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Le documentaire “Spacey Unmasked” révèle de nouvelles accusations contre Kevin Spacey

6 mai 2024 à 16:05

Alors qu’il a été innocenté par la cour londonienne il y a moins d’un an, après les accusations de quatre hommes, Kevin Spacey fait l’objet de nouvelles accusations dans un documentaire diffusé en deux parties ce lundi 6 mai et mardi 7 mai sur la chaîne britannique Channel 4. Il sera ensuite disponible sur Max aux États-Unis. 

Ce documentaire intitulé Spacey Unmasked réunit ainsi des interviews avec neuf témoins ne s’étant jamais exprimés auparavant. Ils évoquent désormais des faits qui se seraient déroulés à New York et Los Angeles, mais aussi dans un cinéma ou sur le plateau de tournage de la série House of Cards.

Neuf témoignages inédits

Parmi les dix témoignages recueillis pour le documentaire, neuf sont totalement inédits selon Variety et recouvrent une cinquantaine d’années de la vie de Kevin Spacey. L’un d’entre eux émane ainsi de Greg, un camarade de lycée de l’acteur, qui évoque des faits qui se seraient déroulés lorsqu’ils avaient 16 ou 17 ans. Il raconte que Kevin Spacey lui aurait fait des avances physiques alors qu’ils se rendaient à une fête. “Il a saisi mes parties génitales”, affirme-t-il avant d’expliquer : “c’était un geste sexuel très agressif”.

À l’exception de Greg, la plupart des témoignages entendus proviennent de jeunes acteurs ayant essayé de se faire une place dans l’industrie du cinéma. C’est notamment le cas de Scott qui raconte une séance de cinéma durant laquelle Kevin Spacey se serait masturbé. “Il s’est approché de moi, m’a attrapé la main et a essayé de me faire aider”, confie-t-il à la caméra.

Comportements inappropriés sur le tournage de House of Cards

Si le documentaire mentionne une enquête menée par la production de House of Cards ayant conclu à l’existence d’un “modèle de comportement inapproprié couvrant les cinq saisons de House of Cards”, plusieurs témoignages y feraient également référence. Un acteur, présenté sous le nom de Daniel, accuse ainsi Kevin Spacey de l’avoir “tripoté sur le plateau”, précisant ensuite : “Sa main a touché mon pénis. J’ai été touché de manière inappropriée sur le plateau de tournage, au travail.” 

Evelyn, qui a travaillé en tant qu’assistante de direction sur le tournage confirme cette atmosphère inappropriée et affirme que certains “membres de l’équipes se sentaient mal à l’aise en raison du comportement de Spacey”, qui bénéficiait à ce moment-là de son statut de producteur exécutif.

Le principal concerné a, lui, réfuté ces accusations en amont de la diffusion du documentaire lors d’un entretien avec le journaliste britannique Dan Wootton. “Je ne peux pas et je ne veux pas assumer la responsabilité ni m’excuser auprès de quiconque a inventé des choses sur moi ou exagéré des histoires à mon sujet”, a affirmé l’acteur à son micro. Ce dernier a également réagi sur X, déclarant “je ne vais pas rester les bras croisés et me laisser attaquer par un documentaire unilatéral”.

Sur France Inter, Juliette Binoche réagit avec émotion à la tribune publiée en soutien à #MeToo

3 mai 2024 à 15:28

“Ça fait du bien, enfin !”, réagit Juliette Binoche, lorsque la journaliste de France Inter mentionne la tribune de soutien signée par une centaine d’hommes, publiée ce mardi 30 avril par Elle. “Toutes les femmes attendent que les hommes prennent la parole et soutiennent”, déclare-t-elle les yeux remplis de larmes avant d’ajouter : “cette tribune est une nécessité, sinon il n’y aura pas de changement”.

Un témoignage supplémentaire et une maladresse

La comédienne confie d’ailleurs avoir reçu des “messages d’hommes qui [l’]ont entendue” en réponse à l’interview qu’elle a accordé à Libération, dans laquelle elle parle de ses débuts au cinéma et de ce qu’elle a vécu en tant que jeune actrice. Face à Léa Salamé, Juliette Binoche est ainsi revenue sur ses premières expériences, regrettant toujours la prédominance du nu au cinéma.

Au-delà de l’intervention poignante de l’actrice, l’émission fait beaucoup réagir à cause de certains propos tenus par Léa Salamé sur les violences sexuelles. La journaliste a ainsi de nouveau créé la polémique en répondant à Juliette Binoche : “vous avez eu le courage de dire non… Là où d’autres se sont laissées faire”. Un commentaire considéré comme une “inversion de la culpabilité” pour les victimes de violences sexistes et sexuelles. Certaines d’entre elles rappellent alors sur le réseau social X que “non, les victimes ne se laissent pas faire”.

