Vue normale

Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.
À partir d’avant-hierFlux principal

Justice : un come-back au retentissement planétaire

26 avril 2024 à 16:19

Sauf à avoir vécu dans un caisson insonorisé depuis trois mois, la sortie du quatrième album de Justice ne vous aura guère échappé. Depuis l’annonce officielle, le 24 janvier dernier, de la parution printanière d’Hyperdrama – un disque attendu depuis huit ans, mine de rien –, pas un jour ou presque ne sera passé sans une nouvelle Hyperdramatique de Gaspard Augé et Xavier de Rosnay – des premiers singles extraits à la liste des featurings jusqu’à leur retour événementiel sur la scène de Coachella il y a dix jours – il faut voir l’enchaînement One Night/All Night avec D.A.N.C.E. pour mieux comprendre la déflagration visuelle et sonore attendue samedi 1er juin à We Love Green. Un come-back au retentissement planétaire pour un album déjà triomphal, à l’instar d’un casting XXL à faire pâlir de jalousie n’importe quel producteur electro (Tame Impala, Miguel, Rimon, Thundercat, Connan Mockasin, The Flints).

C’est qui est beau, c’est d’avoir tenu vingt ans avec Justice sans hit, s’amuse pourtant à nous confier l’autre duo de la French Touch dans une interview réalisée bien avant le tunnel des répétitions pour leur show à Coachella. “Bien sûr, le single D.A.N.C.E. a été un peu matraqué, mais pas au niveau d’un tube international. Notre place actuelle et notre liberté totale nous conviennent parfaitement.” Et c’est précisément cette double singularité qui permet à Gaspard Augé et Xavier de Rosnay d’avoir transformé, depuis plus de deux décennies, leur amitié en aventure artistique. Paradoxalement, Hyperdrama est sans doute l’album de Justice qui compte le plus de hits potentiels – le single One Night/All Night avec Kevin Parker de Tame Impala comptant déjà près de 20 millions de streams sur Spotify depuis sa sortie fin janvier. Et si l’imparable Afterimage avec Rimon est déjà notre tube de l’été, le printemps 2024 rime déjà avec Justice partout.

Édito initialement paru dans la newsletter Musique  du 26 avril. Pour vous abonner gratuitement aux newsletters des Inrocks, c’est ici !

Rockin’Ronnie vend 20 000 disques aux enchères

26 avril 2024 à 15:52

“Avant de devenir la capitale du rock, Rennes était dans les années 1970 le carrefour hexagonal du son qui arrivait de partout. Les disques importés de Grande-Bretagne ou des États-Unis faisaient d’abord étape à Rennes avant de prendre la route pour Paris”, confiait récemment le regretté Frank Darcel, cofondateur de Marquis de Sade. À Rennes, on connaît des disquaires devenus célèbres – Étienne Daho, Hervé Bordier (cofondateur des Trans Musicales) ou encore Ronnie Lucas.

À 77 ans, cet ancien DJ et disquaire emblématique de la capitale bretonne, plus connu sous le sobriquet de Rockin’Ronnie, a décidé de mettre aux enchères publiques une partie de sa collection, soit pas moins de 20 000 vinyles. Dans cette avalanche vinylique, quelques pièces à signaler : le ep This Is Gene Vincent Japan de Gene Vincent (estimé à 500-600 €), les 45 tours Making Time de The Creation (estimation à 600-800 €), Arnold Layne de Pink Floyd (estimation à 700-800 €) ou encore Fier de ne rien faire des Olivensteins (estimation à 400/500 €).

