Vue lecture

Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.

St. Vincent, Justice, Pet Shop Boys… sont dans la playlist de la semaine !

Après huit ans de silence discographique depuis Woman, et plusieurs mois d’impatience depuis la sortie d’un premier single en début d’année, Justice met fin au suspens et livre ce vendredi son nouvel album, Hyperdrama. 13 morceaux produits, composés et mixés par le duo Xavier de Rosnay et Gaspard Augé, qui s’entourent, à l’occasion de ce quatrième album, de Tame Impala, Thundercat, Miguel, ou Rimon sur le grandiose Afterimage. En découle un mariage des genres, entre inspirations rock et disco, le tout appuyé par une fièvre techno du premier au dernier titre. À quelques mois de l’été, le disque ouvre la voie vers une tournée des festivals pour Justice, qui commence le 1er juin à Paris pour We Love Green, puis aux Nuits de Fourvière, à Lyon, le 17 juin.

Cette semaine est aussi l’occasion pour Annie Clark, dite St. Vincent, de faire son retour dans les bacs. Après Daddy’s Home paru en temps de pandémie, la musicienne américaine tourne une nouvelle page de son catalogue musical avec All Born Screaming, épaulée aux instruments par Stella Mozgawa de Warpaint (All Born Screaming) ou Dave Grohl des Foo Fighters (Broken Man, Flea).

À retrouver également cette semaine

Le générique de notre playlist hebdomadaire accueille également le nouveau disque des Pet Shop Boys, toujours en proie, après quatorze albums, à dérouler une musique électronique aux embruns disco. Et puis, passons d’un duo britannique à un autre, celui des Lambrini Girls et leur nouveau single Body Of Mine, où elles interrogent la question du genre sur un ton post-punk incendiaire.

Puisque les musiques électroniques sont tout de même mises à l’honneur cette semaine, on s’enthousiasme aussi à l’écoute de Turn the Page, un remix du tube de The Streets signé des frères d’Overmono. Enfin, il vient d’être annoncé à la programmation du Pitchfork Festival Paris, le musicien et producteur Sega Bodega dévoile son troisième album, Dennis, blindé de voix envoûtantes sur fond dance.

Beaucoup d’autres pépites à écouter : Fat White Family, Thurston Moore, Thom Yorke, Metronomy, Nilüfer Yanya, Los Bitchos, Fat Dog, Ezra Collective, Calypso Valois, Paul Félix, Iron & Wine, BMX Bandits, Loren Kramar, Lord$, 15 15, Neil Young & Crazy Horse, Nit, Porij, RainboWarriors Vol 1, Yorina, Cyril Cyril, Silly Boy Blue, Amadou & Mariam, Penny Arcade, Julien Appalache, DIIV, Deadletter, Tramhaus, Corridor, Stephen Pastel & Gavin Thomson, Kid Loco, Wu-Lu, Actress, Manset, Matt Low et Côme Ranjard.

Justice, St. Vincent, Fat White Family… Voici les 5 albums de la semaine !

Justice Hyperdrama (Ed Banger Records/Because)

Après les productions épiques d’Audio, Video, Disco (2011) et les arrangements imbibés de soul de Woman (2016), le duo renoue avec ces morceaux tout-terrain, insolents de jusqu’au-boutisme dans des structures pourtant largement exploitées, mais jamais ainsi, avec cette envie inédite de conquérir les sommets de l’entertainment, laissés vacants par la retraite de Daft Punk.

Par Maxime Delcourt

Lire la chronique de Hyperdrama

St. Vincent All Born Screaming (Total Pleasure Records/Virgin Music France/Universal)

Il n’est pas donné à tout le monde de parvenir à surprendre encore sur un septième album, dix-sept ans après l’inaugural Marry Me. C’est pourtant son cas sur All Born Screaming. Le premier extrait, Broken Man, basé sur un riff industriel dévastateur, happe comme un cri du cœur. Le clip, réalisé par l’artiste conceptuel Alex Da Corte, montre St. Vincent en pleine combustion spontanée, dévorée par des flammes qu’elle tente d’éteindre.