Dans “Dire vrai”, Isild Le Besco revient sur sa relation d’emprise avec Benoît Jacquot 

Par : Arnaud Combe
2 mai 2024 à 12:40

Après le témoignage de Judith Godrèche, l’actrice et réalisatrice Isild Le Besco décrypte à son tour les prédations exercées sur elle par le cinéaste Benoît Jacquot dans un récit autobiographique, Dire vrai, paru aux éditions Denoël.  

“Dire que Benoît m’a violée, c’est évident.” C’est en ces termes que l’actrice Isild Le Besco dépeint la relation destructrice qu’a entretenue avec elle le réalisateur Benoît Jacquot. Elle qui n’avait que 16 ans lorsqu’elle a entamé sa relation avec le cinéaste sur le tournage de Sade, décrit les cinq années d’emprise, de violences physiques et psychologiques qu’elle a vécues à ses côtés ; une gifle à Venise, un coup de poing dans le ventre à Dakar, ou encore des insultes parce qu’il la trouve trop grosse…

“Dire que Benoît m’a violée, c’est évident”

Alors qu’en février dernier, elle affirmait dans les pages du Parisien qu’il serait “probable qu’à un moment” elle porte plainte contre lui ainsi que contre Jacques Doillon, l’actrice de 41 ans explique à la fin de son récit ne pas encore être prête à porter plainte en déclinant les appels d’enquêteurs de la brigade des mineurs qui souhaitent l’entendre.  

“Je n’ai pas envie de me confronter encore à ces institutions poussiéreuses, pensées et régies par des hommes. (…) C’est déjà tellement éprouvant d’écrire. De nommer. De faire face à ses maux”, argue l’actrice avant de s’interroger sur la définition même du viol. “On imagine un acte physique, une fille qui se fait prendre de force alors qu’elle ne veut pas. Avant de me violer physiquement, Benoît a violé mon esprit. Il y est entré dès le début du tournage de ‘Sade’, puis un peu plus, jour après jour, jusqu’à me gagner complètement. J’étais une adolescente et je lui ai donné mon entière confiance. Il s’est substitué à mon père, à ma mère, à toute figure d’autorité. En cela son viol est aussi incestueux.” 

Dire vrai d’Isild Le Besco, paru le 1er mai 2024 aux éditions Denoël. 176 pages, 18 euros.

L’Assemblée nationale crée une commission d’enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma français

2 mai 2024 à 10:38

“Il est temps d’arrêter de dérouler le tapis rouge aux agresseurs”, réagit l’écologiste Francesca Pasquini, après que sa proposition de résolution pour une commission d’enquête sur les violences sexuelles a été acceptée à l’unanimité ce jeudi 2 mai. Les 52 votant·es présent·es à l’Assemblée nationale ont ainsi adopté une nouvelle commission chargée d’“évaluer la situation des mineurs évoluant au sein des secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de publicité”. Son champ d’investigation a, par ailleurs, été étendu aux majeur·es par la commission des affaires culturelles.

Pour ce faire, la commission devra “identifier les mécanismes et les défaillances qui permettent ces éventuels abus et violences”, “établir les responsabilités de chaque acteur en la matière”, et “émettre des recommandations sur les réponses à apporter”.

“Je compte sur vous pour protéger les enfants”

Présente dans l’hémicycle, Judith Godrèche a réagi avec émotion à la décision de l’Assemblée nationale. L’actrice avait ainsi demandé la création de cette commission lors de ses auditions auprès des deux chambres parlementaires déclarant “je compte sur vous pour protéger les enfants, ne plus les livrer au cinéma sans protection”. Une seconde victoire donc, après la mise en place par le CNC d’un accompagnement systématique des mineur·es sur les tournages.

Le lancement de cette nouvelle commission d’enquête survient alors que la parole des victimes continue de se libérer, Isild Le Besco ayant publié, ce mercredi, Dire vrai, un livre dans lequel elle accuse Benoît Jacquot de l’avoir violée.

