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Michel Sardou décoré par Macron : les militantes féministes en colère

PIERRE VERDY / AFP

Notre président distribue décidément des médailles à tour de bras – mais refuse parfois de les retirer, comme dans le cas de Gérard Depardieu. Après l’annonce de l’attribution de la Légion d’honneur à Thierry Ardisson, c’est au tour de Michel Sardou de recevoir les honneurs. En effet, selon les informations de L’Obs, Emmanuel Macron remettra prochainement à l’artiste le titre de Grand Officier de l’Ordre national du Mérite. Une cérémonie serait prévue en juin prochain. Toujours selon l’hebdomadaire, le chef de l’État n’aurait pas aimé se faire “voler la vedette” par son ancienne ministre de la Culture, Roselyne Bachelot. En mars 2021, cette dernière avait remis au chanteur des Lacs du Connemara, anti-féministe notoire, les insignes de commandeur de la Légion d’honneur.

Un caprice qui est loin de faire l’unanimité dans la classe politique. Sur Twitter, la député EELV Sandrine Rousseau s’est exprimée à propos de la nouvelle : “Le patriarcat va tomber, il vacille déjà. Mais ils se décoreront tous mutuellement avant.”

Le patriarcat va tomber, il vacille déjà.
Mais ils se décoreront tous mutuellement avant. https://t.co/IoD8yJgSnB

— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) April 9, 2024

En mars dernier, en concert à Nanterre, le chanteur avait lancé une pique à l’écologiste, en lui dédicaçant sa chanson Je vais t’aimer. “Je vais vous chanter une chanson qu’on ne pourrait plus écrire aujourd’hui. Un jeune homme qui pose sa main sans son consentement sur la main d’une femme, c’est garde à vue direct. S’il a l’audace de vouloir poser sa main ailleurs, là, c’est Fleury-Mérogis. J’en ai bien profité mais pour les jeunes de maintenant, ça ne va pas être de la tarte”, avait-il déclaré.

“Malaise masculin”

Si la décision ne fait pas l’unanimité – outre ses propos anti-féministes, les paroles des chansons de Sardou sont régulièrement accusées de véhiculer des clichés racistes -, des proches du Président osent justifier cette décision ainsi : “Il [Michel Sardou] a su diagnostiquer, des décennies avant Michel Houellebecq, le mal-être masculin dans ses textes.” Rappelons que l’écrivain s’est, ces dernières années, distingué par ses saillies d’extrême droite

La sénatrice du Parti socialiste Laurence Rossignol s’est donc, elle aussi, permise une piqure de rappel quant aux dits-textes : “‘J’ai envie de violer des femmes, de les forcer à m’admirer.’ Nous voilà rassurées, c’est juste l’expression du malaise masculin. Et c’est sûr que ça mérite une décoration !”

Même chose pour le député La France insoumise Andy Kerbrat, vraisemblablement peu convaincu par ces justifications : “Après la décivilisation, le ‘mal être masculin’. […] Sinon, des nouvelles de la grande cause du quinquennat (l’égalité entre les femmes et les hommes, ndlr) d’Emmanuel Macron ?”

Après la décivilisation, le « mal être masculin » 🤡

Après Zemmour, Alain Soral.

Sinon, des nouvelles de la grande cause du quinquennat d’@EmmanuelMacron ? https://t.co/4yuhh0uXva

— Andy Kerbrat🔻 (@AndyKerbrat) April 9, 2024

“Le 1er avril, c’était il y a huit jours”, ironise avec amertume Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes. Pour la présidente de #MeToo Média, Emmanuelle Dancourt, invitée sur BFMTV, Michel Sardou est avant tout “un symbole, aussi, de l’antiféminisme” et “participe au sexisme ordinaire en validant, par sa notoriété, des phrases et des concepts qui sont aujourd’hui totalement inaudibles”. Difficile de ne pas être d’accord avec cette dernière quand Michel Sardou lui-même avait affirmé, en début d’année, ne pas être féministe : “Les féministes m’emmerdent, #Metoo par exemple, c’est dangereux.”

Un homme "déconstruit" ? Michel Sardou répond à Sandrine Rousseau pic.twitter.com/l46CmdJjhi

— Marschall Truchot Story (@BFMStory) January 19, 2023

Beyoncé révèle la pochette de son prochain album et répond aux critiques

Capture d'écran Instagram

Après la sortie pendant le Super Bowl de ses deux singles très country, Texas Hold’Em et 16 Carriages, Beyoncé a de nouveau fait exploser Internet. Hier, elle dévoilait la pochette de son futur album, Cowboy Carter (prévu pour le 29 mars prochain), sur laquelle on peut la voir en train de chevaucher un cheval blanc et de brandir le drapeau des États-Unis, cheveux blancs au vent.

