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Penny Arcade enchante le printemps avec sa psyché pop

Dans la grande famille des songwriters lo-fi aux mélodies délavées, dans l’illustre lignée du Velvet Underground, l’Anglais James Hoare se hisse facilement au niveau des Allah-Las, Woods ou Real Estate, entre autres cousin·es américain·es d’aujourd’hui. Au sein des regrettés Veronica Falls, du groupe The Proper Ornaments ou encore du duo Ultimate Painting, on a déjà pu mesurer à de maintes occasions la capacité de ce natif du Devon à élaborer des chansons à la fois raffinées et cotonneuses, patraques, mais immédiatement enjôleuses.

Promenade solitaire

Son projet solo, Penny Arcade, poursuit cette noble quête vers une pop psychédélique idéale. On y entend le crachin anglais, des échos indie pop des eighties, mais aussi du soleil californien, qui réchauffe les cœurs. Impossible de ne pas décoller avec le chanteur-compositeur, quand il nous emmène sur son tapis volant moelleux pour écouter ses pop songs volontiers mélancoliques et nostalgiques, mais jamais passéistes. Elles ne dépayseront pas celles et ceux qui déjà ont apprécié les précédentes aventures de James Hoare, qui a récemment quitté Londres pour revenir sur les terres du Sud-ouest anglais, où il a grandi.

Cet album enchanteur n’a rien d’un collage, contrairement à ce que semblent indiquer son titre et le mélange de peinture et de lettres découpées qui ornent la pochette : ces onze morceaux restent homogènes et cohérents du début à la fin, y compris lorsque la voix s’absente temporairement (sur le somptueux Garage Instrumental), ou quand l’artiste fait planer des brumes psychédéliques façon Brian Jonestown Massacre (notamment sur le fabuleux Mr. Softie). Un album lumineux et serein, parfait pour accueillir le mois de mai.

Backwater Collage (Tapete Records/Modulor). Sortie le 3 mai 2024.
En concert le 12 mai à Amiens (Chez Bertille), le 13 à Angers (Joker’s Pub), le 15 à Paris (Le Tony) et le 16 à Lyon (Le Sonic).

Moby annonce un concert à Paris et la sortie d’un nouvel album

Un retour musical, certes, mais militant sans doute plus encore. Moby, dont le cheval de bataille est, sans conteste, le combat en faveur des droits des animaux, s’apprête à performer de nouveau face au public… mettant fin à une décennie hors des scènes. Afin de célébrer les 25 ans de son album Play, le musicien fera une escapade à Paris, le 24 septembre 2024, pour une soirée au Zénith.

“Ce qui rend cette tournée particulièrement excitante pour moi, c’est que je ne serai pas payé”, explique Moby. Tous les bénéfices occasionnés par ces concerts seront reversés à des associations européennes de lutte pour les droits des animaux.

Un nouvel album pour juin

“Il m’a […] semblé que ce ne serait pas une mauvaise idée de faire une petite tournée européenne pour l’occasion”, glisse Moby dans un communiqué. Avant de détailler : “Le show comprendra des chansons de Play, mais aussi d’autres tubes comme Extreme Ways, We Are All Made of Stars, When It’s Cold I’d Like to Die ou encore des sons plus underground comme Feeling So Real and Go.”

Sans doute l’occasion aussi de jouer quelques nouveautés extraites de son prochain album à paraître le 14 juin, Always Centered at Night. La billetterie – accessible à cette adresse – ouvrira le vendredi 22 mars, à 11 heures.

Always Centered at Night de Moby. Sortie le 14 juin 2024.
En concert le 24 septembre 2024 au Zénith de Paris.