Une histoire de photomaton

Au début des années 1980, Ronnie me demanda de poser pour un photomaton avec ma pochette d’album préférée, a récemment confié Étienne Daho sur un post Instagram après lui avoir montré la photo. J’avais choisi l’album de Ricky Nelson, Ricky Sings Again (1958). Je demandais au photographe Antoine Giacomoni de s’inspirer de cette pochette pour mon premier album Mythomane, sans succès. Puis j’essayais pour La Notte, La Notte…. avec Pierre & Gilles. Cette direction ne donnant pas de résultat satisfaisant, ils me demandèrent de remettre la marinière avec laquelle j’étais arrivé. Ils m’aspergèrent d’eau et posèrent leur oiseau Bibic sur mon épaule. On connaît la suite. »

Vente “Best of #1” de Rockin’Ronnie, lundi 29 avril à 17 h à Hôtel des Ventes Rennes Enchères Bretagne, 32 place des Lices, 35000 Rennes.
Vente en ligne du 30 avril au 11 mai www.interencheres.com

Le come-back inespéré du chanteur de Gamine, Paul Félix

24 avril 2024 à 08:42

Incroyable mais vrai. Perdu de vue depuis trois décennies, et plus précisément depuis l’unique album de Real Atletico en 1994, Paul Félix, le chanteur bordelais à la voix d’or de Gamine, revient avec un nouveau single enchanteur. Se pourrait-il ?, en effet, comme il le chante magnifiquement sur ce premier extrait d’un EP à sortir le 3 mai chez Bordeaux Rock & Musique de Chambre. Accompagné notamment par le guitariste Fabien Cahen, qui a produit le maxi, et le batteur Philippe Entressangle (Benjamin Biolay, Étienne Daho), Paul Félix retrouve instantanément sa plume, sa voix et son sens mélodique : “C’est le grand soulèvement/Comme les feuilles tombent des arbres.” À la première écoute comme à la dixième, impossible de ne pas replonger dans les premiers singles et le chef-d’œuvre Voilà les anges (1988) de Gamine, le plus beau groupe pop français des années 1980.

Se pourrait-il ? est une véritable renaissance artistique pour son auteur, qui avait déserté le circuit musical après avoir sorti Trafic d’Influenza (1994) de Real Atletico, son autre groupe qui suivit le split définitif de Gamine au tournant de la décennie 1990. Après des années de retraites successives dans des monastères, Paul Félix revient, à pas feutrés, dans la french pop. Pouvait-il y avoir une meilleure nouvelle pour illuminer ce printemps encore trop automnal ?

(Bordeaux Rock & Musique de Chambre/Kuroneko). Sortie le 3 mai.
En concert le 3 mai à Bordeaux (Deus Ex Machina).

Mirwais raconte ses années Taxi-Girl dans une biographie ultime

4 avril 2024 à 17:00
Casino de Paris avant le concert de Taxi-Girl le 17 mai 1982.

Taxi-Girl, 1978-1981 est le premier tome d’une trilogie intitulée Le Show-Business (LSB) – The Music Trilogy, imaginée et rédigée par Mirwais Ahmadzaï. Si vingt-quatre ans se sont déjà écoulés depuis son deuxième album solo Production et que le suivant vire à l’arlésienne, le musicien, cofondateur de Taxi-Girl et producteur à succès de Madonna revient sur sa carrière, et notamment ses débuts : “Il est temps de rétablir la vérité, annonçait-il déjà dans nos colonnes à la parution de son premier roman d’anticipation, Les Tout-Puissants (2022), salué par la critique. À 16 ans, nous étions comme deux frères avec Daniel Darc, mais il a retapissé l’histoire de Taxi-Girl.”

Le groupe, à la trajectoire ultra-chaotique et tragique – le batteur Pierre Wolfsohn, fils de Jacques Wolfsohn, célèbre producteur de Johnny Hallyday, Françoise Hardy et Jacques Dutronc, est mort à 20 ans d’une overdose au moment où Cherchez le garçon remporte tous les suffrages –, n’a officié qu’entre 1978 et 1986. Mirwais, aujourd’hui un des deux survivants de l’épopée Taxi-Girl, a choisi de raconter dans un premier temps la période souvent idéalisée de la genèse du groupe, jusqu’à la sortie de son unique album, Seppuku, en 1981. Avant de s’intéresser à la suite, encore plus sombre.

