Décrit comme “méchamment ironique et étonnamment poignant”, le film suit Ed Saxberger, un poète dont personne ne se soucie, interprété par Willem Dafoe. Tout bascule lorsqu’un groupe de jeunes artistes redécouvre son œuvre. Parmi ceux·celles-ci, Gloria (Sandra Hüller) est une comédienne de théâtre talentueuse, qui souhaite être admirée par l’auteur et devenir sa muse. Le film, qui explore ainsi “l’effet illusoire des louanges” et la renommée tardive, sera tourné à l’automne 2024, à New York.
Le collectif Sous les écrans, la dèche, qui représente “les précaires des festivals de cinéma”, a voté ce lundi un appel à la grève auprès de ”tout·es les salarié·es du Festival de Cannes et des sections parallèles” pour alerter sur la précarité du secteur. La porte-parole du collectif a annoncé à l’Agence France Presse la participation au vote de nombreux corps de métiers tels que projectionnistes, des programmateur·ices, des attaché·es de presse, des chargé·es de billetterie ou de l’accueil.
En cause : le statut de ces travailleur·euses. ”Nous alternons des missions de courtes durées avec des périodes chômées et malgré la nature intermittente de nos métiers et alors que nous travaillons à la diffusion d’œuvres cinématographiques, nos activités ne relèvent pas du régime de l’intermittence du spectacle”, déplore le collectif dans son communiqué. Ce dernier précise également leurs revendications dont la reconnaissance du statut d’intermittent fait partie. Le communiqué insiste également sur les « récentes réformes de l’assurance chômage qui viennent durcir les règles d’indemnisation“ et favorise une précarité déjà grandissante.
Perturber le Festival
Le collectif précise que l’objectif de cette mobilisation n’est pas de remettre en cause la tenue du Festival ou de nuire aux films qui y seront présentés mais de “perturber l’événement“. Ce n’est pas la première fois que le festival est confronté à des mobilisations puisque, chaque année, sa tenue fait l’objet de manifestations.
Son organisation n’a d’ailleurs, pour le moment, pas réagi à cette annonce.
Alors qu’il a été innocenté par la cour londonienne il y a moins d’un an, après les accusations de quatre hommes, Kevin Spacey fait l’objet de nouvelles accusations dans un documentaire diffusé en deux parties ce lundi 6 mai et mardi 7 mai sur la chaîne britannique Channel 4. Il sera ensuite disponible sur Max aux États-Unis.
Ce documentaire intitulé Spacey Unmasked réunit ainsi des interviews avec neuf témoins ne s’étant jamais exprimés auparavant. Ils évoquent désormais des faits qui se seraient déroulés à New York et Los Angeles, mais aussi dans un cinéma ou sur le plateau de tournage de la série House of Cards.
Neuf témoignages inédits
Parmi les dix témoignages recueillis pour le documentaire, neuf sont totalement inédits selon Variety et recouvrent une cinquantaine d’années de la vie de Kevin Spacey. L’un d’entre eux émane ainsi de Greg, un camarade de lycée de l’acteur, qui évoque des faits qui se seraient déroulés lorsqu’ils avaient 16 ou 17 ans. Il raconte que Kevin Spacey lui aurait fait des avances physiques alors qu’ils se rendaient à une fête. “Il a saisi mes parties génitales”, affirme-t-il avant d’expliquer : “c’était un geste sexuel très agressif”.
À l’exception de Greg, la plupart des témoignages entendus proviennent de jeunes acteurs ayant essayé de se faire une place dans l’industrie du cinéma. C’est notamment le cas de Scott qui raconte une séance de cinéma durant laquelle Kevin Spacey se serait masturbé. “Il s’est approché de moi, m’a attrapé la main et a essayé de me faire aider”, confie-t-il à la caméra.
Comportements inappropriés sur le tournage de House of Cards
Si le documentaire mentionne une enquête menée par la production de House of Cards ayant conclu à l’existence d’un “modèle de comportement inapproprié couvrant les cinq saisons de House of Cards”, plusieurs témoignages y feraient également référence. Un acteur, présenté sous le nom de Daniel, accuse ainsi Kevin Spacey de l’avoir “tripoté sur le plateau”, précisant ensuite : “Sa main a touché mon pénis. J’ai été touché de manière inappropriée sur le plateau de tournage, au travail.”
Evelyn, qui a travaillé en tant qu’assistante de direction sur le tournage confirme cette atmosphère inappropriée et affirme que certains “membres de l’équipes se sentaient mal à l’aise en raison du comportement de Spacey”, qui bénéficiait à ce moment-là de son statut de producteur exécutif.