Jacques Audiard, Reda Kateb, Emmanuel Mouret : 100 hommes signent une tribune en soutien à #MeToo

30 avril 2024 à 12:19

Dans une tribune publiée ce mardi 30 avril sur le site Elle.fr, près de 100 hommes, principalement issus du milieu culturel, manifestent leur soutien au mouvement #MeToo. Parmi les signataires, on relève les réalisateurs Jacques Audiard et Emmanuel Mouret, les acteurs Swann Arlaud ou Reda Kateb, mais aussi le couturier Christian Lacroix, des journalistes tels qu’Edwy Plenel, des mathématiciens, dont l’initiateur de la démarche, Michel Broué.

Soutien contre les violences sexistes et sexuelles

“Nous avons compris combien des comportements masculins parfois jugés anodins étaient vécus par les femmes pour ce qu’ils étaient : des abus” peut-on lire dès les premières lignes. Ces hommes disent ne pas “se reconnaître dans cette masculinité hégémonique” avant de rappeler que “la pratique de l’égalité est désirable, elle n’enlève ni la liberté ni le plaisir, mais les accroît”.

Aux personnes cherchant des excuses aux agresseurs, ils répondent : “Entendre ‘c’était une autre époque, on ne se rendait pas compte’ est irrecevable.” Un texte soutenu par une vingtaine de femmes dont Christine Angot (Une famille), Annie Ernaux et Charlotte Arnould et qui survient un mois après la prise de parole de six acteurs (dont Reda Kated) sur le mouvement #MeToo dans le cinéma français suite aux déclarations de Judith Godrèche

Ce milieu n’est d’ailleurs pas épargné, puisque selon les signataires, “il est révoltant que le théâtre et le cinéma servent de couverture à des abus qui n’ont rien à voir avec l’art […] Il est révoltant de se servir de son prestige, quel qu’il soit, pour abuser de l’admiration qu’il éveille”. “Il s’agit d’épargner à plus de la moitié de l’humanité des agressions graves. De construire un monde meilleur, plus intelligent, plus respectueux, plus égalitaire. Nous en serions honorés et enrichis.”, concluent-ils. Un discours fort à propos, alors que Gérard Depardieu vient d’être convoqué devant le tribunal correctionnel afin d’être jugé en octobre prochain.

Gérard Depardieu sera jugé pour agressions sexuelles

29 avril 2024 à 13:02

Accusé d’agressions sexuelles par deux femmes, Gérard Depardieu a été placé en garde à vue dans la matinée du lundi 29 avril par la police judiciaire de Paris, d’après France Info. Il a été entendu jusqu’en début de soirée pour deux affaires d’agressions sexuelles, survenues sur les plateaux de tournage du Magicien et les Siamois de Jean-Pierre Mocky et des Volets verts de Jean Becker.

Mise à jour du 30 avril : À l’issue de sa garde à vue, le parquet de Paris a annoncé que l’acteur de 75 ans sera jugé lors d’un procès en correctionnelle en octobre prochain “pour des agressions sexuelles susceptibles d’avoir été commises en septembre 2021 au préjudice de deux victimes, sur le tournage du film ‘Les volets verts' ».

Agressions sur tournage

La première affaire renvoie à la plainte déposée contre l’acteur, en janvier dernier, par une assistante de tournage pour “agression sexuelle sur une personne vulnérable par personne abusant de l’autorité de sa fonction”. Elle accuse ainsi Gérard Depardieu d’agression sexuelle durant le tournage du court métrage Le Magicien et les Siamois en 2014. La plaignante était alors âgée de 24 ans et se rappelle “ses paluches partout sur [son] corps”, d’après son témoignage auprès du Courrier de l’Ouest.

Une autre plainte avait été déposée pour agression sexuelle, harcèlement sexuel et outrages sexistes, en février dernier, par une décoratrice présente sur le tournage des Volets verts. D’après le témoignage de cette femme, âgée de 53 ans, l’acteur aurait tenu des propos graveleux et l’aurait “attrapée avec brutalité” avant de lui toucher la taille, les seins et les fesses. Les faits remontent à 2021 et avaient alors nécessité l’intervention d’un tiers. Son avocate, Me Carine Durrieu-Diebolt, a réagit à l’annonce du parquet : ”C’est un soulagement. […]  À ce stade, autour de 20 à 25 femmes ont dénoncé des faits qui vont de l’outrage aux violences sexistes en passant par du harcèlement ou des agressions sexuelles. Il est temps qu’il soit jugé ».

Gérard Depardieu, lui, conteste ces accusations. Effectivement visé par plusieurs plaintes, l’acteur de 75 ans est, par ailleurs, aussi mis en examen depuis 2020 pour “viol” et “agressions sexuelles” suite à la plainte de la comédienne Charlotte Arnould, déposée en 2018.