Un visuel qui fait référence à celui de son précédent album, Renaissance, où elle montait sur un cheval lumineux – une similarité bien pensée puisque Cowboy Carter est le deuxième segment d’un triptyque musical.

Le fruit de plus de cinq ans de travail

Ceci n’est pas un album country. C’est un album de Beyoncé”, précise-t-elle sur son compte Instagram. Face à la surprise générale de la voir aborder un genre avec lequel elle semble partager si peu d’affinités, la chanteuse explique : “Cet album est le fruit de plus de cinq ans de travail. Il est né d’une expérience que j’ai vécue il y a plusieurs années, et au cours de laquelle je ne me suis pas senti la bienvenue… Et il était très clair que je ne l’étais pas”, en faisant potentiellement référence à sa performance de Daddy Lessons, avec les Dixie Chicks, aux Country Music Association Awards 2016.

Mais cette expérience m’a poussée à me plonger dans l’histoire de la musique country et à étudier nos riches archives musicales. Cela fait du bien de voir comment la musique peut unir tant de gens à travers le monde, tout en amplifiant les voix de certaines des personnes qui ont consacré une grande partie de leur vie à l’enseignement de notre histoire musicale”, ajoute t-elle.

Accusée de vouloir s’approprier la culture country, elle réagit : “Les critiques auxquelles j’ai dû faire face lorsque je me suis lancée dans ce genre m’ont forcée à dépasser les limites qui m’avaient été imposées. Act II [Cowboy Carter, ndlr] est le résultat des défis que je me suis lancés et du temps que j’ai pris pour plier et mélanger les genres afin de créer ce corpus d’œuvres. L’album contient quelques surprises, et j’ai collaboré avec des artistes brillants que je respecte profondément. J’espère que vous pourrez entendre mon cœur et mon âme, ainsi que tout l’amour et la passion que j’ai déversés dans chaque détail et chaque son.”

Judith Godrèche à l’Assemblée : “Les hommes n’ont pas tous les droits sur nous”

Judith Godrèche à l'Assemblée Nationale © Capture d'écran BFMTV

Après sa prise de parole puissante, il y a deux semaines, au Sénat, Judith Godrèche franchit un nouveau pas. Ce jeudi 14 mars, c’est à l’Assemblée nationale que l’actrice-réalisatrice est auditionnée par les délégations aux droits des enfants et aux droits des femmes. L’occasion pour elle de revenir sur l’environnement délétère que peut être le cinéma français et sur les mesures à prendre pour y mettre un terme. L’ouverture d’une commission d’enquête d’abord, pour s’intéresser de plus près “au droit du travail dans le monde du cinéma, et en particulier ses risques pour les femmes et les enfants” : “Il faut qu’il y ait tout un système de protection mis en place et qu’on arrête de faire semblant de ne pas savoir.”

Empêcher de pérenniser un schéma sordide

“Allons-nous garder le silence ?”, assène-t-elle. “Moi, je compte sur vous pour protéger les jeunes, ne plus les livrer au cinéma sans aucune protection. Vous savez ce que le pouvoir fait aux femmes. Il les viole.” Une charge frontale contre l’industrie du cinéma français, qu’elle décrit comme une “société incestueuse”, un “reflet de notre sociét锓les même mécanismes sont à l’œuvre”.

Loin de vouloir s’arrêter là, celle qui accuse Benoît Jacquot et Jacques Doillon, “des réalisateurs adorés par l’intelligentsia française”, martèle : “L’univers du cinéma n’a fait justement qu’abuser de [ma confiance].”

Judith Godrèche: "L'univers du cinéma n'a fait justement qu'abuser de [ma confiance]" affirme la comédienne durant son audition à l'Assemblée nationale pic.twitter.com/7AVAxYYbGC

— BFMTV (@BFMTV) March 14, 2024

Godrèche soutenue

Des propos qui ont trouvés un écho particulier dans l’Assemblée, où les soutiens ont abondés. La présidente de la Délégation aux droits des femmes, Véronique Riotton, a ainsi déclaré : “Donner la parole aux concernées me paraît essentiel pour poser des mots sur les stratégies des auteurs et alimenter les réflexions des parlementaires. Il est de notre responsabilité collective de les écouter et d’agir.”

Même son de cloche pour Perrine Goulet, présidente de la Délégation aux droits des enfants, qui a tenu a rappeler la responsabilité de l’Assemblée nationale : “Il apparaît nécessaire que l’Assemblée nationale puisse appréhender le sujet porté par Mme Godrèche : la protection des enfants qui peuvent évoluer dans les milieux artistiques ne doit pas échapper à la loi.”

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