Le principal concerné a, lui, réfuté ces accusations en amont de la diffusion du documentaire lors d’un entretien avec le journaliste britannique Dan Wootton. “Je ne peux pas et je ne veux pas assumer la responsabilité ni m’excuser auprès de quiconque a inventé des choses sur moi ou exagéré des histoires à mon sujet”, a affirmé l’acteur à son micro. Ce dernier a également réagi sur X, déclarant “je ne vais pas rester les bras croisés et me laisser attaquer par un documentaire unilatéral”.
Après Sans jamais nous connaître, le réalisateur britannique prépare un film sur Léonard de Vinci, d’après Variety. Impulsé par Universal, le projet s’inspire du best-seller de Walter Isaacson.
Leonardo par Leo ?
Publiée en 2017, cette biographie s’appuie à la fois sur les travaux du peintre italien et les milliers de pages de ses carnets, retraçant l’ensemble de sa vie. Le biographe américain revient ainsi sur les expériences scientifiques de Léonard de Vinci, son attrait pour l’anatomie, sa curiosité et son imagination, mais aussi sur la réalisation de La Joconde.
Des aspects et des étapes de sa vie qu’on devrait donc retrouver dans l’adaptation cinématographique d’Andrew Haigh, qui, en plus de la réaliser, en écrira aussi le scénario. Alors que Leonardo DiCaprio avait été annoncé au casting du film, quand celui-ci était encore développé par Paramount, l’acteur italo-américain devrait toujours interpréter le peintre dans le nouveau projet repris par Universal.
Après les succès de Grave en 2016 et Titane, qui avait remporté la Palme d’Or à Cannes en 2021, Julia Ducournau revient avec un nouveau projet. Pour son troisième film, intitulé Alpha, elle sera entourée de Golshifteh Farahani (Frère et Sœur) et de Tahar Rahim, césarisé pour son rôle dans Un Prophète.
À l’exception du casting, la réalisatrice n’a souhaité révéler aucun détail sur son nouveau long métrage. Seul le communiqué publié par ses producteurs permet de se faire une petite idée puisqu’ils décrivent le film de Julia Ducournau comme ”l’œuvre la plus personnelle et le plus profonde” de sa carrière constituant ainsi une “nouvelle page du corpus de Julia Ducournau, à la fois très cohérente avec les précédentes et entièrement nouvelle dans son ton”.
“Ça fait du bien, enfin !”, réagit Juliette Binoche, lorsque la journaliste de France Inter mentionne la tribune de soutien signée par une centaine d’hommes, publiée ce mardi 30 avril par Elle. “Toutes les femmes attendent que les hommes prennent la parole et soutiennent”, déclare-t-elle les yeux remplis de larmes avant d’ajouter : “cette tribune est une nécessité, sinon il n’y aura pas de changement”.
Un témoignage supplémentaire et une maladresse
La comédienne confie d’ailleurs avoir reçu des “messages d’hommes qui [l’]ont entendue” en réponse à l’interview qu’elle a accordé à Libération, dans laquelle elle parle de ses débuts au cinéma et de ce qu’elle a vécu en tant que jeune actrice. Face à Léa Salamé, Juliette Binoche est ainsi revenue sur ses premières expériences, regrettant toujours la prédominance du nu au cinéma.
Au-delà de l’intervention poignante de l’actrice, l’émission fait beaucoup réagir à cause de certains propos tenus par Léa Salamé sur les violences sexuelles. La journaliste a ainsi de nouveau créé la polémique en répondant à Juliette Binoche : “vous avez eu le courage de dire non… Là où d’autres se sont laissées faire”. Un commentaire considéré comme une “inversion de la culpabilité” pour les victimes de violences sexistes et sexuelles. Certaines d’entre elles rappellent alors sur le réseau social X que “non, les victimes ne se laissent pas faire”.
Pour son premier film en tant que réalisateur, Artus enregistre un démarrage exceptionnel. Avec près de 280 000 entrées écoulées (en comptant les avant-premières), le film détrône même le géant Dune : deuxième partie qui avait enregistré 260 811 entrées lors de sa sortie, en février dernier. Premier film dans 9 cinémas sur 10 avec une moyenne par copies remarquable, ayant attiré 555 spectateur·ices en moyenne par salle, Un p’tit truc en plus réalise ainsi le meilleur démarrage de 2024 et peut espérer atteindre les trois millions d’entrées en fin d’exploitation. Un score qui, pour le moment, ferait de la comédie le plus gros succès français de l’année.
