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L’Assemblée nationale crée une commission d’enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma français

2 mai 2024 à 10:38

“Il est temps d’arrêter de dérouler le tapis rouge aux agresseurs”, réagit l’écologiste Francesca Pasquini, après que sa proposition de résolution pour une commission d’enquête sur les violences sexuelles a été acceptée à l’unanimité ce jeudi 2 mai. Les 52 votant·es présent·es à l’Assemblée nationale ont ainsi adopté une nouvelle commission chargée d’“évaluer la situation des mineurs évoluant au sein des secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de publicité”. Son champ d’investigation a, par ailleurs, été étendu aux majeur·es par la commission des affaires culturelles.

Pour ce faire, la commission devra “identifier les mécanismes et les défaillances qui permettent ces éventuels abus et violences”, “établir les responsabilités de chaque acteur en la matière”, et “émettre des recommandations sur les réponses à apporter”.

“Je compte sur vous pour protéger les enfants”

Présente dans l’hémicycle, Judith Godrèche a réagi avec émotion à la décision de l’Assemblée nationale. L’actrice avait ainsi demandé la création de cette commission lors de ses auditions auprès des deux chambres parlementaires déclarant “je compte sur vous pour protéger les enfants, ne plus les livrer au cinéma sans protection”. Une seconde victoire donc, après la mise en place par le CNC d’un accompagnement systématique des mineur·es sur les tournages.

Le lancement de cette nouvelle commission d’enquête survient alors que la parole des victimes continue de se libérer, Isild Le Besco ayant publié, ce mercredi, Dire vrai, un livre dans lequel elle accuse Benoît Jacquot de l’avoir violée.

Judith Godrèche à l’Assemblée : “Les hommes n’ont pas tous les droits sur nous”

Par : Jolan Maffi
14 mars 2024 à 15:14
Judith Godrèche à l'Assemblée Nationale © Capture d'écran BFMTV

Après sa prise de parole puissante, il y a deux semaines, au Sénat, Judith Godrèche franchit un nouveau pas. Ce jeudi 14 mars, c’est à l’Assemblée nationale que l’actrice-réalisatrice est auditionnée par les délégations aux droits des enfants et aux droits des femmes. L’occasion pour elle de revenir sur l’environnement délétère que peut être le cinéma français et sur les mesures à prendre pour y mettre un terme. L’ouverture d’une commission d’enquête d’abord, pour s’intéresser de plus près “au droit du travail dans le monde du cinéma, et en particulier ses risques pour les femmes et les enfants” : “Il faut qu’il y ait tout un système de protection mis en place et qu’on arrête de faire semblant de ne pas savoir.”

Empêcher de pérenniser un schéma sordide

“Allons-nous garder le silence ?”, assène-t-elle. “Moi, je compte sur vous pour protéger les jeunes, ne plus les livrer au cinéma sans aucune protection. Vous savez ce que le pouvoir fait aux femmes. Il les viole.” Une charge frontale contre l’industrie du cinéma français, qu’elle décrit comme une “société incestueuse”, un “reflet de notre sociét锓les même mécanismes sont à l’œuvre”.

Loin de vouloir s’arrêter là, celle qui accuse Benoît Jacquot et Jacques Doillon, “des réalisateurs adorés par l’intelligentsia française”, martèle : “L’univers du cinéma n’a fait justement qu’abuser de [ma confiance].”

Judith Godrèche: "L'univers du cinéma n'a fait justement qu'abuser de [ma confiance]" affirme la comédienne durant son audition à l'Assemblée nationale pic.twitter.com/7AVAxYYbGC

— BFMTV (@BFMTV) March 14, 2024

Godrèche soutenue

Des propos qui ont trouvés un écho particulier dans l’Assemblée, où les soutiens ont abondés. La présidente de la Délégation aux droits des femmes, Véronique Riotton, a ainsi déclaré : “Donner la parole aux concernées me paraît essentiel pour poser des mots sur les stratégies des auteurs et alimenter les réflexions des parlementaires. Il est de notre responsabilité collective de les écouter et d’agir.”

Même son de cloche pour Perrine Goulet, présidente de la Délégation aux droits des enfants, qui a tenu a rappeler la responsabilité de l’Assemblée nationale : “Il apparaît nécessaire que l’Assemblée nationale puisse appréhender le sujet porté par Mme Godrèche : la protection des enfants qui peuvent évoluer dans les milieux artistiques ne doit pas échapper à la loi.”

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