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[Trailer] Dans “Marcello Mio”, Chiara Mastroianni devient le fantôme de son père

Six ans après son mélodrame Plaire, aimer et courir vite (2018) dans lequel il abordait le sida sous le prisme de l’intime, Christophe Honoré revient de nouveau en compétition officielle au prochain Festival de Cannes avec son nouveau film Marcello Mio qui scelle sa septième collaboration avec Chiara Mastroianni, débutée en 2007 avec Les Chansons d’amour

La fille est son père

Cette fois, l’actrice décide de faire revivre la figure de son père à travers elle. Elle se fait appeler Marcello, s’habille comme lui et tient à ce qu’on la considère désormais comme un acteur. Autour d’elle, gravite une galaxie d’acteur·ices qui jouent leur propre rôle. Sa mère, Catherine Deneuve (vue dans Les Bien-Aimés en 2011), son ancien époux, Benjamin Biolay (vu dans Chambre 212 en 2019), Melvil Poupaud, Fabrice Luchini et Nicole Garcia croient à une blague temporaire, mais Chiara est résolue à ne pas abandonner sa nouvelle identité.  

Le film entérine également une nouvelle collaboration entre le cinéaste et le musicien Alex Beaupain qui signe la partition de la chanson originale du film.

Marcello Mio de Christophe Honoré, avec Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve et Benjamin Biolay. Sortie en salles le 22 mai 2024.  

“Quelques jours pas plus” : que vaut cette rom com sociale avec Camille Cottin et Benjamin Biolay ?

Pour son premier long métrage, Julie Navarro tente de mêler audacieusement rom com et film social autour de la crise migratoire. Alors qu’il tombe amoureux de Mathilde (Camille Cottin) dans une scène d’évacuation d’un camp de migrant·es, le critique rock Arthur Berthier (Benjamin Biolay) accepte d’héberger Daoud (Amrullah Safi) un jeune Afghan afin de se rapprocher de la responsable de l’association humanitaire.

À la lecture de son pitch, on redoute le pire. Pourtant sur l’échelle du cinéma de droite déguisé en film-humaniste-social-dem qui a trouvé son incarnation la plus sournoise et élaboré dans le cinéma de Toledano-Nakache, Quelques jours pas plus se place autre part.

Une violence institutionnalisée silenciée

Ici, c’est non pas par son sous-texte insidieusement autoritaire que le film refroidi mais par son manque d’ambition voire d’intérêt politique. Au-delà de l’examen du sujet migratoire qui restera minoritaire, l’enjeu principal du film qu’il conduira jusqu’à son ultime image sera la constitution ou non du couple Biolay/Cottin. Plus préoccupée par les conséquences personnelles que par les réalités systémiques auxquelles sont confronté·es les migrant·es, cette approche laisse de côté toute critique sérieuse de la politique répressive de l’État.

L’omniprésence des forces de l’ordre et des autorités sera traitée avec une légèreté troublante, comme si ces éléments étaient des événements autonomes plutôt que les instruments d’une violence institutionnalisée.

Affects

L’autre choix regrettable du film est de traiter l’accueil et la gestion des migrant·es comme une question exclusivement morale et non politique, privilégiant toujours la dimension affective de son sujet au détriment d’une analyse critique, à froid.

Au cœur des images, il n’y aura ainsi jamais de véritable expression d’un réel politique mais un entassement de dilemmes et de questionnements moraux où la culpabilité est reine, réduisant par exemple celui ou celle qui n’accueille pas un·e migrant·e à de l’égoïsme. En détournant – volontairement ou pas – le regard, le film évite d’aller là où ça fait mal, de traiter l’angoisse sécuritaire, la peur de l’étranger ou encore la fétichisation et le fantasme du jeune Arabe.

Quelques jours pas plus de Julie Navarro avec Benjamin Biolay et Camille Cottin. Au cinéma le 3 avril.

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