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Les concerts à ne pas rater en avril 2024

Par : Théo Lilin
2 avril 2024 à 16:04

Liam Gallagher & John Squire – La Salle Pleyel, 2 avril 

Après des retrouvailles sur un seul et même disque, Liam Gallagher et John Squire, respectivement ex-membres d’Oasis et des Stone Roses, vont concrétiser ce soir cette communion sur la scène de La Salle Pleyel pour un concert unique – donc inratable –, où le chanteur et le guitariste vont enchaîner en live les morceaux extraits de leur album à quatre mains Liam Gallagher & John Squire.

Lescop – La Cigale, 4 avril

De retour avec son troisième album Rêve parti, attendu depuis huit ans, Mathieu Peudupin, dit Lescop, s’est entouré de Laura Cahen, Izïa et Halo Maud. En pleine tournée hexagonale, Lescop s’arrête le 4 avril à La Cigale pour une étape parisienne – avec ou sans invitées ¿

Oneohtrix Point Never – Le 104, 9 avril

Le 9 avril prochain, les tonalités planantes et mélancoliques de son dernier album Again risquent bien de résonner dans l’antre du 104. Ce soir-là, il faudra observer Oneohtrix Point Never, alias de l’artiste Daniel Lopatin, qui compte aussi dans son escarcelle des collaborations avec The Weeknd, FKA Twigs ou Iggy Pop.

Maya Dunietz – La Bourse de Commerce, 12 et 13 avril

Un piano, une vague jazz et des ballades chic, c’est ainsi que l’on peut décrire simplement l’œuvre de la musicienne de Tel-Aviv, riche de compositions surprenantes et novatrices. Après un premier album Thank You Tree sorti le 25 août, l’artiste viendra combler l’atmosphère à La Bourse de Commerce, les 12 et 13 avril, et interpréter des œuvres de Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou ainsi que des compositions originales arrangées pour cordes, en hommage à la compositrice éthiopienne.

The Jesus and Mary Chain – Élysée-Montmartre, 13 avril

Quarante ans de carrière, ça se fête – et si possible sur les scènes. Au lendemain de la sortie de Glasgow Eyes, disque avec lequel ils signent leur grand retour musical, The Jesus and Mary Chain mettent fin à une poignée d’années hors des radars et s’élancent dans une tournée mondiale. Des pérégrinations qui conduiront l’illustre duo à Paris, pour une seule et unique date tricolore, où se conjugueront retrouvailles émues et réminiscences shoegaze.

Les Inrocks Super Club – La Boule Noire, 24 avril

Le rendez-vous mensuel des Inrocks propose de découvrir, comme à l’accoutumée, une poignée d’artistes émergents choisis avec soin. Cette fois-ci, investiront la scène de La Boule Noire : le groupe noise Fishtalk, Alias et son rock aux mille facettes – psyché, dance-punk, hip-hop… – de même que les sonorités électroniques et expérimentales de Maïcee, qui rappe et chante sans inhibition aucune.

Dry Cleaning – La Gaîté Lyrique, 26 avril

Voilà, à notre humble avis, l’un des groupes les plus hypnotisants du moment : Dry Cleaning. Une voix grave et incantatoire – celle de Florence Shaw – des guitares parfois dissonantes et des tempos tantôt nonchalants, tantôt hâtifs… Des ingrédients qui font le succès du quatuor londonien, lequel vient tout juste de rééditer ses deux premiers EP (Boundary Road Snacks and Drinks et Sweet Princess) sur le label 4AD. Et il s’apprête, pour l’occasion, à parcourir les routes européennes et françaises. Ces dernières les mèneront justement à Paris, où les quatre musicien·nes se produiront La Gaîté Lyrique. Ça promet.

Cat Power – Folies Bergère, 28 et 29 avril

Non pas un, mais deux rendez-vous. Cat Power offrira une paire de concerts au public parisien, cinq mois après la sortie de Cat Power Sings Dylan: The 1966 Royal Albert Hall Concert – album live enregistré à Londres, où l’Américaine s’attelait à reprendre le répertoire de Bob Dylan. Cette fois-ci, c’est dans l’antre des Folies Bergère que résonnera sa voix de velours, deux soirées consécutives.

Justice, Gossip, The Jesus and Mary Chain… sont dans la playlist de la semaine !

Par : Louise Lucas
22 mars 2024 à 15:00

Voilà comment nourrir, une fois de plus, l’attente : Justice dévoile un quatrième single extrait d’Hyperdrama, leur album à paraître le 26 avril. C’est donc avec Saturnine que s’ouvre cette playlist, morceau tout aussi électrisant que les précédents et sur lequel le duo éminent de la French Touch a convié le chanteur américain Miguel.

Eux font leur retour après une poignée d’années hors des radars et signent un huitième disque pour le moins enthousiasmant : The Jesus and Mary Chain reviennent à nos oreilles avec douze titres, parmi lesquels s’est distingué (à notre humble avis) Hey Lou Reid. Basse lancinante, touches électroniques éparses… Un alliage résolument impeccable.

À retrouver également cette semaine

On renoue, cette semaine, avec les couleurs musicales de Gossip qui partage Real Power, album sémillant aux élans presque romantiques – en témoigne le dansant Give It up for Love, figurant donc dans notre sélection hebdomadaire. On se laisse aussi captiver par Fat White Family et leur single Today You Become Man, lequel ouvre la voie à Forgiveness Is Yours, un disque à paraître le 26 avril.

Pour une ballade tendre et un brin langoureuse, on écoute Romance in Me de Nourished By Time dont la discographie – à ses prémices – se voit étoffée par la sortie de l’EP Catching Chickens EP. Côté tricolore, Halo Maud offre une douzaine de chansons teintées d’un optimisme opportun – dont le superbe Entends-tu ma voix et ses notes de flûtes çà et là. L’album s’intitule Celebrate, voilà qui sonne comme une invitation.