Débuts réussis pour Le Tableau volé et État limite
Si le nombre exceptionnel d’entrées écoulées par Un p’tit truc en plus fait de l’ombre aux autres sorties de la semaine, plusieurs films enregistrent pourtant de bons débuts en salle. Le Tableau volé de Pascal Bonitzer a ainsi écoulé 30 317 entrées hors avant-première et devrait probablement passer la barre des 500 000 d’ici la fin de son exploitation. Un score supérieur à ses précédents films puisque Tout de suite maintenant, sorti en 2016, avait seulement attiré 10 188 spectateur·ices lors de son premier jour en salle, avant d’atteindre 173 202 entrées au total. Cherchez Hortense, sorti en 2012, et mettant en scène Jean-Pierre Bacri, avait connu un succès plus proche avec 27 066 entrées écoulées lors de son premier jour et un total de 492 275 billets vendus sur l’ensemble de sa carrière au cinéma.
Au vu de son nombre réduit de copies (36), le démarrage plutôt réussi du documentaire État limite de Nicolas Peduzzi est également notable. Avec une moyenne par copie de 25 et 912 billets vendus (1 485 en comptant les avant-premières), le film permet au réalisateur d’enregistrer son meilleur démarrage en salles françaises. Ghost Song, sorti en 2022, avait seulement écoulé 374 entrées lors de son premier jour tandis que le chiffre s’abaisse à 128 pour Southern Belle (2018).
De remarquables tenues
Après un démarrage assez réussi, Une famille a largement dépassé les espérances, puisque le documentaire de Christine Angot a atteint les 75 000 entrées cette semaine selon le compte X Le Box-office en France et dans le Monde. En salles depuis sept semaines, le film espère désormais atteindre 100 000 spectateur·ices.
Côté cinéma américain,Back to Black a quant à lui passé la barre des 350 000 entrées, comptant désormais 367 818 billets vendus. D’après Le Film français, le biopic sur Amy Winehouse est également parvenu à détrôner Kung Fu Panda 4 – pourtant quasiment immuable depuis sa sortie – en tête des entrées en France.
Après Michael Douglas l’année dernière, c’est au tour de Meryl Streep d’être honorée lors de la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes, le 14 mai prochain. Elle recevra une Palme d’or d’honneur avant la projection du Deuxième Acte de Quentin Dupieux, donnant ainsi le coup d’envoi de cette 77e édition. “Je suis extrêmement honorée d’apprendre que je vais recevoir ce prix prestigieux”, a réagi Meryl Streep, annonçant avoir “hâte de venir en France pour remercier en personne chacune et chacun en mai prochain”.
Actrice universelle
Un beau retour sur la Croisette pour l’actrice de Sur la route de Madison, trente-cinq ans après y avoir obtenu le prix d’interprétation féminine pour Un cri dans la nuit, long métrage de Fred Schepisi. C’est l’ensemble de sa carrière qui est, cette fois, mis à l’honneur, Meryl Streep ayant marqué l’histoire du cinéma par une filmographie aussi riche que diversifiée.
L’actrice de 74 ans a su se réinventer à chaque apparition, passant de mère divorcée dans Kramer contre Kramer à gérante hippie d’un hôtel en Grèce dans Mamma Mia !, interprétant entre temps une caféière dans Out of Africa. “On a tous quelque chose en nous de Meryl Streep !”, ont ainsi déclaré Iris Knobloch et Thierry Frémaux, avant d’ajouter : “Meryl Streep fait partie de notre imaginaire collectif, de notre cinéphilie commune.”
L’actrice, par ailleurs engagée pour une meilleure représentation des femmes à Hollywood, sera honorée aux côtés de George Lucas durant cette 77e édition. Le réalisateur recevra quant à lui sa Palme d’or d’honneur lors de la cérémonie de clôture du festival, le 25 mai.
“Il est temps d’arrêter de dérouler le tapis rouge aux agresseurs”, réagit l’écologiste Francesca Pasquini, après que sa proposition de résolution pour une commission d’enquête sur les violences sexuelles a été acceptée à l’unanimité ce jeudi 2 mai. Les 52 votant·es présent·es à l’Assemblée nationale ont ainsi adopté une nouvelle commission chargée d’“évaluer la situation des mineurs évoluant au sein des secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de publicité”. Son champ d’investigation a, par ailleurs, été étendu aux majeur·es par la commission des affaires culturelles.
Pour ce faire, la commission devra “identifier les mécanismes et les défaillances qui permettent ces éventuels abus et violences”, “établir les responsabilités de chaque acteur en la matière”, et “émettre des recommandations sur les réponses à apporter”.