#MeToo : la cour d’appel de New York annule la condamnation d’Harvey Weinstein

26 avril 2024 à 15:38

Ce jeudi 25 avril, la cour d’appel de New York a annulé la condamnation d’Harvey Weinstein pour viol et agression sexuelle, prononcée à son encontre en 2020. Alors qu’il avait écopé d’une peine de vingt-trois ans de prison, 4 juges sur 7 ont estimé que des erreurs de procédures avaient été commises durant son procès. Ainsi, selon la cour d’appel, des témoignages portant sur d’autres faits que ceux pour lesquels il était inculpé auraient été admis. L’avocat du producteur, Arthur Aidala, se félicite de cette décision puisque selon lui, son client “n’a pas eu droit à un procès équitable”.

Toujours condamné à Los Angeles

Outre son procès new-yorkais en 2020, Harvey Weinstein avait également été condamné à seize ans de prison supplémentaires en 2023, à Los Angeles. S’il purge actuellement sa peine à la prison de Rikers Island, près de New York, la récente décision de la cour d’appel pourrait être utilisée pour renforcer son appel en cours en Californie.

Le bureau du procureur de Los Angeles est convaincu que la condamnation d’Harvey Weinstein sera confirmée puisqu’en Californie, il est autorisé de faire intervenir des témoins supplémentaires lors d’un procès pour agression sexuelle. Pour autant, selon Variety, l’avocate du producteur chargée de la procédure a déclaré : “Au moment où le jury a examiné les preuves en Californie, il partait du principe qu’il avait été condamné à juste titre à New York” avant d’ajouter “Nous savons maintenant que ce n’est pas le cas.”  Elle déposera une requête de remise en liberté sur ce motif le 20 mai prochain.

“Un immense pas en arrière”

De leur côté, les membres  du mouvement #MeToo dénoncent la décision de la cour d’appel de New York, la qualifiant d’“immense pas en arrière”. Première actrice à avoir formulé des accusations contre le producteur, Ashley Judd parle de “trahison institutionnelle” dans un live Instagram  après avoir déclaré : “c’est injuste pour les survivantes”. 

“Nous sommes dévastées pour les survivantes qui avaient trouvé du réconfort, une forme de catharsis, dans cette condamnation” a réagi la fondatrice du mouvement, Tarana Burke. L’affaire Weinstein ayant lancé le mouvement #MeToo aux États-Unis, la condamnation de l’accusé avait ainsi représenté une première victoire.

Le cinéaste Philippe Lioret accusé d’agressions sexuelles et de gestes “déplacés” par 10 actrices

9 avril 2024 à 14:33

Alors que le cinéma français est toujours secoué par les accusations de Judith Godrèche à l’encontre de Jacques Doillon et de Benoît Jacquot, contre lesquels l’actrice et réalisatrice a porté plainte pour viol, un nouveau cinéaste fait l’objet de dénonciations. Selon une enquête menée par la cellule d’investigation de Radio France publiée le 9 avril, Philippe Lioret (réalisateur de Welcome et Je vais bien ne t’en fais pas) aurait eu des comportements “inappropriés” envers des actrices, notamment au moment du casting pour son film Toutes nos envies.

Des essais à l’ambiance “malsaine”

Parmi la cinquantaine d’actrices ayant auditionné pour le rôle de Claire (dont Judith Godrèche, Emma de Caunes, Laetitia Casta, ou encore Virginie Efira), dix dénoncent une ambiance “malsaine” et des gestes “déplacés” de la part du réalisateur. 

Philippe Lioret les auraient ainsi poussées à jouer des scènes intimes durant lesquelles il leur donnait la réplique, et se serait permis des agissements inappropriés. “Ses mains parcouraient leurs corps”, précisent les journalistes de Radio France dans leur vidéo explicative. La comédienne Élodie Frenck  mentionne ainsi qu’il “mettait sa bouche dans mon cou, il avait le souffle court, j’étais très mal à l’aise. Je me dégageais et il me disait : ‘Mais tu veux le faire ou tu ne veux pas le faire ?’’”. “J’ai senti ses mains et ses doigts dans mon cou sur mes hanches, mon corps s’est pétrifié”, témoigne Amandine Dewasmes, auditionnée dans les mêmes conditions. De son côté, Émilie Deville ajoute que Philippe Lioret aurait insisté pour essayer une autre scène : “Il fait l’enfant de six ans, il se met à genoux et il attrape mes hanches. Il colle son visage sur mon sexe en disant : ‘Maman !’.” À l’époque, le cinéaste a 53 ans.