Beaucoup d’autres pépites à écouter : Desire, Julia Holter, Sofie Royer, Alain Chamfort, Efterklang, Adrianne Lenker, John Grant, Khruangbin, Yoa, The Reds, Pinks & Purples, Two Shell & FKA Twigs, 15 15, Ethel, Logic1000, Waxahatchee, Les Mercuriales, Midscale, Vegyn, Please, Alias, Ascendant Vierge, Anna Prior.

Avec “Glasgow Eyes”, The Jesus and Mary Chain fait toujours crépiter ses orages électriques

20 mars 2024 à 07:00

Dès l’ouverture de l’album, Venal Joy, Jim Reid (se) répète “I’m all right, I’m OK”, tel un mantra. Une manière de se convaincre que tout va bien ? Il nous répond que non, ça va… Même si on ne le rajeunit pas en remontant aux sources d’un disque rappelant à chaque sillon d’où vient The Jesus and Mary Chain et ce qu’il a pu apporter de précieux au shoegaze.

“Quarante ans depuis notre premier concert, c’est fou. Rien n’avait semblé réel jusqu’à ce jour de juin 1984. Le groupe avait véritablement pris forme et il n’y avait plus aucun moyen de l’arrêter. Qui aurait cru que ça durerait jusqu’à aujourd’hui ?” Surtout pas son frère William et lui, alors âgés de 26 et 23 ans : “À cet âge-là, impossible de se projeter au-delà de la semaine suivante, et l’idée même d’atteindre la soixantaine était inenvisageable. Mais nous y sommes, nous faisons toujours de la musique, et ça fait toujours du bien. Alors, pourquoi diable s’en priver ?”

Le sens de la lancinance toxique

En effet, pourquoi, à l’écoute de ce Glasgow Eyes remonté comme un coucou mécanique ? Sont déroulés une réflexion ironique sur la fascination exercée par les États-Unis, American Born, un bizarrement nommé Mediterranean X-Film trituré de cordes anxieuses, le single Jamcod, exercice de style marychainien manipulant synthétique et organique avec une fierté toute postpunk, un Discotheque rappelant qu’il faut danser jusqu’à en vomir s’il le faut, suivi d’un Pure Poor brillant d’une nonchalante mélancolie (shoegaze forever).

Plus loin, The Eagles and the Beatles contrefait les riffs d’I Love Rock ’n’ roll pour évoquer les groupes sus-cités, donc, mais également Brian Jones ou Sex Pistols. C’est drolatique et ça aurait pu faire les belles heures de MTV à ses débuts. Quand les Silver Strings assènent un immuable tempo appuyé de synthés pop, la conclusion de Hey Lou Reid (sic) évoque ouvertement le Velvet Underground. Sans oublier l’influence de Kraftwerk, de Suicide, des Beach Boys. Et ces guitares des frères Reid, à la fois si dissonantes et si justes.

“S’il fallait pisser sur ma guitare pour en tirer un son intéressant, je le ferais.” Jim Reid

“À la naissance du groupe, nous avions envisagé de ne pas utiliser d’instruments. Certains groupes jouaient avec des perceuses et des meuleuses d’angle… C’était le punk rock ultime. La guitare n’est pas un objet de culte pour moi, seulement un outil très utile pour donner vie à nos chansons. Mais s’il fallait pisser dessus pour en tirer un son intéressant, je le ferais.” Doux Jésus !

Une relation fraternelle enfin apaisée

Si la rythmique hyper visuelle de Second of June offre une preuve sonore de la vitalité intacte du Mary Chain, Chemical Animal est lancinant, toxique donc, et assume ses angoisses, à l’image des douze pistes de Glasgow Eyes : “Entrer en studio, c’est très stressant. Rien n’est jamais simple. On peut assurer un jour, foirer le lendemain, le disque peut sembler devenir incontrôlable. Puis on arrive au stade du mixage. Enfin, comme ces dernières semaines, le fil semble se dérouler comme par magie. On réécoute les morceaux et on se dit qu’une sorte de magie noire a fait son effet.” Inutile, donc, de le faire discourir sur le sens des chansons : “En fait, je crois que c’est juste parce que nous ne réalisons pas vraiment ce que nous faisons que nous y parvenons.”

Enregistré dans le studio de Mogwai, le beau Castle of Doom, en plein cœur de la capitale écossaise, le disque n’a pas connu de bagarres sous substances ni de disputes irréconciliables, en tout cas rien qui ne vaille la peine d’être mentionné par Jim Reid, lui qui n’a jamais caché sa relation tumultueuse, “rocky” en VO, avec William : “Beaucoup de hauts et de bas. Il y a aussi de l’amour, mais teinté d’un peu de haine… Nous avons appris à nous faire confiance. Dans les années 1990, on n’avait aucun plaisir à être ensemble. Alors qu’aujourd’hui, le désir de faire un album prend le dessus, et il est donc préférable que nous nous entendions bien plutôt que de nous crier dessus ou de nous entretuer.”

Le retour au bercail offre donc à Glasgow Eyes une cohérence et une texture immédiatement aimables : “Nous en avons souvent marre de ce que propose la musique actuelle. La meilleure chose à faire est alors de la fabriquer nous-mêmes. Même s’ils sont destinés à être aimés par d’autres que nous, nos disques sont ceux qu’on a envie d’entendre.” Et nous donc.

Glasgow Eyes (Fuzz Club Records/Wagram). Sortie le 22 mars. Concert le 13 avril à l’Élysée Montmartre, Paris.

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