“Je souhaitais – tâche certainement impossible – raconter les tâtonnements qui conduisent à la création d’un groupe de musique. Pour m’approcher au plus près, défaire le langage devint une nécessité. […] J’ai eu la malchance de participer de près à la désagrégation de ce qui aurait pu devenir un des meilleurs groupes de l’époque. Nous avions tout pour nous, mais ‘tout’ nous manquait. Quelque chose d’essentiel n’était pas au rendez-vous.” Dans le style narratif très référencé et parfois cryptique qu’on lui connaît, avec quelques sauts spatio-temporels et géopolitiques (liés à ses origines paternelles afghanes), Mirwais s’amuse volontiers avec le cut-up cher à William S. Burroughs, l’argot et les pseudos – le sulfureux manager Alexis Quinlin est simplement surnommé le Manager (avec un M majuscule) et en prend pour son grade page après page (“Le Manager était une andouille dyslexique. Complètement débile mais curieusement malin-business”).

“Deux cleans, trois défoncés”

Comme le reconnaît lui-même Mirwais, “guitariste, c’était la meilleure place du groupe au milieu des années 1970. Les chanteurs, c’étaient un peu des bibelots lèche-cul, et les guitaristes, des badasses. Parce qu’ils ne parlaient pas trop. Comme moi à l’époque”. Très vite, les drogues, que l’auteur du livre a “expérimentées et arrêtées très jeune”, viennent perturber l’équilibre déjà très fragile de Taxi-Girl : “Daniel [Darc, chant] taciturne arsouille, Laurent [Sinclair, clavier] flamboyant et drug-fat, Pierre [Wolfsohn, batterie] assiégé par la came, Stéphane [Érard, basse] pisse-froid, et moi, complètement dans le cirage, posé sur le sol mouillé et glacé. Nous étions deux cleans contre trois défoncés.”

En plein afterpunk, où l’on croise notamment Fred Chichin de Gazoline, autre figure camée de l’époque qui allait former Les Rita Mitsouko, Taxi-Girl était lancé à toute vitesse sur les rails – au propre comme au figuré. Il écrit : “Le meilleur groupe du monde nous avons été, non pas pour la musique ou l’attitude mais parce que nous fûmes l’équivalent de cinq missiles lancés vers la destruction de cibles différentes. Les autres groupes s’aimaient, nous pas, à part moi qui pensais les aimer, mais ne les aimais pas vraiment. Un groupe de rock original ne peut être qu’ainsi. C’est un rapport à la came, à l’addiction et aux rivalités.”

Parmi les premières chansons à émerger (Mannequin, Les Yeux des amants, Triste Cocktail, N’importe quel soir), Cherchez le garçon tient déjà une place à part, que Mirwais qualifie franchement de “carottage d’un classique new wave que je ne nommerai pas, transformé en tube”, “sol mineur tempo 143, séquence iconique, paroles queer”.

Relatant avec force détails les scènes ordinaires de la vie d’un groupe – les répétitions dans un local loué au père de David Guetta, les concerts, les signatures en label, les rivalités internes, les bagarres multiples, les faux départs de Daniel Dark devenu Darc, la collaboration avec l’inspiré producteur Maxime Schmitt, les bisbilles avec “le Manager”, l’enregistrement de l’album – mais aussi de la vie déjantée de ses membres, l’auteur, à la fois juge et partie, ne rate jamais une occasion de se moquer, avec le franc-parler qu’on lui connaît (voir les passages sur Daniel Darc et ses accoutrements inspirés par ses idoles de cinéma, ainsi que sa voix ressemblant étrangement à celle de… Raymond Barre).

Sans oublier, bien sûr, cette première partie mythique des Talking Heads au Palace en décembre 1979, où Daniel Darc se taillada les veines avec une lame de rasoir. “Ce concert fut une apothéose, mais pas comme l’imaginait le Manager. La foule, le sang, le Christ roi. […] Le sang versé de Daniel n’était pas un bon présage, la sauvagerie nous encerclait et la substance vermeille gluante se répandait comme l’emprise d’un eunecte glissant en silence dans la couche euphotique.”

Rêve brisé

Groupe séminal à l’influence considérable, Taxi-Girl pouvait, selon Mirwais, se résumer à “la testo mélangée à la vision féminine comme le rock des Stooges mélangé à Kraftwerk révélait une hybridation extrême”. Mais le fonctionnement erratique de Taxi-Girl oblige Mirwais à en prendre le contrôle, presque malgré lui. “J’avais le lead sur le groupe depuis le début, parce que j’étais le seul à vraiment l’aimer en réalité. Les autres, et ce n’est pas un reproche, s’aimaient eux-mêmes et n’en avaient rien à battre de notre entité musicale.”