Par Noémie Lecoq

Lire la chronique de All Born Screaming

Pet Shop Boys Nonetheless (Parlophone/Warner)

Mélange d’hymnes emphatiques et de ballades sentimentales, Nonetheless pioche à droite, à gauche dans la discographie du duo comme pour mieux en retrouver sa substantifique moelle et l’updater. Loneliness, premier single pétaradant, pourrait figurer sur Nightlife (1999) ; le déchirant New London Boy ne déparerait pas leur chef-d’œuvre Behaviour (1990) ; Why Am I Dancing? a la puissance symbolique et martiale de Go West. Et Dancing Star rend hommage à West End Girls, leur tube légendaire qui fête son quarantième anniversaire, cité récemment par Drake et repris par les sales punks de Sleaford Mods.

Par Partick Thévenin

Lire la chronique de Nonetheless

Fat White Family Forgiveness Is Yours (Domino/Sony Music)

La répulsion et le désespoir, une affaire de classe ? Forgiveness Is Yours se situe pile dans cet angle mort de la morale où croupissent encore toutes ces questions existentielles que les bonnes consciences et l’air du temps, de tout temps, n’auront jamais évacuées, et que Lias s’échine encore à faire flotter dans nos esprits par le biais de la provocation et du malaise. À l’image de ce Today You Become Man qui relate dans un spoken word frénétique et angoissé le souvenir de sa circoncision tardive.

Par François Moreau

Lire la chronique de Forgiveness Is Yours

Calypso Valois Apocalypso (Kwaidan Records/Kuroneko)

Résolument synthétique, Apocalypso s’accompagne de guitares en version live. Rien d’étonnant : se niche en lui, prête à rugir au moindre instant, une énergie punk revendiquée par des groupes écoutés par Calypso Valois, tel Idles. On retrouve néanmoins ses obsessions littéraires, Huysmans en tête, et cinématographiques, de Kubrick à Claire Denis.

Par Sophie Rosemont

Lire la chronique de Apocalypso

Faut-il encore écouter les Pet Shop Boys quarante ans après “West End Girls” ?

Après plus de quarante ans de carrière, quatorze albums, des tubes passés dans l’inconscient populaire et une avalanche de compilations, Pet Shop Boys, et sa faculté à creuser le même sillon, sera un jour soigneusement étudié à l’université. Ce n’est pas Nonetheless, produit par l’inévitable James Ford et succédant à la trilogie réalisée avec Jacques Lu Cont (Electric en 2013, Super en 2016 et Hotspot en 2020), qui nous convaincra du contraire.

Soyons honnêtes, malgré notre amour indélébile pour ce joyau de la couronne britannique et son aisance à s’emparer de la quintessence du son des eighties, les derniers disques du tandem, en forme de cavalcades eurodance teintées de jeunisme opportuniste, nous avaient laissé·s de glace.

Un mélange d’hymnes emphatiques et de ballades sentimentales

Il fallait donc revenir en 2016 et à The Pop Kids, leur dernier soupçon de tube, qui retrouvait ce mélange de naïveté sautillante et de gravité camp qui a fait leurs riches heures. Comme si, englués dans une electro pompeuse et tapageuse, loin de la finesse rythmique et mélodique de leurs débuts, Neil Tennant et Chris Lowe ne savaient plus comment faire évoluer leur recette magique sans tomber dans le piège du pastiche.

Mélange d’hymnes emphatiques et de ballades sentimentales, Nonetheless pioche à droite, à gauche dans la discographie du duo comme pour mieux en retrouver sa substantifique moelle et l’updater. Loneliness, premier single pétaradant, pourrait figurer sur Nightlife (1999) ; le déchirant New London Boy ne déparerait pas leur chef-d’œuvre Behaviour (1990) ; Why Am I Dancing? a la puissance symbolique et martiale de Go West. Et Dancing Star rend hommage à West End Girls, leur tube légendaire qui fête son quarantième anniversaire, cité récemment par Drake et repris par les sales punks de Sleaford Mods.

Sur le meilleur album des Pet Shop Boys depuis une bonne décennie, James Ford a l’intelligence d’épurer les rythmiques, de faire exploser leur science des mélodies lacrymales comme de consolider leur mix habile entre électronique et symphonique. Comme un clin d’œil malicieux du producteur star au goût prononcé du tandem pour le drama, la musique classique et les marches militaires.

Nonetheless (Parlophone/WEA). Sortie le 26 avril.

❌