Également au coeur de leurs témoignages : la volonté du réalisateur de “voir [leur] poitrine” alors que “ce n’était pas dans le scénario ni dans le texte à apprendre” d’après Louise Szpindel, avant d’ajouter avoir été “prise de court, surprise et mal à l’aise”.

Baisers forcés

Une ambiance “malsaine”, confirmée par l’assistante de la directrice de casting, qui aurait dépassé le cadre des essais. Une séance de travail entre le réalisateur et Hélène Seuzerat se serait ainsi terminée par une tentative de baiser. Deux comédiennes accusent en outre Philippe Lioret de baisers forcés, ce qui, aux yeux du code pénal, relève de l’agression sexuelle. L’une d’entre elles, qui a témoigné anonymement, se rappelle qu’après un déjeuner de travail, il l’aurait “attrapée par les épaules” avant de “l’embrasser goulûment”. Elle confie à Radio France : “À cette époque, je ne me disais pas que c’était une agression sexuelle. Mais aujourd’hui, avec le recul, je pense que c’en est une.” La comédienne n’obtiendra finalement pas le rôle principal pour lequel elle était pressentie.

Philippe Lioret, lui, réfute ces accusations. “Je n’ai jamais eu la sensation d’essayer d’abuser de qui que ce soit de toute ma vie”, a-t-il répondu aux journalistes autrices de l’enquête. Son avocate Solange Doumic, a ajouté ceci : “Qu’il ait pu tenter de séduire, ça, c’est tout à fait possible. Mais il s’est toujours arrêté dès lors qu’il s’est trouvé face à un refus.” À travers elle, il a toutefois fait savoir que “si des actrices se sentent heurtées, [il] en est profondément désolé”.

#MeToo Cinéma et abus de pouvoir

Si Philippe Lioret n’est pas accusé d’agression sexuelle par l’ensemble de ces actrices, toutes s’accordent à dire qu’il aurait en tout cas abusé de sa position de pouvoir. “Il ne m’a pas violée, il ne m’a pas embrassée de force, mais il a abusé de son statut de directeur d’acteur”, s’est ainsi exprimée Émilie Deville dans une lettre à ce sujet.

Des propos qui résonnent dans un contexte où de plus en plus comédiennes osent prendre la parole contre les abus dans le milieu du cinéma. De son côté, Marie Gillain (qui avait obtenu le rôle principal de Toutes nos envies) a exprimé la “sensation de malaise” qu’elle avait ressentie lors du casting à l’époque, et a apporté son soutien aux femmes qui témoignent : “Il est urgent que toutes les actrices et acteurs puissent enfin se sentir en totale sécurité lors d’un casting.” Une opinion partagée par Hélène Seuzaret : “Vous n’avez pas à coucher, vous n’avez pas à vous avilir pour obtenir un rôle. N’acceptez pas des choses qui vous paraissent déplacées, malsaines, perverses.”

“The Palace”, le dernier film de Polanski a trouvé une date de sortie en France  

Par : Arnaud Combe
28 mars 2024 à 11:07

Alors que le réalisateur de 90 ans est devenu l’emblème de l’impunité des violences faites aux femmes et l’un des artistes les plus contestés de l’ère #MeToo, la société de distribution Swashbuckler Films, spécialisée dans le cinéma de patrimoine, a annoncé avoir demandé le visa d’exploitation de son dernier film The Palace et annonce une sortie en salles le 15 mai prochain. Soit un jour après l’ouverture du Festival de Cannes et le verdict qui sera prononcé par le tribunal de Paris dans le procès intenté contre le réalisateur par Charlotte Lewis qui l’accuse de viol selon le Parisien.

“Il n’y a que le cinéma qui m’intéresse, pas le reste, et Roman Polanski est un grand cinéaste” a expliqué Sébastien Tiveyrat, le dirigeant de cette société à l’AFP.  

La décadence de l’époque 

Étrillé par la presse lors de sa projection à Venise, le film se présente comme une comédie à sketchs qui entend railler à gros traits des excès de l’époque, avec une galerie de personnages outré·es : oligarques russes, milliardaires insupportables, cliente nymphomane, plombier lubrique…

Si le précédent film du réalisateur, J’accuse, avait enregistré un score louable au box-office avec près de 1,6 million d’entrées en 2019, la date de la sortie du film n’est pas propice à réitérer un tel score dans la mesure où les films du Festival de Cannes, lancés en salles simultanément à leur projection sur la Croisette, sont susceptibles de lui faire écran. Le distributeur doit désormais trouver des salles prêtes à programmer ce film.

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