“Je compte sur vous pour protéger les enfants”
Présente dans l’hémicycle, Judith Godrèche a réagi avec émotion à la décision de l’Assemblée nationale. L’actrice avait ainsi demandé la création de cette commission lors de ses auditions auprès des deux chambres parlementaires déclarant “je compte sur vous pour protéger les enfants, ne plus les livrer au cinéma sans protection”. Une seconde victoire donc, après la mise en place par le CNC d’un accompagnement systématique des mineur·es sur les tournages.
Le lancement de cette nouvelle commission d’enquête survient alors que la parole des victimes continue de se libérer, Isild Le Besco ayant publié, ce mercredi, Dire vrai, un livre dans lequel elle accuse Benoît Jacquot de l’avoir violée.
Le monde de la vente d’objets d’art est décrit avec une mine d’informations fort précises et tout à fait passionnantes, et chaque personnage porte sa part de romanesque, de secret et de folie.
On passe ces deux heures dans un état certes pas de désolation, mais de franche perplexité, que ne dissipent ni l’épure de la mise en scène ni le rigoureux prosaïsme du récit – impression d’un film pour rien, quasi irréprochable dans son costume de mélo historique néo-académique, mais parfaitement stérile.
La Fleur de Buriti de João Salaviza et Renée Nader Messora
Contemplative et quasi spectrale, l’image 16 mm […] dépasse, dès le prologue, le terrain de la pure ethnographie pour nous projeter au cœur d’une expérience sensorielle saisissante, enrichie par l’impressionnant travail d’immersion sonore sur les pulsations de la flore. Une hybridation des images qui permet de mieux cerner les spécificités des croyances ancestrales du peuple et son rapport politique au territoire.
État limite navigue le long des seuils, dans des couloirs interminables et surchargés, entre deux portes ou deux lits, où des échanges se font entre docteur et patient·es, toujours sur la brèche. Ils sont ces endroits de transition où la parole circule, souvent avec célérité, cruciale et salvatrice.
Film en point d’interrogation, qui nous laisse sciemment interdit, L’Ombre du feu est un curieux objet, virtuose dans son premier acte, nébuleux dans son second, hypnotique de bout en bout.
Border Line de Juan Sebastián Vásquez et Alejandro Rojas
Tout un ballet bureaucratique et d’emprise se met en place dans un théâtre à l’éclairage net, tel un tribunal, où tout est froidement analysé. L’intimité, progressivement et cliniquement mise à mal, y devient alors le dernier rempart possible. La dernière frontière.
Dans une tribune publiée ce mardi 30 avril sur le site Elle.fr, près de 100 hommes, principalement issus du milieu culturel, manifestent leur soutien au mouvement #MeToo. Parmi les signataires, on relève les réalisateurs Jacques Audiard et Emmanuel Mouret, les acteurs Swann Arlaud ou Reda Kateb, mais aussi le couturier Christian Lacroix, des journalistes tels qu’Edwy Plenel, des mathématiciens, dont l’initiateur de la démarche, Michel Broué.
Soutien contre les violences sexistes et sexuelles
“Nous avons compris combien des comportements masculins parfois jugés anodins étaient vécus par les femmes pour ce qu’ils étaient : des abus” peut-on lire dès les premières lignes. Ces hommes disent ne pas “se reconnaître dans cette masculinité hégémonique” avant de rappeler que “la pratique de l’égalité est désirable, elle n’enlève ni la liberté ni le plaisir, mais les accroît”.
Aux personnes cherchant des excuses aux agresseurs, ils répondent : “Entendre ‘c’était une autre époque, on ne se rendait pas compte’ est irrecevable.” Un texte soutenu par une vingtaine de femmes dont Christine Angot (Une famille), Annie Ernaux et Charlotte Arnould et qui survient un mois après la prise de parole de six acteurs (dont Reda Kated) sur le mouvement #MeToo dans le cinéma français suite aux déclarations de Judith Godrèche.
Ce milieu n’est d’ailleurs pas épargné, puisque selon les signataires, “il est révoltant que le théâtre et le cinéma servent de couverture à des abus qui n’ont rien à voir avec l’art […] Il est révoltant de se servir de son prestige, quel qu’il soit, pour abuser de l’admiration qu’il éveille”.“Il s’agit d’épargner à plus de la moitié de l’humanité des agressions graves. De construire un monde meilleur, plus intelligent, plus respectueux, plus égalitaire. Nous en serions honorés et enrichis.”, concluent-ils. Un discours fort à propos, alors que Gérard Depardieu vient d’être convoqué devant le tribunal correctionnel afin d’être jugé en octobre prochain.
