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Slowdive, Khruangbin, Air et Massive Attack sont au programme du Bilbao BBK Live 2024

Comme à son habitude, le BBK Live va faire danser les collines de Kobetamendi cet été. Installé en terres basques côté espagnol, les lieux se préparent à vivre trois jours de fête sans interruption, les 11, 12 et 13 juillet 2024. Dernier virage pour l’évènement, qui vient tout juste d’annoncer sa programmation au grand complet. Pour l’occasion, ce sont huit espaces, dédiés à toutes les musiques, entre coins de verdure, vues panoramiques du haut des collines et concerts gratuits dans plusieurs coins de la ville de Bilbao.

Des têtes d’affiche pour tous les goûts

Côté programmation, il y aura de quoi taper du pied cet été, à commencer par le duo iconique Air, qui viendra interpréter Moon Safari dans le cadre de sa tournée mondiale et des vingt-cinq ans de l’album. Parmi les têtes d’affiche, figure également le trio texan Khruangbin, les phénomènes australiens de Parcels, Grace Jones, le collectif trip-hop Massive Attack, ou encore les icônes du shoegaze Slowdive.

L’événement consacre aussi sa programmation aux musiques électroniques, à l’image du duo Overmono, de l’une des légendes de la scène française Jennifer Cardini ou de The Prodigy.

La programmation complète du Bilbao BBK Live (11 au 13 juillet 2024) est à retrouver ici.

Khruangbin s’expose à la Gaîté Lyrique dans le cadre de l’IF – Illustration Festival

Des couleurs rutilantes et d’épaisses lettres placardées pour un seul groupe : Khruangbin, la formation texane, s’apprête à déployer son art au cœur de la Gaîté Lyrique. Samedi 6 avril, 34 de leurs affiches (toutes réalisées par des illustrateur·ices français·es et internationaux·les) seront visibles gratuitement au sein de l’institution culturelle parisienne, tandis qu’un concert du groupe à l’opéra de Sydney y sera projeté en continu. Une scène sera même reconstituée pour l’occasion, au centre de la pièce, dotée des mêmes instruments qui font les sonorités psyché de Khruangbin.

Une expo, mais pas seulement

L’exposition Khruangbin on Tour – en partenariat avec Fender – s’inscrit dans le cadre de l’Illustration Festival, événement lyonnais qui s’exporte désormais à Paris et propose une programmation riche en découvertes : talks sur les faits divers et les clips animés, projections de courts métrages, masterclass des illustrateur·rices Raman Djafari et María Medem, concert illustré, karaoké géant…

Pour plonger dans l’univers de Khruangbin (et profiter de toutes les festivités prévues, donc), rendez-vous à la Gaîté Lyrique ce 6 avril, de 11 h à minuit.

“A La Sala” : le joyeux mélange des genres des Texans de Khruangbin

Il n’y a pas mille façons de s’affranchir des cartes et des territoires : opter pour une déambulation permanente ou refuser d’être défini·e par un lieu, une ville, un quartier. “On a toujours eu l’impression d’avoir une vision universaliste”, confient d’une même voix Laura Lee et Donald “DJ” Johnson, convaincu·es d’être “à la maison un peu partout dans le monde”.

Lancé en éclaireur d’un cinquième album refusant de poser un quelconque accent sur la langue d’une pop apatride, A Love International s’entend ainsi comme la parfaite bande-annonce pour cette musique peu soucieuse des frontières (May Ninth), dont les harmonies et les références participent à un astucieux mélange des styles et des époques.

Un retour salutaire à Houston, Texas

“On avait envie de revenir à ce qui constituait l’ADN de notre musique, explique DJ. En 2010, on n’était encore qu’un groupe instrumental et on avait envie de proposer un nouveau single dépourvu de paroles.” Pour concrétiser ce retour aux sources, Khruangbin est donc retourné là où tout a commencé : à Houston, Texas, où DJ vit toujours.

