remercié d’avoir écrit Blackbird d’une part, et de “l’avoir laissée faire” d’autre part. “Je lui ai dit que tout le plaisir était pour moi et je pensais qu’elle avait fait une version super de la chanson”, explique le musicien.

“Quand j’ai vu les images à la télévision au début des années 60 des filles noires refusées à l’école, j’ai trouvé ça choquant et je n’arrive pas à croire qu’il y a encore des endroits où ce genre de choses se passe en ce moment”, a-t-il déploré, avant de confier son espoir. Celui que sa chanson et la version de Beyoncé “[apaisent] les tensions raciales”.

Après la sortie pendant le Super Bowl de ses deux singles très country, Texas Hold’Em et 16 Carriages, Beyoncé a de nouveau fait exploser Internet. Hier, elle dévoilait la pochette de son futur album, Cowboy Carter (prévu pour le 29 mars prochain), sur laquelle on peut la voir en train de chevaucher un cheval blanc et de brandir le drapeau des États-Unis, cheveux blancs au vent.

Un visuel qui fait référence à celui de son précédent album, Renaissance, où elle montait sur un cheval lumineux – une similarité bien pensée puisque Cowboy Carter est le deuxième segment d’un triptyque musical.

Le fruit de plus de cinq ans de travail

“Ceci n’est pas un album country. C’est un album de Beyoncé”, précise-t-elle sur son compte Instagram. Face à la surprise générale de la voir aborder un genre avec lequel elle semble partager si peu d’affinités, la chanteuse explique : “Cet album est le fruit de plus de cinq ans de travail. Il est né d’une expérience que j’ai vécue il y a plusieurs années, et au cours de laquelle je ne me suis pas senti la bienvenue… Et il était très clair que je ne l’étais pas”, en faisant potentiellement référence à sa performance de Daddy Lessons, avec les Dixie Chicks, aux Country Music Association Awards 2016.

“Mais cette expérience m’a poussée à me plonger dans l’histoire de la musique country et à étudier nos riches archives musicales. Cela fait du bien de voir comment la musique peut unir tant de gens à travers le monde, tout en amplifiant les voix de certaines des personnes qui ont consacré une grande partie de leur vie à l’enseignement de notre histoire musicale”, ajoute t-elle.

Accusée de vouloir s’approprier la culture country, elle réagit : “Les critiques auxquelles j’ai dû faire face lorsque je me suis lancée dans ce genre m’ont forcée à dépasser les limites qui m’avaient été imposées. Act II [Cowboy Carter, ndlr] est le résultat des défis que je me suis lancés et du temps que j’ai pris pour plier et mélanger les genres afin de créer ce corpus d’œuvres. L’album contient quelques surprises, et j’ai collaboré avec des artistes brillants que je respecte profondément. J’espère que vous pourrez entendre mon cœur et mon âme, ainsi que tout l’amour et la passion que j’ai déversés dans chaque détail et chaque son.”