Accusé d’agressions sexuelles par deux femmes, Gérard Depardieu a été placé en garde à vue dans la matinée du lundi 29 avril par la police judiciaire de Paris, d’après France Info. Il a été entendu jusqu’en début de soirée pour deux affaires d’agressions sexuelles, survenues sur les plateaux de tournage du Magicien et les Siamois de Jean-Pierre Mocky et des Volets verts de Jean Becker.
Mise à jour du 30 avril : À l’issue de sa garde à vue, le parquet de Paris a annoncé que l’acteur de 75 ans sera jugé lors d’un procès en correctionnelle en octobre prochain “pour des agressions sexuelles susceptibles d’avoir été commises en septembre 2021 au préjudice de deux victimes, sur le tournage du film ‘Les volets verts' ».
Agressions sur tournage
La première affaire renvoie à la plainte déposée contre l’acteur, en janvier dernier, par une assistante de tournage pour “agression sexuelle sur une personne vulnérable par personne abusant de l’autorité de sa fonction”. Elle accuse ainsi Gérard Depardieu d’agression sexuelle durant le tournage du court métrage Le Magicien et les Siamois en 2014. La plaignante était alors âgée de 24 ans et se rappelle “ses paluches partout sur [son] corps”, d’après son témoignage auprès du Courrier de l’Ouest.
Une autre plainte avait été déposée pour agression sexuelle, harcèlement sexuel et outrages sexistes, en février dernier, par une décoratrice présente sur le tournage des Volets verts. D’après le témoignage de cette femme, âgée de 53 ans, l’acteur aurait tenu des propos graveleux et l’aurait “attrapée avec brutalité” avant de lui toucher la taille, les seins et les fesses. Les faits remontent à 2021 et avaient alors nécessité l’intervention d’un tiers. Son avocate, Me Carine Durrieu-Diebolt, a réagit à l’annonce du parquet : ”C’est un soulagement. […] À ce stade, autour de 20 à 25 femmes ont dénoncé des faits qui vont de l’outrage aux violences sexistes en passant par du harcèlement ou des agressions sexuelles. Il est temps qu’il soit jugé ».
Gérard Depardieu, lui, conteste ces accusations. Effectivement visé par plusieurs plaintes, l’acteur de 75 ans est, par ailleurs, aussi mis en examen depuis 2020 pour “viol” et “agressions sexuelles” suite à la plainte de la comédienne Charlotte Arnould, déposée en 2018.
Ce jeudi 25 avril, la cour d’appel de New York a annulé la condamnation d’Harvey Weinstein pour viol et agression sexuelle, prononcée à son encontre en 2020. Alors qu’il avait écopé d’une peine de vingt-trois ans de prison, 4 juges sur 7 ont estimé que des erreurs de procédures avaient été commises durant son procès. Ainsi, selon la cour d’appel, des témoignages portant sur d’autres faits que ceux pour lesquels il était inculpé auraient été admis. L’avocat du producteur, Arthur Aidala, se félicite de cette décision puisque selon lui, son client “n’a pas eu droit à un procès équitable”.
Toujours condamné à Los Angeles
Outre son procès new-yorkais en 2020, Harvey Weinstein avait également été condamné à seize ans de prison supplémentaires en 2023, à Los Angeles. S’il purge actuellement sa peine à la prison de Rikers Island, près de New York, la récente décision de la cour d’appel pourrait être utilisée pour renforcer son appel en cours en Californie.
Le bureau du procureur de Los Angeles est convaincu que la condamnation d’Harvey Weinstein sera confirmée puisqu’en Californie, il est autorisé de faire intervenir des témoins supplémentaires lors d’un procès pour agression sexuelle. Pour autant, selon Variety, l’avocate du producteur chargée de la procédure a déclaré : “Au moment où le jury a examiné les preuves en Californie, il partait du principe qu’il avait été condamné à juste titre à New York” avant d’ajouter “Nous savons maintenant que ce n’est pas le cas.” Elle déposera une requête de remise en liberté sur ce motif le 20 mai prochain.
“Un immense pas en arrière”
De leur côté, les membres du mouvement #MeToo dénoncent la décision de la cour d’appel de New York, la qualifiant d’“immense pas en arrière”. Première actrice à avoir formulé des accusations contre le producteur, Ashley Judd parle de “trahison institutionnelle” dans un live Instagram après avoir déclaré : “c’est injuste pour les survivantes”.