Lors de sa conférence aux Inrocks Festival en mars dernier, il précise d’ailleurs que “même à la décharge du Manager, chacun roulait pour ses propres ambitions. À la fin des années 1970, nos ambitions n’avaient rien à voir avec celles d’aujourd’hui. Il n’y avait aucun plan de carrière dans le rock, au contraire de la deep-variète. Pourtant, tout le monde voulait nous signer. En ringardisant tous les autres, nous représentions le futur de la musique moderne française, qui aura finalement décollé sans Taxi-Girl. Entre nous, c’était une guerre larvée, on était dans des postures situationnistes : chacun voulait créer sa situation. Tout le monde ouvrait sa gueule, même le bassiste, qui insupportait les trois autres défoncés… Leur plus grave erreur a été de le virer parce que Stéphane était mon seul allié dans le groupe. Je me demande encore ce qu’ils voyaient que je ne voyais pas, et inversement. Ce n’est que ça, le show-business : ils s’injectaient de l’héroïne et moi, je m’injectais autre chose. C’est pourquoi dans le bouquin, je parle souvent d’hypodermique, un mot qui n’existe pas dans le vocabulaire de la drogue”.

L’enregistrement de l’album Seppuku en septembre 1980 se produit d’ailleurs dans des circonstances extrêmes, quelques semaines seulement après la mort par overdose d’héroïne du batteur Pierre Wolfsohn. Produit par Jean-Jacques Burnel, le bassiste des Stranglers, et illustré par Jean-Baptiste Mondino, ce disque marque, comme son titre le laisse entendre, le début de la fin de Taxi-Girl. “En mettant nos mains dans le feu, on a prouvé notre sincérité”, constate Mirwais aujourd’hui. “C’est aussi le moment où Daniel Darc a pris le pouvoir avec ses paroles mortifères, comme dans Viviane Vog, qui tranche ses veines. Ou comme son idée gravissime de sceller la pochette du disque pour l’ouvrir avec une lame de rasoir.”

Et impossible de lire son récit de la séance photo avec Mondino sans y voir la mort annoncée du groupe : “Lorsque Jean-Baptiste appuya son doigt sur le déclencheur de son appareil et que la photo du modèle japonais fut capturée, la lumière du groupe s’éteignit pour toujours. Notre énergie incandescente, notre talent, nos espoirs, nos corps, notre jeunesse furent transférés sur cette image glacée représentant un suicide rituel (le seppuku des femmes ne se pratiquait pas ainsi, mais qu’importait).”

Chez Mirwais, l’écriture du premier tome de la biographie secrète et intime de Taxi-Girl revêt quelques vertus cathartiques, sans jamais éluder aucun épisode, fût-il le plus glauque et noirâtre. “Il me fallait rendre compte du désordre dans lequel ma génération plongea avec une ardeur pour l’autodestruction qui était sans nul doute innocente sous certains aspects. Nous avons brisé le rêve hippie des années 1970 sans réaliser que c’étaient nous-mêmes que nous brisions. La chute de Taxi-Girl fut une réplique exacte de la faillite et de la désillusion de cette période”, écrit-il. Et de nous préciser : “Il y a quelque chose de métaphorique dans l’histoire de Taxi-Girl : c’est une chute sans fin …” 

Taxi-Girl, 1978-1981 de Mirwais (Séguier), 256 p., 21 . En librairie.

Malik Djoudi plus “Vivant” que jamais dans son nouveau single

4 avril 2024 à 09:00

Après une récente et superbe reprise de Lettre à France de Polnareff, Malik Djoudi est de retour avec un tout nouveau single au titre programmatique, Vivant. C’est la première chanson extraite de son quatrième album, le successeur de Troie (2021), attendu pour le 13 septembre.