“Tous nos premiers souvenirs sont liés à cette ville, rembobine Laura, désormais établie à New York. C’est là que nous nous retrouvions tous les mardis pour partager un hamburger au Rudyard’s, que j’ai demandé pour la première fois à DJ de faire partie de mon groupe, que nous avons écrit nos premières chansons ensemble.”

Il existe un vrai mystère autour de Khruangbin, orchestré par le groupe lui-même

À entendre les deux complices – le guitariste Mark Speer ayant visiblement d’autres préoccupations –, rien n’aurait vraiment changé ces quatorze dernières années. Après le succès de Mordechai (2020), “indéniablement notre album le plus disco”, il a toutefois fallu se recentrer, ne pas céder aux certitudes d’une industrie qui aimerait tant voir le groupe réitérer, si ce n’est les collaborations (Leon Bridges, Vieux Farka Touré, Paul McCartney), du moins les succès de So We Won’t Forget et Texas Sun. Malin·ignes, les trois comparses préfèrent puiser dans leur “coffre-fort d’idées” afin de façonner une musique contrastée, riche en suggestions et pourtant profondément énigmatique.

Il existe en effet un vrai mystère autour de Khruangbin, un jeu de piste orchestré par le groupe lui-même, joueur et soucieux de ne jamais trop se dévoiler. À l’image de ces titres, nommés de manière à nourrir un imaginaire (Fifteen Fifty-Three, Farolim de Felgueiras, etc.), de ces concerts régulièrement donnés avec une perruque ou diverses tenues censées susciter la curiosité, ou des rares paroles d’A La Sala, un disque tourné vers l’intime et pourtant suffisamment ambigu pour ne pas verser dans la grande confession.

Une bienfaitrice, connectée au va-et-vient des vagues

“Au sein d’une époque où tout se sait, le mystère nous paraît être une réponse créative. Cela passe par ces personnages que nous créons, par ces textes où nous refusons de trop en dire”, détaille DJ. Et Laura d’ajouter : “Il ne faut pas oublier que nous sommes ici pour faire de l’art. Si tout le monde sait ce que j’ai mangé au petit-déjeuner ou quelle est ma routine quotidienne, quels fantasmes pouvons-nous susciter ?”

Rhétorique, la question en dit long sur cette musique qui, aussitôt entendue, s’installe dans notre esprit et y diffuse des pensées apaisantes. C’est même là tout le charme du groupe : il y a toujours un moment, en écoutant les morceaux de Khruangbin, où l’on se croirait en bord de plage, totalement détendu·e, en compagnie d’une musique bienfaitrice, connectée avec le va-et-vient des vagues.

En bout de course, un titre français se distingue : Les Petits Gris

Et puis il y a la voix de Laura Lee, d’une belle douceur, modérément taciturne, quasi céleste, achevant par sa discrétion d’accompagner l’énergie solaire de ces chansons qui encouragent à l’accalmie, forcent la pop music au mélange des genres (dub, blues, psyché), la condamnent au trilinguisme.

En bout de course, un titre français se distingue : Les Petits Gris. Est-ce là le digne successeur de Connaissais de face ? Une déclaration d’amour au pays de Françoise Hardy, que Laura dit “écouter avec passion” ? Une manière subtile d’accueillir des pensées plus sombres ? “Cette chanson, Mark l’a écrite lors de notre première semaine de studio, nuance DJ.

Avec Laura, on a suivi le mouvement, et ça a donné ce morceau qui a finalement dicté le niveau d’intimité que nous voulions créer avec A La Sala.” Il y a en effet tout Khruangbin dans cette plage instrumentale : cette guitare bienfaitrice, cette justesse dans l’émotion et cette capacité à nous faire danser des slows en solitaire.

A La Sala (Dead Oceans/Modulor). Sortie le 5 avril. En concert au Jardin Sonore Festival, Vitrolles, le 10 juillet et à Musilac, Aix-les-Bains, le 11 juillet, à l’Olympia, Paris, les 4 et 5 novembre.

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