“Nous sommes dévastées pour les survivantes qui avaient trouvé du réconfort, une forme de catharsis, dans cette condamnation” a réagi la fondatrice du mouvement, Tarana Burke. L’affaire Weinstein ayant lancé le mouvement #MeToo aux États-Unis, la condamnation de l’accusé avait ainsi représenté une première victoire.
En écoulant 49 210 entrées durant sa première journée d’exploitation – le film n’a pas fait l’objet de séances en avant-première –, le biopic Back to Black réalise un bon démarrage. À noter que le documentaire réalisé sur la chanteuse en 2015, Amy, avait enregistré 9 221 entrées lors de son premier jour en salle, avant d’atteindre 217 525 billets vendus en fin d’exploitation, selon Le Film français.
Au vu de son démarrage, il est acquis que Back to Black dépassera, lui, la barre du million d’entrées. Pourtant, si son score lui permet de prendre la tête du classement cette semaine, le nombre d’entrées écoulées par le film est nettement inférieur à celui deBob Marley : One Love, dernier biopic en date qui a connu un grand succès en salle. Ayant attiré 197 950 spectateur·ices (en comptant les avant-premières), la star du reggae remet en perspective la réussite de Back to Black.
Meilleur démarrage français pour Guadagnino
Le nouveau film du réalisateur italien a enregistré 21 160 entrées ce mercredi, auxquelles on peut ajouter les 9 101 billets vendus en avant-première. Des chiffres qui permettent à Challengers de réaliser un bon démarrage, meilleur que les précédents films de Luca Guadagnino en termes d’entrées. Sa romance horrifique Bones and All avait effectivement écoulé 5 965 entrées lors de son premier jour tandis que le chiffre s’élève à 17 152 pour Call Me by Your Name. Son modeste nombre de copies lui avait toutefois permis de bénéficier d’une bonne dynamique et d’obtenir une excellente moyenne de 184 spectateur·ices par salle. Si Challengers démarre plus doucement, avec une moyenne par copie de 57, le film devrait vraisemblablement dépasser les 400 000 entrées et donc, finalement, surpasser Call Me by Your Name.
Une bonne tenue pour Le Mal n’existe pas et Civil War
Bien qu’à deux échelles différentes, les deux films parviennent à se maintenir au box-office. Alors qu’il avait enregistré un premier jour remarquable, Le Mal n’existe pas continue d’attirer les spectateur·ices. Si le rythme de ses entrées a quelque peu ralenti en comparaison à sa première semaine en salle, le film de Ryusuke Hamaguchi a tout de même passé la barre symbolique des 100 000 entrées avec un score de 117 094 billets écoulés. Après un démarrage en trombe la semaine dernière, Civil War, lui, continue sur sa lancée. Le film d’Alex Garland s’approche ainsi des 300 000 entrées ayant écoulé 284 103 billets pour le moment.
Un chef-d’oeuvre du septième art tous les jours à 20h, c’est ce que proposera le cinéma UGC Normandie, à Paris, du 1er mai au 13 juin. L’évènement s’inscrit dans l’opération “Merci UGC Normandie – 1 mois pour 50 ans d’Histoire” lancée par le groupe alors que ce cinéma situé sur les Champs-Élysées va définitivement fermer ses portes le 13 juin. En cause, comme le souligne l’AFP : une chute de sa fréquentation, mais aussi la hausse des loyers.
Le directeur général des opérations cinéma d’UGC, Samuel Loiseau, a déclaré dans un communiqué vouloir “tourner cette page de l’Histoire sur une note heureuse avec celles et ceux qui aiment ce lieu”. C’est pourquoi le groupe propose une série d’évènements célébrant le cinéma durant plus d’un mois.
Hommage au cinéma
Au programme : une vente aux enchères des objets iconiques de l’UGC Normandie ou encore des soirées spéciales telles que des concerts et des performances. Si les spectateur·ices pourront (re)découvrir des classiques du cinéma, lors de séances introduites par des masterclass, tous les soirs à 20h pour le prix du 8,50 euros, le jeune public aura, lui aussi, droit à ses classiques. Des films pour enfants seront ainsi diffusés les mercredis, les week-ends et les jours fériés à partir de 14h et au tarif unique de 6 euros.
La programmation précise n’a pas encore été dévoilée, mais de nombreuses personnes n’ont pas hésité à partager leurs suggestions sur X. Parmi celles-ci, on note les films Babylon et La La Land signés Damien Chazelle, Il était une fois en Amérique de Sergio Leone, Psychose d’Alfred Hitchcock ou encore Adieu les cons d’Albert Dupontel. Une multitude de genres, donc, qui rend difficile tout pronostic.