Pour l’occasion, le chanteur quadragénaire retrouve Ash Workman, l’ingénieur du son et mixeur britannique avec lequel il avait déjà fait équipe sur Tempéraments (2018). Aux studios de La Frette en banlieue parisienne, Malik Djoudi s’est entouré à l’automne dernier d’une véritable dream team : le guitariste Adrian Edeline, les bassistes Élise Blanchard et Maxime Daoud, les batteurs Arnaud Biscay et Louis Delorme, le saxophoniste Adrien Soleiman, coréalisateur du disque.

Souvenirs de jeunesse

Avec sa voix de falsetto reconnaissable entre mille, Malik Djoudi tape encore une fois juste : “J’suis enfin vivant/Vivant comme je l’aime/Vivant comme je t’attendais.” Mélodie chaloupée, arrangements soyeux, refrain imparable, Vivant replace son auteur-compositeur-interprète au centre de la french pop.

Pour ce titre qui fait défiler les souvenirs de jeunesse de Malik Djoudi, le réalisateur Chad Zem a choisi de l’illustrer par un clip évoquant les premiers émois. “Dès la première écoute de Vivant, un souvenir fort s’est éveillé en moi : celui de ma première histoire d’amour. Le temps du morceau, je suis monté dans l’ascenseur émotionnel, celui que l’on prend quand on découvre le sentiment amoureux. C’est un souvenir que je crois universel et qui a la force de ramener chacun à un moment charnière de sa vie. Celui où se forge un pan de l’identité qui est le rapport à l’amour. Celui d’un moment où l’on se sent pleinement vivant.”

“Celebrate” : que des bonnes raisons de fêter la pop extasiée d’Halo Maud

21 mars 2024 à 07:00

On l’avait laissée sur son île, pour reprendre l’idée de son lumineux premier album paru chez Heavenly en 2018. Revoici donc, enfin, Halo Maud, qui a achevé Celebrate avant de devenir maman et de découvrir un début de notoriété internationale grâce aux Chemical Brothers qui l’ont invitée, après une écoute enthousiaste de Je suis une île, sur deux morceaux de leur récent For That Beautiful Feeling (2023).

“Pour moi, la musique contient ce que ne portent pas les mots, des sensations diffuses, des émotions pressenties, non encore identifiables, explique Halo Maud. C’est son pouvoir de les dessiner, et c’est ce que je cherche à mettre en forme en piochant çà et là dans des hauteurs de note, des textures, des timbres et en les malaxant jusqu’à ce que ça ressemble à ce que j’ai à l’intérieur. Je l’ai appelé Celebrate cette fois car j’ai beaucoup dansé en le fabriquant.” Et que chante-t-elle dans le morceau d’ouverture éponyme ? “Quelques pas de danse/Avec mes sœurs/Et tout autour tout autour il y a la lumière/Tout autour tout autour il y a là la fête.”

Un duo avec Flavien Berger grâce à Spotify

Ébauché et enregistré entre Paris, avec son fidèle ingénieur du son Angy Laperdrix, et Los Angeles, avec Greg Saunier, de Deerhoof, qu’elle admire, Halo Maud poursuit allègrement dans le mélange des ambiances contraires, tantôt contemplatives (Pesnopoïka, le premier extrait paru à l’automne), tantôt abrasives (Terres infinies, titre inspiré par le film Stalker d’Andreï Tarkovski). Avec une grâce étourdissante, un aplomb impressionnant et un bilinguisme assumé, la chanteuse et multi-instrumentiste parvient toujours à séduire (Catch the Wave), tout en laissant planer un mystère perçant et un souffle singulier.

“Avec ce nouveau disque, je voulais être totalement épanouie au niveau du chant”, insiste Maud Nadal, comme elle l’exprime si bien dans Entends-tu ma voix en clôture. Autre point saillant du disque, la reprise d’Iceberg de Fred Frith et René Lussier, un titre découvert grâce à l’algorithme de Spotify et interprété en duo avec Flavien Berger après “avoir rêvé de lui une nuit”. Avec des paroles qui collent parfaitement à Halo Maud : “Je ne compte plus les heures/Les secondes les années/Je me fous du temps qui passe.”

Celebrate (Heavenly/PIAS). Sortie le 22 mars. En concert au Point Éphémère, Paris, le 30 mai.

❌
❌