Olivia Rodrigo : son équipe interdit la distribution de contraceptifs lors de ses concerts

Une tournée tout aussi musicale que caritative. Le mois dernier, Olivia Rodrigo ouvrait son GUTS World Tour à l’occasion de son deuxième album, GUTS3. Dans le même temps, elle lançait conjointement la campagne “Fund 4 Good” – dont le nom émane de sa chanson Good 4 You – afin de soutenir financièrement les ONG qui œuvrent contre les violences sexistes, et pour les droits reproductifs. Une “initiative mondiale engagée à construire un avenir équitable et juste pour toutes”, peut-on lire sur son site officiel.

C’est sur TikTok que l’artiste en avait fait l’annonce, le 24 février, présentant l’initiative comme “quelque chose qui [lui] tient vraiment à cœur” et dont l’objectif est de “soutenir toutes les femmes”. Dès lors, une partie de l’argent collecté par la billetterie est reversée au fonds en question.

@livieshq

olivia has launched Fund4Good, a global initiative committed to building an equitable and just future for all women, girls and people seeking reproductive health freedom. get more info & donate at http://oliviarodrigo.lnk.to/fund4good

♬ original sound – livies hq ❤

Des associations présentes pendant les concerts

À cette contribution pécuniaire, s’ajoute la présence à chaque concert de la tournée, d’associations locales luttant en faveur des droits reproductifs – aux États-Unis, le National Network of Abortion Funds (Réseau national des fonds pour l’avortement), par exemple. Celles-ci, en plus d’informer et faire de la pédagogie auprès du public, y distribuent volontiers préservatifs et pilules du lendemain.

Un geste pour le moins militant dans certains États américains, comme celui du Missouri, où sévit une politique conservatrice : le recours à l’IVG y est strictement interdit, même en cas de viol ou d’inceste. Olivia Rodrigo y performait justement le 12 mars dernier avec, à ses côtés, deux organisations de défense des droits reproductifs : Right By You et Missouri Abortion Fund.

For those wanting to know:
👉🏽 @TextRightByYou brought the EC and we helped pass it out at @oliviarodrigo last night. This is a normal part of their programming and what many abortion funds do when they table. Olivia supports @AbortionFunds but orgs are doing the hard work. pic.twitter.com/ehlG7ylfUa

— Missouri Abortion Fund (@MOAbortionFund) March 14, 2024

Réactions et rétropédalage

Depuis le début de la fameuse tournée, tous les projecteurs sont braqués sur la chanteuse pour cette initiative – saluée par les fans sur les réseaux sociaux, largement relayée par la presse internationale et commenté dans la sphère politique (d’extrême droite).

Le sénateur américain Bill Eigel a ainsi cinglé, sur X : “En tant que père d’une fille, je suis horrifié par cela”, tout en assurant à tort qu’Olivia Rodrigo ne distribuait pas des pilules du lendemain, mais des médicaments abortifs.

As the father of a daughter, I am horrified by this. Olivia Rodrigo passed out an abortifacient at her concert in St. Louis last night. This was sponsored by the “Missouri Abortion Fund.” Many of her fans are CHILDREN.

Abortion hurts women. Physical damage of course, but also… https://t.co/PYBQqJTqw5

— Bill Eigel (@BillEigel) March 13, 2024

Cet emballement n’a pas vraiment été au goût de l’équipe d’Olivia Rodrigo, qui a pris la décision de mettre fin à la distribution de contraceptifs pendant ses concerts. Et ce, dès le mercredi 20 mars. Un rétropédalage attribué à la présence de très jeunes filles dans le public, lesquelles pourraient s’en procurer trop facilement, comme le relaie Jezebel.

Le National Network of Abortion Funds aurait ainsi écrit aux diverses associations locales pour leur faire part de la nouvelle et les inviter, plutôt, à distribuer autocollants, stickers, flyers… Une information que le Prairie Abortion Fund – organisation qui soutient financièrement les personnes souhaitant avorter dans l’Upper-Midwest – a confirmée, toujours auprès de Jezebel. La campagne “Fund 4 Good serait-elle ainsi vidée de sa substance ?

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