“Cannes 2024, c’est aussi chez vous” : après le média franco-allemand Arte, c’est au tour du groupe France télévisions d’annoncer son programme spécial Cannes pour le mois prochain. En plus de diffuser les cérémonies d’ouverture et de clôture, le groupe proposera une sélection de films en direct ainsi que sur son site à partir du 9 mai.
L’occasion de (re)découvrir des œuvres remarquées sur la Croisette, réparties en deux collections. L’une comprendra une sélection de Palmes d’or telles que Sexe, mensonges et vidéo de Steven Soderbergh, Une Affaire de familledu réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda, Secrets et mensonges de Mike Leigh ou encore Que le spectacle commence de Bob Fosse.
Rétrospective digne du tapis rouge
Intitulée “Montées des marches”, la seconde collection regroupera des films “aux castings prestigieux” ayant marqué l’histoire du festival. Parmi ceux-ci, Grand Centralde Rebecca Zlotowski avec Léa Seydoux, Paterson de Jim Jarmusch ou encore Indigènes de Rachid Bouchareb, pour lequel Sami Bouajila avait obtenu le Prix d’interprétation masculine en 2006. Si David Cronenberg concourt de nouveau cette année avec Les Linceuls, on pourra revoir le film qu’il avait présenté en 2012, Cosmopolis. France Télévisions a également annoncé diffuser d’autres films durant toute la durée de la Quinzaine dont La Nuit du 12 de Dominik Moll (plusieurs fois primés lors des César 2023), le biopic Elvis et la romance signée Wong Kar-wai In the Mood for Love.
Des cycles présidentiels
En plus de ces deux collections thématiques, deux autres cycles rendront hommage aux carrières de Greta Gerwig, présidente du jury de la sélection officielle, et de Xavier Dolan, choisi pour présider celui d’Un Certain Regard. Si les films repris en hommage à la réalisatrice n’ont pas été précisés, la collection consacrée au cinéaste canadien devrait contenir quatre de ses films dont Mommy, qui avait remporté le Prix du Jury du Festival de Cannes en 2014.
Il y avait un beau, peut-être même un grand film à faire, mais c’est comme si ce Jules et Jim du capitalisme sportif avait été sacrifié sur l’autel d’une vulgarité et d’une boulimie formelle qui, si elles peuvent se justifier par son sujet, n’en sont néanmoins pas passées loin de le rendre irregardable.
Notre monde n’a pas l’euphorie de cette révélation ; il est même, à l’inverse, comme assommé par une gueule de bois généralisée. Celle-ci fait évidemment état d’un pays en pleine transition, mais le film a cette qualité de faire régner à l’intérieur de sa fiction le sentiment d’une fuite permanente (celle des filles d’abord, celle des profs délaissant les bancs de l’université), qui confère à l’ensemble un halo fantomatique, fané comme un vieux souvenir.
Amy a ici plus de la poupée déchue que de l’artiste profondément torturée. Refusant de s’intéresser au blues d’Amy Winehouse, ce biopic approuvé par les ayants droit de la chanteuse est d’une superficialité désolante.
L’image animée devient le moyen de se reconnecter à la nature, mais sous une autre forme. Sky Dome 2123 serait un film de géologue transformiste, où les corps des époux·ses nu·es, dans des lacs coincés entre les montagnes, se baignent comme de nouvelles promesses.
Donnant l’illusion du direct, Bushman est un conte moderne, âpre et très politique, qui met en lumière, sans aucun pathos, la souffrance de l’exil et l’illusion de l’intégration.
Ne basculant jamais dans le merveilleux ou le réalisme magique, la caméra de Purev-Ochir parvient à saisir lors de vibrants silences, de longs temps morts, quelque chose de l’ordre de l’indicible.
L’image est belle, le paysage des régions, en plans de coupe, font office de passage entre les gens, mais il manque un fil rouge à l’ensemble, un logos, une idée de mise en scène plus rigide.
Naviguant tour à tour entre le drame, le thriller, la comédie ou la satire, Le Déserteur s’essouffle malheureusement à l’image de son protagoniste. La fin quelque peu attendue et sa mise en scène assez classique n’arriveront pas à faire oublier certaines blagues sur le conflit qui font aujourd’hui grincer des dents.
Imbert, qui n’est pas tsigane, réalise un film militant, sans cacher certaines aspérités […]. Pas d’angélisme dans Le Temps du voyage. […] Même si le film d’Imbert ouvre de nombreuses portes d’espoir.
Parmi les nouveaux films de la Compétition, le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof viendra concourir à la Palme d’or avec son nouveau film The Seed of the Sacred Fig dont l’intrigue est encore tenue secrète. Primé au Certain Regard en 2017 à Cannes pour Un homme intègre etauréolé de l’Ours d’or pour Le diable n’existe pasen 2020, le cinéaste a subi à de nombreuses reprises l’oppression du régime islamique iranien. L’assignation à résidence qui lui a été imposée l’an dernier l’avait empêché de faire partie du jury Un Certain Regard. Rien n’assure encore sa présence au Festival lors de la présentation du film.
Après avoir ouvert le 75e Festival de Cannes avec Coupez !, Michel Hazanavicius reviendra également sur la Croisette en mai prochain pour présenter son nouveau film … d’animation. Adaptation du roman de Jean-Claude Grumberg, La Plus Précieuse des Marchandises est le premier long métrage d’animation à concourir cette année. Plusieurs de ses films avaient auparavant été sélectionnés : The Artist avait été présenté en Compétition 2011, tout comme The Search (2014) et son film sur Jean-Luc Godard, Le Redoutable (2017).
Après Meda ou le côté pas si heureux des choses (2017) et Mikado (2021), le réalisateur et acteur roumain Emanuel Pârvu débarque en compétition avec son troisième long métrage intitulé Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde. Le film brosse le portrait d’Adi, un adolescent de 17 ans originaire d’un village du delta du Danube qui, grâce aux efforts de ses parents, étudie à Tulcea.
Les sections parallèles
La section Un Certain Regard s’ouvrira le mercredi 15 mai avec le quatrième long métrage du cinéaste islandais Rúnar Rúnarsson (de passage à La Quinzaine des cinéastes avec Volcano en 2011)intitulé When the light breaks qui se présente comme un récit sur le deuil. Dans la section parallèle, on retrouve égakelent le premier film de Céline Sallette Niki qui raconte l’histoire de l’artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle connue pour ses Nanas, et le deuxième long métrage d’animation, en 3D, de Gints Zilbalodis intitulé Flow.
On l’attendait, Maria, le nouveau film de Jessica Palud – qui revient sur le tournage problématique du Dernier Tango à Paris – sera révélé à Cannes Première. La réalisatrice avait remporté le prix UniFrance du court métrage pour son court métrage Marlon en 2017, c’est le premier long métrage qu’elle présente sur la Croisette. La section se voit également augmentée du nouveau drame de Gaël Morel, Vivre, Mourir renaître. Le film met en scène Lou Lampros, Victor Belmondo et Théo Christine dans une romance bouleversée par l’arrivée du Sida.
Seul Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte vient rejoindre la liste des films présentés Hors Compétition cette année. Oublié de la première annonce, Pierre Niney – qui joue Edmond Dantès – sera donc bel et bien de retour sur la Croisette, pour la troisième année consécutive.
De nouvelles Séances Spéciales
La 77e édition du Festival de Cannes présentera en séances spéciales le nouveau film d’Arnaud Desplechin Spectateurs !. Pour le peu que nous savons, le film se présente comme un essai filmé, entre documentaire et fiction qui convoque de nouveau le personnage-clé de la filmographie de Desplechin, Paul Dédalus, pour mener une large réflexion sur la cinéphilie. La section Séances Spéciales accueillera également le nouveau film de Tudor Giurgiu Nasty et les documentaires d’Oliver Stone intitulé Lula dans lequel il aborde sans ambages les déboires judiciaires et le retour au pouvoir du président brésilien, et du réalisateur chinois Lou Ye baptisé An Unfinished film.
Alors qu’on pourra découvrir Raphaël Quenard à l’affiche du Deuxième Acte de Quentin Dupieux, le 14 mai prochain simultanément à sa présentation cannoise, l’acteur français sera également au casting des Trois Fantastiques de Michaël Dichter, en salle dès le lendemain. Le long métrage suit Max, Viv et Tom, trio d’ados inséparables le temps d’un été. Tout bascule lorsque le grand frère de Max, interprété par Raphaël Quenard sort de prison et entraîne les adolescents dans ses magouilles.
Adapté de son précédent court métrage Pollux, Les Trois Fantastiques est le premier long métrage Michaël Dichter. Aux côtés de Raphaël Quenard, on retrouve Emmanuelle Bercot (La Tête haute, De son vivant) ainsi que les jeunes acteurs Diego Murgia (Dalva), Jean Devie et Benjamin Tellier.
Les Trois Fantastiques de Michaël Dichter, avec Raphaël Quenard et Emmanuelle Bercot, le 15 mai au cinéma.